• Date de publication originale: 29 décembre 2017

     

    Hôpital psychiatrique à quelques kilomètres de Springwood - ≈Milieu/Fin des années 60

    Un jour, on fit une annonce à l'hôpital psychiatrique où Karen était depuis environ ses 14 ans. Elle avait un peu changé, depuis qu'elle y était entrée. Le regard qui était dans ses yeux verts, autrefois plein de colère, était devenu plus calme. Elle était devenue plus calme, moins agressive, moins colérique. Elle disait aussi beaucoup moins de gros mots. Ses cheveux châtains, qui était assez longs et ondulés quand elle était plus petite, avaient été coupés mi-longs maintenant, et s'étaient raidis. Sa peau métisse, à force de rester enfermée, avait très légèrement pâli, mais elle avait tout de même conservé sa teinte. Et surtout, le temps l'avait embelli. Elle était devenue une très belle jeune femme.

    Tous les patients furent réunis avec tout le personnel. Le directeur était face à eux et il prit la parole.

    Directeur: Chers membres du personnel, chers patients, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Notre établissement se voit dans l'obligation de fermer ses portes.

    Un brouhaha émana de la salle. Karen était la seule à ne rien dire.

    Directeur: Les patients n'ayant pas fini leur traitement seront transférés ailleurs, et les autres seront libres de partir... Demain.

    Karen espérait qu'elle allait pouvoir sortir de l'hôpital. Elle croisait les doigts.

    Lorsqu'elle retourna à sa cellule, elle prépara ses affaires dans son petit sac à dos. Elle fit du tri. Elle avait beaucoup de vêtements qui n'étaient plus à sa taille, mais elle voulait en garder certains. Les autres, elle allait peut-être pouvoir les donner, ou les vendre. Elle savait qu'en sortant ça allait être difficile pour elle de gagner de l'argent, bien que ce ne soit pas sa priorité. Ce qu'elle voulait faire en premier, en sortant, c'était retrouver Freddy. En rangeant ses affaires, elle n'oublia pas de récupérer la photo que Freddy lui avait offerte il y a longtemps. Cette photo avait orné sa cellule depuis que Karen était arrivée ici. Et c'était la seule chose de son ami qui lui était resté.

    Pendant son séjour, étant donné qu'elle n'avait plus eu la possibilité d'envoyer des lettres, elle reçu le journal à la place. Elle s'intéressait surtout à ce qui se passait à Springwood, et quelque chose l'avait intriguée: les articles sur le "Springwood Slasher". Elle les avait découpé et conservés, et s'était dit qu'elle allait en parler avec Freddy pour en savoir plus dessus, car après tout, il était le seul à pouvoir savoir, étant sur place. En tout cas elle avait hâte de le revoir, car elle avait énormément de choses à lui dire.

    On vint alors la voir dans sa cellule, pendant qu'elle faisait plusieurs piles de ses affaires.

    Infirmière: Mlle. Karen! Vous êtes libre de partir demain.

    Le visage de Karen s'illumina. Enfin la chance lui souriait après des années de souffrance.

    Karen: Super!

    Infirmière: Est-ce qu'il vous faut des sacs en plus?

    Karen: Ouais. Une valise même, ce ne serait pas de refus.

    Infirmière: Très bien.

    Toutes les affaires de Karen furent prête. Son sac à dos et sa valise en main, elle fut emmenée dans un bus et on la déposa là où elle habitait avant, c'est-à-dire à Springwood, Elm Street, pile devant sa maison. Quelqu'un descendit avec elle.

    La maison avait visiblement été rénovée. "Tant mieux, ça m'épargnera de dépenser du fric pour reconstruire... Mais qu'en est-il de l'intérieur?" se disait-elle.

    Accompagnateur: Karen, voici la clé de la maison. Tout a été rénové pour vous.

    Karen: *prend la clé* Depuis quand ça a été fait?

    Accompagnateur: Depuis qu'on a eu la date de votre sortie. Ça fait donc un petit moment.

    Karen: Et c'était pas possible de me la dire plus tôt, la date?

    L'accompagnateur hésita à répondre et retourna vite dans le bus, qui quitta les lieux. Karen se tourna face à la maison de son voisin. Est-ce qu'il vivait toujours ici? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir. Mais elle n'était pas encore prête. Elle fouilla dans sa valise pour trouver une robe qu'elle avait confectionné pour le jour où elle allait sortir. Elle avait mis tout son cœur pour la produire: une jolie robe blanche, qui tombe jusqu'au-dessus des genoux. Elle prit une douche, se coiffa, et enfila sa robe blanche.

    Elle se rendit ensuite à la maison de Freddy et frappa à la porte. Elle espérait fortement que Freddy n'avait pas déménagé. Karen entendit des bruits de pas et la porte s'ouvrit.

    Karen: Bonjour, je... Je souhaite savoir si Fred Krueger vit toujours ici...

    Freddy: C'est moi. Qu'est-ce que vous me voulez?

    Karen: *surprise* Freddy?! C'est vraiment toi?! *grand sourire*

    Freddy: K... Karen?

    Karen sautilla de joie.

    Karen: Ça faisait tellement longtemps! Je suis vraiment heureuse de te retrouver!!

    Freddy: *sourit* Et moi donc.

    Elle le regarda. Les sentiments amoureux qu'elle avait développé jusqu'alors se manifestèrent. Elle sentait son cœur battre la chamade. Ils se donnèrent une accolade.

    Karen: Comme tu es devenu un bel homme...

    Karen fut surprise d'avoir laissé échapper ces mots! Mais cela ne sembla pas offusquer Freddy.

    Freddy: Toi aussi tu es devenue une très belle femme. Et j'imagine que cette robe est de toi.

    Karen: Bravo, tu as deviné! *sourit*

    Une femme et une petite fille vinrent rejoindre les deux amis réunis.

    Femme: Freddy? Qui est-ce?

    Freddy: Loretta, je te présente Karen, mon amie d'enfance. Karen, voici Kathryn, ma fille, et ma femme Loretta.

    Karen se figea. À l'instant même où Freddy avait prononcé ces mots, quelque chose se brisa en elle. Elle senti comme un froid la traverser, et avait l'impression que son cœur avait cessé de battre. Freddy avait trouvé quelqu'un et avait fondé une famille... Il était donc trop tard pour qu'elle se déclare. Un nouveau sentiment prit alors place en Karen, à l'égard de Loretta et Kathryn. Ce sentiment, c'était la jalousie.

    Kathryn: Elle a une jolie robe la dame!

    Karen: Ne m'appelle pas "dame". Appelle-moi juste par mon prénom, Karen.

    Loretta: Alors c'est vous, Karen. Freddy m'a énormément parlé de vous. Je sais que vous étiez très importante pour lui, et que vous avez été ensuite éloignés...

    Karen lança un regard vers Freddy en mode "Tu m'as balancée?".

    Freddy: En tout cas ça fait plaisir de te revoir, Karen. Toi et moi on a beaucoup de choses à se raconter... On va discuter autour d'un café, tous ensemble.

    Loretta: Très bien!

    Freddy mena Karen au salon. Kathryn leur emboîta le pas.

    Freddy: Installe-toi, Karen.

    Karen s'assit dans le sofa. Kathryn se plaça à côté d'elle. Freddy se mit dans le fauteuil en face de son amie.

    Karen: Tu lui as dit?

    Freddy: Ce qui fait que tu as été internée? Non. Et je vois que tu as toujours gardé le silence de ton côté.

    Karen: *sourire un peu forcé* Tu vois que tu pouvais me faire confiance. Et... Est-ce que tu avais reçu la lettre concernant...

    Freddy: Celle qui disait que le courrier était inspecté et tout le bazar autour? Oui.

    Karen: Alors elle est passée! Je craignais qu'elle ne soit interceptée ou quoi...

    Freddy: J'ai été très inquiet quand je l'ai reçue. Ne plus recevoir de nouvelles de toi...

    Loretta arriva ensuite, avec un plateau, des biscuits, du café et un verre de jus de fruit pour Kathryn. Karen mit deux sucres et du lait dans son café.

    Freddy: Est-ce que ta maison est vivable?

    Karen: J'ai fait un tour très rapide, mais normalement c'est bon.

    Loretta: Ah oui, c'est vrai... Freddy m'avait dit que votre maison avait prit feu, et comme vous n'aviez plus de parents, on vous avait transférée ailleurs... Où, déjà, Freddy?

    Karen: Dans un...

    Freddy: Un orphelinat.

    Karen fut surprise de voir que Freddy avait répondu à sa place. Elle l'interrogea du regard mais il feignit de n'avoir rien vu.

    Loretta: Il paraît que c'était strict, là-bas...

    Karen: De toutes façons ils ont fermé. C'était des gros...

    Elle voulait dire "des gros enculés" mais elle se retint.

    Karen: ...Des gros pignoufs.

    Le mot fit rire Kathryn.

    Karen: ... Je n'avais comme seule occupation que la couture. Et un peu de lecture aussi...

    Loretta: Mais je n'ai pas compris pourquoi vous n'avez pas été libre de sortir à 18 ans?

    Karen: ...

    Freddy: C'est compliqué.

    Karen: On va arrêter le tir deux minutes.

    Freddy et Loretta: ?

    Karen: Freddy, peut-on parler en privé?

    Freddy: Bien sûr. *à Loretta et Kathryn* Je reviens.

    Il caressa un peu le dessus de la tête de sa fille et emmena Karen à la cuisine. Ils parlèrent bas. Karen avait une pointe d'énervement dans sa voix.

    Karen: À quoi tu joues Freddy?

    Freddy: Je ne vais pas leur dire que tu as tué ton père et que tu as été internée dans un hôpital psychiatrique!

    Karen: Ce serait la moindre des choses d'être honnête! Si tu ne le fais pas, je le ferais!

    Freddy: Kathryn est trop jeune pour comprendre, mais Loretta...

    Karen: Quoi "Loretta"? Ça va l'effrayer c'est ça?

    Freddy: Le "Springwood Slasher" la préoccupe déjà, je ne vais pas l'inquiéter davantage avec ton passé!

    Karen: Ah ça m'y fait penser: je voulais justement t'en parler. Mais on verra ça plus tard.

    Freddy: Tu ne sais pas mentir alors je dois le faire à ta place!

    Karen: Je ne t'ai jamais balancé, sans même avoir pris la peine de mentir, et toi tu ne dis même pas la vérité à ta famille...

    Freddy: ...

    Ils revinrent dans le salon.

    Loretta: Un problème?

    Freddy: Oh non, rien.

    Karen: Je vais rentrer. Salut.

    Elle fini d'avaler son café au lait et sorti de la maison, traversa la clôture qui séparait la propriété de Freddy de la sienne et rentra chez elle.

    Loretta: Qu'est-ce qui s'est passé?

    Freddy: Rien. Rien du tout. Elle voulait juste savoir à propos... Du Springwood Slasher.

    Loretta: Que sait-elle?

    Freddy: Très peu de choses, elle voulait juste savoir si j'en savais davantage.

    Loretta: Je vois...

    En arrivant dans sa maison, Karen se cogna la tête contre le mur. Elle y alla si violemment qu'elle se mit à saigner, avant de s'écrouler au sol pour fondre en larmes. "Quelle vie de merde... J'aurais dû mettre fin à mes jours plus tôt si j'avais su que ça allait se finir comme ça!" se dit-elle tout haut.

    Elle se releva et se dirigea vers ses affaires, qu'elle monta. En allant dans sa chambre, elle constata que tout avait été rénové ici aussi, que ce soit le sol, les murs ou le mobilier. Un grand lit avait été installé, avec à côté de la fenêtre un bureau. Vers la gauche encore se trouvait une bibliothèque vide, et face au lit, une armoire. Elle décida de ranger toutes ses affaires, et mit de côté les vêtements qu'elle portait quand elle était petite. Sauf sa robe préférée, celle qu'elle portait le jour où elle avait assassiné son père. Elle décida de l'accrocher au-dessus de son lit, avec des clous. Elle mit ensuite dans l'armoire ses autres vêtements. "Ça manque quand même de mobilier dans le coin... Je devrais me mettre au bricolage!" pensa-t-elle.

    L'amertume de la jalousie lui revint soudainement lorsque ses yeux se déplacèrent vers la fenêtre donnant sur la chambre de son voisin. À la base elle voulait poser sur le bureau la fameuse photo, mais son regard avait changé de trajectoire lorsqu'elle déposa l'objet. Elle avait à nouveau envie de pleurer, mais elle tenta de se calmer et elle alla à la salle de bain, rénovée elle aussi. Lavabo, miroir, toilettes, armoire à pharmacie, baignoire, et machine à laver, tout était comme neuf. Il y avait une ou deux serviettes qui traînaient là, et elles étaient propres. Karen remarqua qu'il y avait aussi du savon, et... De quoi faire un bain moussant. "Ce sera toujours mieux que la douche froide de l'hosto". Elle décida de faire couler un bain chaud et y versa du produit moussant. Elle pensait avec raison qu'un bon bain allait lui remettre les idées en place et lui permettre de réfléchir.

    Elle se trempa et ferma les yeux pour essayer de se détendre. Elle inspira profondément, tâchant par tous les moyens de se relaxer. Sans s'en rendre compte, elle s'endormit. Elle rêva.

    Elle rêva qu'elle était tranquille, dans son bain, en train de se savonner. Puis elle entendit la porte de la salle de bain grincer: quelqu'un était en train de l'entrouvrir.

    Karen: Non mais oh! C'est quoi ces manières! Je suis en train de prendre un bain là! Il est où le respect?!

    Elle se réfugia dans la mousse, ne voulant pas exposer sa nudité. La porte s'ouvrit entièrement et alors qu'elle allait enfin apercevoir qui s'amusait à l'embêter pendant son bain...

    Mais elle se réveilla. Elle avait légèrement glissé vers le bas de sa baignoire. L'eau avait refroidi, elle vida donc son bain et se sécha avec une serviette. Elle l'enroula autour d'elle et alla dans sa chambre. Elle constata qu'il faisait nuit. Il devait être huit heures du soir. Elle entendit alors frapper à sa porte. Elle se rhabilla vite et descendit rapidement ouvrir. C'était Freddy.

    Freddy: Je suis désolé pour tout à l'heure.

    Karen: Laissons ça de côté.

    Freddy: Bon. Je voulais te demander... Est-ce que tu veux venir dîner à chez nous ce soir? J'imagine que tu n'as rien.

    Karen: Non à vrai dire.

    Freddy: C'est donc un "oui"?

    Karen: ... Ouais.

    Karen ferma sa maison à clé et suivit Freddy. Lorsqu'elle arriva, la table était déjà mise, et Loretta était aux fourneaux. Kathryn était installée. Freddy se plaça à côté d'elle, et Karen se mit face à lui, à côté de la place de Loretta. Elle servit le dîner. Karen ne prononça pas un mot, elle n'avait rien à dire. Elle était toujours un peu animée par la jalousie, mais elle essayait de ne rien laisser paraître. Et malgré cette rage, elle avait apprécié le repas concocté par Loretta.

    Karen: C'était... Très bon. Merci.

    Loretta: On n'allait pas vous laisser manger seule, Karen. Et j'imagine que vous n'aviez pas eu le temps de faire les courses.

    Karen: Nan. Encore merci. Au revoir.

    Elle rentra chez elle et alla directement dans sa chambre. Elle se coucha directement, sans même prendre le temps de se changer.

    Lorsqu'elle s'endormit, son rêve de tout à l'heure recommença. Elle était dans la baignoire, cachée dans la mousse, en voyant la porte s'ouvrir. Et la personne qui l'avait ouverte n'était autre que Freddy. Il portait le pull vert et rouge qu'elle lui avait offert, ainsi qu'un chapeau mou de couleur marron. Elle remarqua à sa main droite une sorte de gant étrange, avec des lames à la place de ses doigts. Il les fit crisser sur le mur.

    Karen: Qu'est-ce que tu fous, bordel?

    Freddy sourit et continua à faire crisser ses lames. Karen plongea la tête sous l'eau car le bruit était insupportable. Lorsqu'elle eut l'impression que tout était redevenu calme, elle refit surface et là ce fut une étrange surprise. Freddy était avait elle dans le bain, il avait passé ses bras autour de la taille de Karen et la serrait contre lui. Karen se sentait extrêmement gênée car ils étaient nus tous les deux et avait envie de sortir tout de suite car elle avait peur pour ce qui allait suivre. Mais  Freddy ne faisait que l'enlacer, rien de plus, et il l'embrassa sur la joue.

    Karen se réveilla.

    Karen: J'ai vraiment des problèmes moi... Pff...

    Elle vit qu'il était 10 heures du matin. Elle prit un peu d'argent qu'on lui avait confié quand elle était sortie et décida qu'il fallait aller faire des courses. Elle acheta donc quelques provisions, mais surtout du matériel neuf pour coudre. En rentrant, elle rangea ses courses et fouilla dans la maison pour retrouver la pelle qu'elle avait utilisée il y a longtemps. Elle la trouva dans la remise. "Ah oui, je ne l'avais pas rangée quand je m'en suis servie... Ils ont du le faire quand ils rénovaient..." Puis elle creusa dans son jardin là où elle avait creusé auparavant. Elle tomba sur les linges qui enveloppaient ses affaires. Et ça avait été très bien conservé! Tout était intact, sauf les linges eux-mêmes, qui étaient tout sales, recouverts de terre et de bestioles. Mais Karen se fichait des bestioles. Elle rangea à leur place toutes les affaires. "Il fait beau aujourd'hui, je vais coudre dehors..." se dit-elle.

    Alors qu'elle allait rentrer chercher son matériel, elle vit dans le jardin de son voisin, Kathryn s'amuser avec son père. Karen se senti piquée. Elle détourna les yeux mais Freddy lui lança un "Salut Karen!" suivi d'un "Bonjour Karen!" venant de la petite. Karen fit un léger signe de la main pour rendre le salut et alla chercher son matériel.

    Elle s'installa sur les marches extérieures de sa maison, et entama son travail. Une femme qui passait par là interpella Karen.

    Femme: Vous habitez ici madame?

    Karen: Ne m'appelez pas "madame", j'ai horreur de ça. Et oui j'habite ici.

    Femme: *s'approche* Vous êtes nouvelle ici... La maison est restée inhabitée pendant des années! Vous savez pourquoi?

    Karen: Qu'est-ce que vous voulez que ça me foute? Je couds!

    Femme: Une gamine a assassiné son père et a mis le feu à la maison juste après! Je le sais j'étais là quand ça s'est produit, j'étais petite! On ne vous en a pas touché mot?

    Karen: Non et je m'en fous. Vous pouvez vous barrer?

    Femme: Mais ça ne vous fait pas peur?

    Karen: *la menace avec une de ses aiguilles* Occupez-vous de vos affaires. C'est chez moi ici. Barrez-vous ou je vous crève les yeux avec ça.

    La femme s'éloigna, apeurée.

    Karen: Non mais ça va bien... *poursuit son travail*

    La femme la regarda tout de même coudre, de loin. Karen passa la journée assise là, à coudre sans cesse. La femme l'avait observée faire. Karen avait confectionné une très jolie paire de chaussettes, comme on n'en voyait jamais dans les magasins du quartier. La femme revint voir Karen lorsque cette dernière avait fini.

    Karen: Encore vous? Vous tenez à devenir aveugle à ce que je vois!

    Femme: Combien pour ces chaussettes?

    Karen: ...

    Femme: Combien?

    Karen: J'en sais rien.

    Femme: Pour 50$ ça ira?

    Karen: ...

    La femme échangea la paire contre les billets sans que Karen ne fasse rien. Puis la femme rentra chez elle. Freddy vint alors voir Karen, tenant sa fille par la main.

    Freddy: Un souci, Karen?

    Karen: Cette femme a acheté ma paire de chaussettes.

    Freddy: Mais c'est formidable! D'ailleurs, tu sais... J'ai toujours le pull...

    Karen: C'est pas vrai? Tu l'as encore?

    Freddy: Il me va comme un gant maintenant, haha! Dis-moi, est-ce que si je te paye, tu pourrais faire une robe pour Kathryn?

    Karen: Je vais pas te soutirer du fric pour ça! T'es mon... Ami! Et puis j'ai tout plein de robes qui ne me vont plus, si Kathryn veut, je peux lui en donner. Venez.

    Elle les fit entrer dans sa maison et les emmena à sa chambre. Elle ouvrit l'armoire et un tiroir avec toutes les robes devenues trop petites pour elle. Elle les sorti et les étala sur le sol.

    Karen: Voilà Kathryn. Toutes celles-là, je les ai faites quand je n'étais pas ici. Tu peux les essayer.

    Kathryn les regarda une par une. Elle n'arrivait pas à se décider. Puis elle vit la robe accrochée au mur.

    Karen: Ah non, pas celle-là. Je ne peux pas te la donner.

    Kathryn: Pourquoi?

    Karen: Parce qu'elle est très, très spéciale pour moi. N'est-ce pas Freddy?

    Freddy: *sourit* En effet.

    Karen: Par contre, je peux te fabriquer exactement la même, si tu veux, Kathryn.

    Kathryn: D'accord!

    Karen: Bon. Marché conclu. Mais tu peux déjà prendre les robes que j'ai là, s'il y en a qui te plaisent. Je peux même toutes te les donner, si tu as tant de mal que ça à choisir.

    Freddy: Tu ne vas pas lui donner toutes tes robes?

    Karen: Tant que je conserve ma préférée...

    Freddy: Karen, viens à la maison, j'aimerais te parler...

    Il s'approcha d'elle et murmura "... du Springwood Slasher". Karen lui répondit un "OK". Kathryn prit les robes qu'elle voulait, Karen rangea les autres, et ils allèrent chez Freddy.

    Freddy: Kathryn, je dois montrer mon espace de travail personnel à Karen, d'accord? Ne viens pas nous déranger.

    Kathryn: Oui papa!

    Freddy: Très bien.

    Freddy emmena Karen dans son sous-sol et désigna une porte qui était juste à leur droite en descendant les escaliers.

    Freddy: C'est ici. Je sais que je peux te le montrer à toi. Ferme les yeux et laisse-toi guider.

    Il poussa la porte et guida Karen dans la pièce. Il referma ensuite derrière lui.

    Freddy: Maintenant ouvre-les.

    La pièce dans laquelle se trouvait Karen était semblable à un atelier. Sur les murs il y avait des articles concernant le "Springwood Slasher", et il y avait un peu partout différents modèles de gants semblables à celui qu'elle avait vu dans son rêve. Karen en fut très étonnée, mais elle préféra ne rien dire. Ce n'était pas une bonne idée de raconter un tel rêve à un homme dont on est amoureuse et qui plus est déjà marié. Même à un homme tout court. Non non, Karen savait parfaitement qu'évoquer la chose était la pire idée possible. Ce n'était pas un truc à raconter sur tous les toits!

    Karen: Alors c'est toi le Springwood Slasher... C'est drôle, ça ne m'étonne pas.

    Freddy: Vraiment?

    Karen: ... Je n'ai lu que les articles, quand j'étais là-bas. C'était la seule manière pour moi de savoir ce qui se passait à Springwood, à défaut de ne pas pouvoir communiquer avec toi.

    Freddy prit un des gants qui semblait achevés et le mit. Il s'approcha de Karen pas à pas, et elle reculait, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus, bloquée par le mur du fond. Freddy mit une de ses lames sous la gorge de son amie.

    Freddy: Tu sais pourquoi je te montre cet endroit, n'est-ce pas Karen?

    Karen: ... Parce que je suis ta meilleure amie et que tu sais que tu peux me faire confiance?

    Freddy: Exactement. Tu ne diras rien de ce que tu as vu ici, n'est-ce pas?

    Karen: Si je t'avais répondu non, tu m'aurais tuée, pas vrai?

    Freddy fit un sourire sadique, ce qui fit légèrement frissonner Karen.

    Karen: Alors tu serais capable de tuer ton amie? T'es un malade mental, mon cher.

    Freddy se mit à rire. Puis il arrêta soudainement et devint un peu plus menaçant.

    Freddy: J'ai ta parole, n'est-ce pas?

    Karen: Tu n'as pas besoin de me menacer de mort pour t'assurer de ma confiance, Freddy. Tu sais bien que tu l'as déjà, mon silence. Mon silence contre le tien.

    Freddy fit venir Karen au centre de la pièce. Il marcha lentement autour d'elle pendant qu'il lui parlait.

    Freddy: M'aideras-tu dans ma tâche?

    Karen: C'est-à-dire?

    Freddy: Je tue les enfants de ceux qui se moquaient de nous à l'école, Karen. C'est ma vengeance... Mais ça peut aussi devenir la tienne.

    Karen était comme envoûtée par les paroles de Freddy. Elle avait l'impression qu'il avait deviné l'attirance qu'elle avait pour lui et qu'il s'en servait pour arriver à ses fins. Mais Karen n'avait pas envie de lutter, au contraire. Elle se laissait hypnotiser.

    Freddy: M'aideras-tu à me débarrasser des enfants une fois qu'ils seront morts?

    Karen: Je m'y engage...

    Freddy: Très bien, ma chère, très bien...

    Il enleva son gant et le rangea.

    Karen: Freddy...

    Freddy: ?

    Karen: Je jure de garder le secret à propos de tout ça, et je préfère... Je préfère mourir plutôt que trahir ma parole.

    Freddy fit un sourire satisfait.

    Freddy: La confiance règne toujours entre nous... C'est formidable.

    Puis ils sortirent de la pièce. En remontant, Kathryn était en train de montrer à sa mère les robes que Karen lui avait données.

    Loretta: Karen! C'est vraiment vous qui avez cousu tout ça?

    Karen: Oui.

    Loretta: Elles sont... Magnifique! Vous êtes vraiment douée!

    Karen: J'adore coudre, c'est mon passe-temps favori. Après, quand on n'a que ça à faire...

    Loretta: Freddy m'a même montré le pull que vous lui avez fait! C'est son pull favori!

    Karen: Ah... Génial. Hum... Je vais rentrer chez moi et éviter de vous déranger plus longtemps... À bientôt...

    Karen rentra chez elle. Elle avait faim. Elle décida d'essayer de cuisiner quelque chose. Elle prit un couteau et un livre de cuisine qu'elle avait acheté, puis essaya de faire quelque chose. Son repas fut raté et immangeable mais il fallait bien qu'elle se nourrisse. Elle regarda alors son couteau et, inconsciemment, posa la lame sur le dessous de son poignet puis ouvrit ses veines avec. Son regard était vide, c'était comme si elle ne sentait pas la douleur. Le sang coula sur la table et sur son assiette. Puis elle monta se faire un bandage, sans se rendre compte qu'elle avait gardé le couteau et qu'elle l'avait posé sur son bureau.

    Karen était perdue à vrai dire: elle avait la rage, la jalousie, qui grandissaient en elle, envers la femme et la fille de Freddy, et en même temps... C'était des personnes très gentilles. Mais c'était parce qu'elles ignoraient qu'elle avait tué. Qu'elle avait été internée. Karen savait que très, très peu de personnes avaient été bonnes avec elle, elle était donc sensible à la bienveillance. Et, étrangement, ses sentiments étaient plus négatifs envers Kathryn que Loretta. Certes c'était toutes les deux des personnes absolument charmantes, mais Karen nourrissait tout de même une certaine jalousie. Et Kathryn était au centre de ça. Sûrement parce qu'elle était le fruit de l'union de Freddy avec une autre femme.

    Cependant Karen, si elle avait été avec Freddy aujourd'hui, n'aurait pas voulu d'enfant. Et pour plusieurs raisons. La première, parce qu'elle les détestait plus que tout. La deuxième, parce qu'elle ne s'était jamais sentie prête à "passer à l'acte" à cause de ce que son père l'avait fait subir et qu'être enceinte n'était définitivement pas son truc, et pour finir... Karen était inféconde. Elle s'en était rendue compte seule car elle n'avait jamais eu ses règles. Donc, même si elle avait été consentante, elle n'aurait jamais pu "pondre un gosse" à Freddy.

    Les émotions de Karen la tourmentaient. Une seule solution pour s'en sortir: prendre un bain. Avec l'espérance cette fois-ci de ne pas faire de rêve bizarre. Elle veilla donc à ne pas s'endormir dans son bain. C'était difficile car elle était bien installée et fermait les yeux pour se détendre. Elle lutta contre le sommeil.

    Puis elle alla se coucher. Mais l'envie de se taillader lui reprit. Elle vit que le couteau était là, à portée de main. Elle tira les rideaux de sa chambre, alluma la lampe de chevet, et saisit le couteau. Elle leva la main mais hésita à la baisser. Elle lâcha l'outil et se mit à pleurer; sans se douter que Freddy la regardait au travers de la fenêtre.

    Loretta: Un problème, chéri?

    Freddy: ... Non. Il n'y a rien.

    Il alla dormir à son tour.

    Le rêve de Karen n'eut pas de suite cette nuit, ni dans les jours qui suivirent. Par contre, Loretta et la femme qui avait acheté les chaussettes parlèrent des talents de couturière de Karen à tout le quartier, si bien que Karen put vendre ses vieilles affaires et fabriquer de nouveaux vêtements pour les vendre eux aussi. Elle s'était trouvé un petit métier, avec sa passion. Puis, au bout de deux semaines, Freddy vint la voir le soir, après l'heure du dîner.

    Karen: Que se passe-t-il?

    Freddy: Demain, je veux que tu sois prête à faire ce que je t'ai demandé. Mais pour ça, je dois te montrer un endroit.

    Karen: D'accord.

    Freddy: Quelque chose est en train de brûler?

    Karen: Merde!

    Elle fonça à la cuisine.

    Karen: Pff, j'ai encore raté... Je suis définitivement NULLE en cuisine. Mais bon, on ne peut pas être bon en tout...

    Elle avala rapidement son repas en faisant la grimace et se prépara à sortir.

    Freddy:Tu es prête?

    Karen: Oui.

    Freddy l'emmena en voiture jusqu'à une chaufferie. Il lui expliqua que c'était là qu'il s'occupait des enfants.

    Freddy: Demain tu viens ici, avec de quoi cacher les corps: draps, pelle, tout ce que tu veux.

    Karen: OK..

    Il la ramena ensuite. Karen alla se coucher dès qu'elle fut de retour. Cette nuit-là, elle rêva à nouveau du moment bain. Mais c'était légèrement différent.

    Elle était allongée dans son bain chaud et moussant, tranquille, détendue. Puis c'est alors que la surface de l'eau s'est mise à onduler doucement, et Freddy émergea juste devant elle. Il posa sa main droite sur la nuque de Karen et avec son bras gauche il l'enlaça. Il se rapprocha d'elle et posa un baiser sur ses lèvres. Karen était mal à l'aise et elle essayait de se débattre, mais elle était comme bloquée. Il lui vint alors à l'esprit de mordre la lèvre de Freddy. Il poussa un cri et cela la réveilla.

    Karen: Je crois que je me suis cogné la tête trop fort l'autre fois... Putain, mon cerveau, tu veux quoi? Fous-moi la paix et arrête de me faire rêver de trucs chelous comme ça, merde! T'arrêtes sinon j'te plante avec mon aiguille!

    Elle inspira pour essayer de se calmer. Aujourd'hui, en attendant que ce soit le moment d'aller aider Freddy, elle allait faire une robe pour Loretta. Certes elle avait des sentiments mitigés envers elle, mais Loretta se montrait fort aimable avec Karen et elle se sentait ingrate de se montrer si froide. Elle voulait se faire pardonner, faire bonne impression.

    Quitte à ne pas pouvoir gagner le cœur de Freddy car il était déjà prit, autant témoigner son affection d'une autre manière. Elle ne pourrait jamais le séduire car il était déjà marié et selon Karen, "ce sont les sales races qui piquent l'être aimé des autres". Autant se montrer amicale avec la famille Krueger dans ce cas. Même si ça risquait d'être difficile de cacher ses sentiments amoureux.

    Toute la journée elle travailla à faire une robe qui serait suffisamment jolie. Elle surveillait tout de même l'heure, pour ne pas être en retard.

    Lorsqu'il fallu partir, elle prit soin de prendre ce que Freddy lui avait demandé. Lorsqu'elle arriva, Freddy n'était visiblement pas encore là, elle n'avait pas vu sa voiture. Elle entra et s'installa, puis attendit. Elle attendit. Elle fini par s'endormir, bien qu'elle tâcha de lutter contre le sommeil. "Non, je ne veux pas encore rêver de ça... Je ne veux pas encore rêver de ça..." se disait-elle. Heureusement du bruit la tira de sa torpeur.

    Freddy: Karen! Tu es là?

    Karen: Oui, ici!

    Freddy: Depuis quand es-tu là?

    Karen: Je n'en sais rien, et toi?

    Freddy: Je suis arrivé il n'y a pas très longtemps. Je me suis occupé du gosse. Suis-moi, avec ce que je t'ai demandé.

    Freddy connaissait par cœur l'endroit. Il emmena sans difficultés Karen jusqu'au lieu où il avait tué l'enfant. Karen était un peu dégoûtée de voir un cadavre ensanglanté, qui plus est celui d'un môme, mais elle tâcha de garder son calme. Elle déplia les draps et traîna le corps dedans, puis elle referma le drap et cousu le tout. Freddy voulait l'aider mais Karen lui dit qu'elle pouvait se débrouiller. Puis ils allèrent derrière la chaufferie, et Karen alla y enterrer le corps.

    Freddy: Bien, Karen. Très bien. Tu peux laisser ton matériel ici. Je te ramène.

    Ils prirent la voiture pour rentrer chez eux.

    Loretta: Fred, mon chéri, j'aimerais te parler un instant... Kathryn, soit gentille et va jouer dans ta chambre.

    Kathryn: Oui maman.

    Loretta: Freddy... Depuis que ton amie est revenue... J'ai l'impression... Que... Qu'il y a quelque chose entre vous.

    Freddy: Tu crois que je te trompe?

    Loretta baissa les yeux.

    Freddy: Tu n'as rien à craindre, ce n'est pas le cas. On est des amis d'enfance, très proches, c'est tout.

    Loretta: ... Pourtant j'ai l'impression que quelque chose cloche chez elle.

    Freddy: Elle est très bien, cette fille. Tu verras.

    De son côté, Karen était en train de coudre. Elle fabriquait la robe qu'elle avait promise à Kathryn. Elle y passa la nuit. Le lendemain matin, Karen s'était endormie sur son bureau. Au réveil elle eut comme première image la photo d'elle et Freddy lorsqu'ils étaient enfants. Elle la contempla d'un regard nostalgique. Elle regarda ensuite l'heure. "Oh mon dieu! C'est une heure de l'après-midi! La vache!" Elle observa ensuite la robe qu'elle avait préparée pour Kathryn. C'était presque fini.

    Elle entendit frapper à la porte. Elle alla voir: c'était "Mme. Krueger".

    Loretta: Bonjour Karen.

    Karen: Salut.

    Loretta: Dites... J'ai un service à vous demander... Demain soir, Fred et moi allons au restaurant... Est-ce que vous pourriez garder notre fille?

    Karen: ... OK.

    Loretta: Oh mille mercis Karen! Merci!

    Karen: Par contre faites-la bouffer avant, je cuisine très mal, donc si tu ne veux pas que ta fille s'empoisonne...

    Loretta: *rit* Très bien, on la fera manger avant. Encore merci! *part*

    Karen retourna à son "travail". Le soir elle se reposa, mais elle n'avait pas dormi énormément.

    Elle se leva aux aurores et termina enfin la robe pour Kathryn. Elle se mit ensuite à en préparer une pour Loretta. Puis, le soir, Loretta et Freddy vinrent déposer leur fille chez Karen.

    Freddy: Merci à toi Karen.

    Karen: ... De rien.

    Le couple partit. Karen fit entrer Kathryn dans la maison.

    Karen: Ne bouge pas. Je reviens tout de suite.

    Karen monta chercher son matériel de couture et la robe qu'elle avait faite pour Kathryn.

    Karen: Voilà ta robe.

    Kathryn: Ooooh! Merci Karen!!

    Karen: Tu peux l'essayer si tu veux. La salle de bain c'est en haut, à droite de ma chambre.

    Kathryn: D'accord!

    Pendant que la petite montait, Karen installa son matériel sur la table de la cuisine. Puis elle monta jusqu'à la porte de la salle de bain et frappa.

    Karen: Dis-moi quand tu auras fini de mettre la robe.

    Kathryn: Oui oui!

    Puis Kathryn sorti de la salle de bain, portant la copie de la robe préférée de Karen.

    Karen: Freddy va être content!

    Kathryn: Merci beaucoup Karen!!

    La petite fille alla enlacer Karen. Comme cette dernière était beaucoup plus grande, ce fut ses genoux que Kathryn enlaça.

    L'adulte et l'enfant retournèrent en bas. Karen s'était installée dans la cuisine pour coudre. Elle s'y remit. Kathryn s'assit en face d'elle et la regarda. Elle observait le jeu de mains de Karen, la façon dont elle manipulait le tissu, le fil à coudre, l'aiguille... Mais la grande n'y prêtait pas attention. Elle essayait de faire abstraction de la petite Kathryn qui la regardait œuvrer avec fascination.

    Kathryn: Qu'est-ce que tu fabriques?

    Karen ne répondit pas, absorbée par son travail.

    Kathryn: Youhou? Y'a quelqu'un?

    Karen: Qu'est-ce qu'il y a?

    Kathryn: Qu'est-ce que tu fabriques exactement?

    Karen: Une robe. Pour ta mère. Mais c'est une surprise. Tu ne diras rien, pas vrai?

    Karen avait parlé avec froideur mais la petite fille n'y prêta nullement attention, non seulement car elle était de bonne humeur mais aussi car elle était trop jeune pour comprendre. Elle répondit même avec un sourire.

    Kathryn: Je ne dirai rien!

    Karen n'avait pas remarqué que Kathryn avait souri, mais la joie présente dans la phrase de cette petite fille l'avait comme qui dirait touchée. Elle eut du mal à se concentrer par la suite, comme si les paroles de cette innocente petite demoiselle l'avait perturbée.

    Karen: Profite à fond du fait que tu aies une famille aimante, mon enfant. Moi je n'y ai pas eu droit, à l'amour de mes parents.

    Kathryn: Pourquoi? Ils ne t'aimaient pas?

    Karen: Ma mère est morte, je l'avais à peine connue mais elle ne s'occupait pas de moi... Et mon père...

    Elle se tut aussitôt.

    Karen: Je ne les ai jamais vus comme des parents de toutes façons. J'étais une étrangère dans cette "famille". Au final, la seule famille que j'avais, c'était ton père.

    Kathryn: Qu'est-ce que ça veut dire, que c'était ta seule famille? Papa était ton frère?

    Karen: Tu sais, ce n'est pas parce que quelqu'un n'a pas le même sang que soi-même qu'on ne peut pas le considérer comme un frère ou une sœur.

    Kathryn ne comprenait pas.

    Karen: Tu comprendras plus tard, tu es encore très jeune, ma petite.

    Kathryn: Mais du coup, papa ce n'était pas ton frère?

    Karen: C'était mon meilleur ami, le seul ami que j'avais. J'étais très proche de lui, tu sais. C'était comme un frère.

    Kathryn: Ça veut dire que tu es ma tante?

    Karen se mit alors à rire. Mais ce n'était pas un rire moqueur ou méprisant. Elle avait ri de bon cœur, amusée par l’innocence de cette petite Kathryn. Elle était étonnée d'avoir ri de la sorte. Elle s'arrêta tout d'un coup. Un pincement l'avait atteinte, mais elle essaya de ne pas y songer.

    Karen: C'est à toi d'en décider. Mais pitié ne m'appelle pas "tatie" ou n'importe quoi dans le genre. Juste Karen. OK?

    Kathryn: Okay!

    Karen se remit à coudre et la petite l'observa à nouveau. Pendant qu'elle cousait, Karen était en train de réfléchir à propos de Kathryn. "Cette petite fille est vraiment... Gentille. Très gentille. Et sa mère aussi. Ce sont des personnes charmantes, adorables... Pourquoi les rejeter? Pourquoi les détester? Pourquoi JE ne les aime pas? Elles sont si gentilles avec moi..." Elle soupira. "Freddy... As-tu changé? Ou as-tu toujours été comme tu l'es maintenant, mais pendant tout ce temps tu me l'avais caché?" Les questions se bousculaient dans la tête de Karen pendant qu'elle faisait sa couture, et Kathryn continuait à la regarder inlassablement.

    Le temps passa, Kathryn s'endormit sur la table de la cuisine. Karen avait arrêté un instant son travail lorsqu'elle s'était rendue compte que la petite s'était en allée au pays du sommeil. Elle la porta jusqu'au canapé, et elle lui mit une couverture dessus. Elle regarda l'heure: c'était assez tard. Freddy et Loretta n'allaient sûrement pas tarder. Et en effet, un peu plus tard, alors que Karen rangeait ses affaires de couture, elle entendit une petite frappe sur la porte. Lorsqu'elle alla ouvrir, c'était les Krueger.

    Karen: *bas* La p'tite s'est endormie.

    Loretta: *bas* Elle a été sage?

    Karen: *bas* Un vrai p'tit ange.

    Loretta: *bas* Très bien, très bien.

    Freddy: *bas* Où est-elle?

    Karen: *bas* Sur le sofa. Et vous, votre soirée?

    Loretta: *bas* Pas trop mal, ça va.

    Le père alla prendre sa fille dans ses bras, sans la réveiller.

    Karen: *bas* Tu peux garder la couverture.

    Freddy: *bas* Je te la rendrai plus tard.

    Karen: *bas* Bonne nuit!

    Loretta et Freddy: *bas, en sortant* Bonne nuit!

    Puis Karen alla se coucher après avoir refermé la porte derrière les Krueger.

    Le temps passa, jusqu'au Noël qui approchait. Karen continuait d'assister en secret Freddy lors de ses meurtres, elle gardait parfois Kathryn quand les parents devaient sortir - le soir ou parfois l'après-midi, quand Freddy "sortait" (pour en réalité chercher un enfant à éliminer) et que Loretta avait des courses à faire -, et surtout, elle travaillait ardemment à la robe qu'elle préparait pour cette dernière, entre deux commandes effectuées par les voisins.

    Plus le temps passait, plus Karen se mutilait. Elle avait commencé doucement, mais sa souffrance s'amplifiait. Elle gagnait de la sympathie pour Loretta et Kathryn, mais en même temps elle était rongée par le chagrin. Elle aimait sincèrement Freddy mais ne pouvait rien faire. De plus en plus régulièrement, jusqu'à ce que ça se produise chaque soir, elle s'ouvrait les veines, et cachait les blessures avec des bandages. Elle ne savait pas que Freddy l'observait la nuit, lorsqu'elle s'entaillait. Le jour, c'était elle qui observait dans le jardin de son voisin, enviant la vie heureuse qu'il avait pu construire... Sans elle. Elle pleurait et se faisait violence, tout en tachant de cacher cela aux yeux de tous.

    Alors que les fêtes approchaient...

    Loretta: Viens fêter Noël chez nous, Karen! Tu seras la bienvenue!

    Karen: Mais...

    Freddy: Allez, accepte! Tu ne vas pas rester toute seule un jour pareil.

    Karen: ...

    Kathryn: Oh oui! Viens donc, Karen!

    Karen: ... Bon, d'accord... C'est très gentil à vous.

    Karen avait songé à offrir des cadeaux mais pas le moins du monde à passer les fêtes avec Freddy et sa famille. Elle était touchée de l'invitation, mais le mal la travaillait toujours.

    Lorsque ce fut le réveillon, Karen avait enfin terminé la robe pour Loretta. Elle avait également fait des moufles pour Kathryn, et pour Freddy, elle avait cousu un manteau long.

    Le repas de Noël préparé par les soins de Loretta avait été un régal. Kathryn était allée dormir car "le père Noël allait passer". Les adultes en ont profité pour rester entre eux.

    Loretta: Quoi? Tu as des cadeaux pour nous? Il ne fallait pas!

    Karen: J'ai passé énormément de temps à m'occuper du tien.

    Loretta: Ah bon? Mais...

    Karen lui donna son cadeau.

    Karen: Celui-là c'est pour Freddy, et le troisième pour Kathryn. Allez-y, déballez les vôtres.

    Freddy fut le 1er à ouvrir le cadeau. Il y découvrit le manteau que Karen avait confectionné par ses soins pour lui.

    Freddy: Absolument magnifique, comme toujours... Bravo Karen!

    Il l'enlaça pour la remercier, ce qui fit un peu rougir Karen.

    Freddy: Il ira bien avec le pull que tu m'avais fait il y a des années.

    Karen: En tout cas il te va mieux maintenant qu'avant, étant donné qu'il est enfin à ta taille! Et toi Loretta? Tu n'ouvres pas?

    Loretta: Si, si, bien sûr.

    Loretta déchira l'emballage et sorti la robe. Elle et son mari furent absolument émerveillés par la beauté de ce vêtement. Une robe rouge et blanche comme on n'en avait jamais fait. Une robe absolument sublime. Loretta en eut les larmes aux yeux.

    Loretta: Oh, Karen... Merci. Merci! Elle est... Je n'en ai jamais vu de si belle! C'est magnifique!

    Elle l'enlaça elle aussi.

    Loretta: On a aussi quelque chose pour toi.

    Karen: Ah ouais? Sans rire?

    Freddy: Loretta et moi avons choisi tous les deux.

    Ils lui donnèrent son cadeau. Karen le déballa doucement et en sorti une robe longue, blanche, en dentelle, fine, qui coupa le souffle de Karen, tant elle était belle elle aussi.

    Loretta: C'est loin d'être aussi parfait que ce que tu fabriques mais...

    Karen: Tu rigoles... Elle est... Absolument... Magnifique! Je serais incapable de faire un truc pareil! Merci à vous deux!

    Elle les enlaça en même temps.

    Karen: C'est vraiment adorable de votre part! Merci! Joyeux Noël!

    Freddy et Loretta: Joyeux Noël.

    Freddy alla ensuite chercher trois verres à vin et une bouteille.

    Freddy: Bourbon?

    Karen: Non merci, je ne suis pas très fan d'alcool. Je vais plutôt prendre de l'eau.

    Loretta: Ne m'en mets pas trop.

    Ils trinquèrent. Mais Karen s'assombrit tout à coup.

    Karen: ...

    Loretta: Que se passe-t-il, Karen?

    Karen: Loretta... Il faut que je te parle...

    Loretta: ?

    Karen: Freddy, si ça ne t'embête pas...

    Karen attrapa Loretta par le poignet et l'entraîna dans le salon.

    Loretta: Que t'arrive-t-il Karen? Tu es triste tout à coup...

    Karen: Je dois te dire quelque chose...

    Loretta: Assieds-toi.

    Elles s'assirent toutes les deux sur le canapé.

    Karen: Voilà... Loretta... J'ai besoin de te faire des confidences... Il y a des choses que je ne peux dire qu'à toi... Et ça me remue depuis longtemps...

    Loretta: Parle, Karen.

    Sans qu'elles ne le sachent, Freddy était dissimulé derrière le mur qui séparait le salon du couloir. Il écoutait ce qui se disait.

    Karen: Pour commencer... Je n'ai jamais été dans un orphelinat. Si Freddy t'a dit ça, c'était pour que tu ne t'inquiètes pas...

    Loretta: Comment ça, Karen?

    Karen: Quand Freddy et moi avons été contraints de nous séparer, c'était parce que mon père, qui était un salopard d'alcoolique abusif, m'avait... M'avait... Il m'avait violée... Alors je me suis vengée... Je l'ai torturé et tué... Puis on est venu m'arrêter et j'ai été internée dans un hôpital psychiatrique. Cet hosto a fermé, j'ai donc eu la chance de pouvoir en sortir...

    Elle était au bord des larmes.

    Loretta: Oh, Karen...

    Karen: S'il ne t'a rien dit c'était pour préserver votre famille. Je ne pense pas que ce sont des choses qui se disent comme ça... Tu aurais pu penser que je... Enfin, j'imagine que Freddy avait une très bonne raison de cacher la vérité à mon sujet...

    Loretta: Pourquoi tu ne me l'as pas dit dès le début? On aurait pu éviter de le dire à Kathryn malgré tout.

    Karen: Justement... J'en viens à ma deuxième confession... Je...

    Les larmes tombèrent de ses yeux. Elle se cacha dans ses mains.

    Karen: Je suis amoureuse de Freddy. *sanglote*

    Loretta fut surprise en entendant ça. Freddy aussi. Il serra les poings.

    Karen: Depuis le premier jour, quand j'ai su que Freddy était marié... Tout a été chamboulé en moi. Je ne t'appréciai pas au début, pareil pour Kathryn... Mais votre bonté m'a touchée... *pleure encore plus* Regarde...

    Elle enleva les bandages de ses poignets pour montrer à Loretta les entailles qu'elle s'était faites. Ces entailles allaient jusqu'à la moitié de son bras. Mme Krueger était horrifiée, car les plaies étaient presque toutes fraîches.

    Loretta: Mais Karen! Tu es folle! Tu aurais dû nous en parler plus tôt! Pourquoi tu n'as rien dit?

    Karen: Ça n'aurait rien changé... Freddy est pris, je fais avec... Je regrette de ne pas avoir essayé de lui confier mes sentiments plus tôt... Mais avant qu'on ne se sépare, je ne le voyais que comme un ami... C'est en grandissant que j'ai développé des sentiments amoureux pour lui...

    Loretta serra Karen dans ses bras pour essayer de la réconforter.

    Loretta: Je ne peux même pas imaginer combien ta souffrance est grande...

    Karen: Je suis rongée par l'envie et la jalousie depuis très longtemps... Alors je tente de retrouver le bonheur dans la couture... Si je t'ai fait cette robe, c'était pour te remercier d'avoir été sympa avec moi... Et aussi pour essayer de me racheter, car lorsqu'on avait commencé à se connaître...

    Loretta: Je comprends, Karen. Mais tu n'aurais pas dû t'isoler dans la souffrance! Tu aurais dû nous en parler.

    Karen: Ça n'aurait rien changé, Loretta... Mais... Promets-moi que tu ne diras rien à Freddy... Je ne veux pas qu'il sache...

    Loretta: Je te le promets.

    Karen: Je... Je ne te demande rien. Je voulais simplement t'ouvrir mon cœur, car ça me pesait depuis trop longtemps...

    Loretta: Tu n'aimerais pas... Je ne sais pas... Trouver... Quelqu'un d'autre?

    Karen: Avec tous les salopards qui traînent sur notre planète... Je ne pense pas... Je crois que je n'aimerais aucun autre homme. Mais je te le dit: je ne demande rien, je ne voulais que me confesser.

    Loretta: Karen...

    Karen: Je vais rentrer chez moi... Merci, Loretta... Je souffre toujours mais... Je me sens tout de même soulagée... *marmonne* Même si j'aurais dû me donner la mort il y a un moment.

    Loretta: Ne dis pas n'importe quoi, Karen! Je te défends de penser ça!

    Karen: Rien n'aurait changé... Cependant je te le répète: je ne voulais que te confier mon ressenti.

    Loretta: Je sais, Karen... Mais promets-moi que tu ne vas pas mettre fin à tes jours!

    Karen: Promis... Encore merci, Loretta...

    Freddy, sans un bruit, s'éloigna de la conversation. Karen enlaça Loretta pour la remercier, toujours noyée dans les larmes. Puis elle rentra chez elle. Freddy, qui était retourné dans la cuisine, faisait comme s'il n'avait pas quitté la pièce, comme si de rien n'était.

    Freddy: Alors? Qu'est-ce qu'elle t'a raconté?

    Loretta: Désolée chéri, c'est secret.

    Freddy: ... Je vois.

    Le lendemain, la petite Kathryn déballa son cadeau venant de Karen. La famille Krueger trouva les moufles "très mignonnes" et Karen fut à nouveau remerciée.

    Le cours habituel du temps reprit. Chacun continua à faire ses petites activités quotidiennes. Loretta ne révéla jamais à Freddy ce que Karen lui avait confessé, bien qu'il s'attende à ce qu'un moment ou à un autre, Loretta finisse par céder. Mais elle ne céda pas. Le secret fut conservé.

    4 mois plus tard...

    Alors que Karen était dans sa chambre en train de coudre, elle observait Freddy et Kathryn jouer dans le jardin, toujours avec la même envie qui n'avait pas vraiment disparu. Elle entendit un cri provenant de la maison Krueger et interrompit son travail pour voir ce qui se passait. Elle entrouvrit la fenêtre pour pouvoir entendre.

    Loretta était arrivée dans le jardin par le passage qui menait à la pièce "secrète" de Freddy. Karen commença à s'inquiéter pour Loretta car elle savait que Freddy lui avait formellement interdit de s'y rendre.

    Karen tendit l'oreille. La voix de Loretta était pleine de tristesse.

    Loretta: Je ne le dirai pas... Je te jure que je ne le dirai pas, Freddy...

    Freddy prit un air sérieux.

    Freddy: Il faut qu'on parle, Loretta... *à Kathryn* Rentre, ma chérie!

    Kathryn obéit et rentra dans la maison. Karen assista à la scène entre Freddy et sa femme. Il la secouait en lui répétant qu'il lui avait interdit formellement de pénétrer dans son espace de travail. "Alors elle a découvert la pièce... Merde..." pensa Karen. Mais elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Elle descendit vite rejoindre le jardin de ses voisins. "Il ne va quand même pas..." Elle couru. Mais lorsqu'elle arriva, c'était trop tard. Kathryn était ressortie de la maison et pleurait.

    Freddy: Ne t'en fais pas ma chérie... Maman et moi avons parlé, il ne fallait pas qu'elle entre dans cette pièce. Mais toi, tu ne diras rien, n'est-ce pas?

    Kathryn: *en pleurs* Je ne dirai rien.

    Karen: *horrifiée* Freddy... Qu'est-ce que tu as fait?

    Freddy: Karen!

    Karen couru jusqu'au corps inerte de Loretta.

    Karen: Tu l'as... Non... *larmes*

    Freddy: Elle a enfreint la règle que j'avais imposée.

    Karen: Et Kathryn?!

    Freddy: C'est encore une enfant.

    Karen: Parce que tu crois que Loretta t'aurait trahi? Ne me dis pas que tu as plus confiance en moi qu'en ta propre femme!

    Freddy: Kathryn, va jouer dans ta chambre s'il te plaît.

    Kathryn: *toujours en pleurs* Oui papa... *rentre*

    Freddy: Qu'est-ce que ça peut bien te faire de toutes façons? Il m'avait semblé comprendre que tu ne l'aimais pas beaucoup, pareil pour ma fille...

    Karen: Comment...?

    Freddy: J'ai tout entendu à Noël. Mais pour ce qui était de te tailler les veines je le savait depuis plus longtemps encore. Je te voyais le soir, d'ouvrir les veines et pleurer, sans que je ne comprenne pourquoi. C'est à Noël que tout s'est éclairé.

    Karen pâli et se mit à frissonner.

    Karen: Tu n'as pas écouté en entier visiblement... J'ai fini par m'y attacher...

    Freddy: Tu restais pourtant entre la haine et l'affection.

    Karen: Oui mais ma haine finissait par s'atténuer petit à petit!

    Freddy: Pourtant elle restait là..

    Karen: Toi tu n'es rempli que de sentiments noirs... Le seul sentiment positif que je t'ai vu éprouver, c'était l'amitié... Dans notre relation lorsque nous étions petits...

    Freddy: Me soupçonnerais-tu d'être incapable d'aimer sincèrement?

    Karen: Pour de l'amitié je n'en doute pas. Mais pour l'amour...

    Freddy attrapa le poignet gauche de Karen et le serra violemment, puis appuya Karen contre un des arbres du jardin. Karen grimaça car ses plaies venaient de se rouvrir, sous ses bandages.

    Freddy: Quand on était petits, je t'aimais. Mais je ne t'ai jamais rien dit, car je ne voulais pas gâcher notre amitié. Quand tu répétais qu'on était "juste amis", je savais que c'était vrai car jamais tu n'as menti. Et je ne voulais pas tout gâcher...

    Karen: Tu...

    Freddy: Oui Karen, j'étais amoureux de toi.

    Karen: Pourquoi tu ne m'as rien dit?

    Freddy: Ce jour-là au téléphone, je voulais t'en parler. Je sentais qu'il était temps.

    La colère gagna Karen.

    Karen: Salopard de personnel... Et les lettres qu'on s'était échangés?

    Freddy: Je voulais te le dire en face...

    Karen pensa: "Nos sentiments se sont inversés avec le temps...".

    Karen: Maintenant c'est trop tard, tu t'es marié!

    Freddy: Elle est morte. Et ensuite, ça n'a jamais vraiment disparu.

    Karen: Je ne te crois pas... Quand on se marie, c'est un engagement affectif, solennel...

    Freddy: Tu ne sais rien à propos de ça...

    Karen: Alors pourquoi tu t'es marié, si tu m'aimais?

    Freddy: ... Elle voulait de moi. Je n'avais qu'elle, lorsque tu n'étais plus là.

    Karen: Et c'est comme ça que tu témoignes ta reconnaissance envers elle? En l'assassinant froidement?

    Freddy serra encore plus le poignet de Karen. Elle laissa échapper un gémissement de douleur cette fois. "Merde, ça pisse le sang maintenant!" pensa-t-elle.

    Freddy: Elle a enfreint la règle que j'avais imposée.

    Karen: Ce n'était pas une raison. Tu la prends pour une balance? Elle a gardé mon secret sans jamais te dévoiler quoi que ce soit.

    Freddy: Mais je t'ai, maintenant.

    Karen le gifla avec la main que Freddy ne tenait pas.

    Karen: C'est tout ce qu'elle était pour toi? Une simple distraction pour faire genre? Enfoiré de monstre...

    Freddy: Tu n'as jamais menti et tu as déjà tué, c'est pour ça que je t'ai confié mon secret. Tu tiens parole. Tu es plus digne de confiance qu'elle.

    Elle lui lança un regard noir.

    Karen: Tu mériterais que je te dénonce aux flics pour avoir tué les gamins de Springwood et surtout ta femme!

    Freddy: Alors vas-y, fais-le, puisque tu t'en prétends capable..

    Il serra davantage le poignet gauche de Karen et attrapa celui de droite pour le serrer aussi. Karen avait très mal et se contorsionnait à cause de la douleur.

    Freddy: Je peux compter sur ton silence, pas vrai? Après tout tu m'as donné ta parole...

    Puis il murmura à son oreille.

    Freddy: ...Et tu m'aimes. Tu serais incapable de faire quoi que ce soit qui me mette dans le pétrin, simplement par amour.

    Karen: Tu ne connais pas l'amour...

    Freddy: Alors fais-moi découvrir ce sentiment. Séduis-moi.

    Karen ne comprenait plus rien; elle était totalement perdue, et Freddy le voyait. Il desserra l'étreinte. Ses mains étaient couvertes du sang de Karen. Il porta le corps de sa femme.

    Freddy: Va chercher des draps et aide-moi à m'en débarrasser.

    Karen: ...

    Freddy: Tout de suite!

    À contrecœur, sans savoir pourquoi, elle courut jusqu'à chez elle, prit de grand draps propres et revint aussi rapidement chez son voisin.

    Freddy était rentré dans sa maison. Il attendait Karen dans le salon. Avec peine dans es yeux, elle étala le drap sur le sol. Freddy jeta le corps dessus.

    Karen: Tu pourrais être plus respectueux quand même.

    Mais il l'ignora. Il referma les draps autour du corps.

    Freddy: Tu gardes Kathryn, je vais la mettre avec tous les autres.

    Il ramassa le "paquet" et parti à la chaufferie. Karen, de son côté, alla voir Kathryn.

    Karen: *frappe à la porte* Kathryn?

    La petite fille pleurait dans un recoin de sa chambre.

    Karen: Ma pauvre petite...

    Kathryn: *sanglote*

    La petite fille alla se réfugier auprès de Karen. Karen s'assit sur le sol et Kathryn se blottit contre elle.

    Kathryn: *sanglote*

    Karen: Je suis aussi triste que toi ma petite...

    Kathryn: *sanglote*

    Karen: ...

    Karen se mit à son tour à verser des larmes.

    Karen: Je me sens responsable, mon enfant... Si seulement j'avais accouru plus vite... J'aurais pu empêcher ça...

    Elles restèrent ainsi à pleurer ensemble jusqu'au retour de Freddy, vers le coucher du soleil.

    Une semaine plus tard, Karen était toujours triste. Mais elle restait moins accablée que Kathryn et surtout, elle était moins triste que le jour de la mort de Loretta. Cependant elle s'en voulait toujours. Elle ne se mutilait plus, elle laissait ses blessures se reposer, et essayait de se remettre de ses émotions. Bien que ce fut difficile. Pendant cette semaine elle n'avait pas quitté sa maison. Elle s'était exclue de tout, elle ne cousait plus, ne sortait plus. Elle passait ses journées dans sa chambre à ne rien faire de très intéressant.

    Freddy la fit venir chez lui lorsqu'elle se sentit mieux, le soir, alors que Kathryn dormait.

    Freddy: Karen, suis-moi.

    Freddy emmena Karen dans le salon.

    Karen: Tu es...

    Freddy: Un monstre, c'est ça? Je pense que tu as raison. Mais malgré mes défauts, tu restes amoureuse de moi. N'est-ce pas?

    Karen: ... Oui... Je ne sais pas comment je fais...

    Il posa ses mains sur les épaules de Karen et rapprocha son visage du sien. Karen essayait de résister à ses avances malgré tout.

    Freddy: Dis-le.

    Karen: ...

    Freddy: Dis-le moi.

    Karen: Quoi donc?

    Freddy prit alors une voix presque sensuelle.

    Freddy: Dis-moi que tu m'aimes. Je veux t'entendre le dire...

    C'était comme si Freddy essayait de l'envoûter. Karen essayait, tant bien que mal, de ne ne pas céder, de ne pas craquer. Voyant qu'elle gardait le silence, avec une petite difficulté cependant, il lui caressa la joue en la regardant dans les yeux avec tendresse.

    Freddy: Allez, ma belle... Dis-le moi. Je...

    Karen: Je...

    Freddy: Je t'...

    Karen: Je t'...

    Freddy: Allez... Dis-le. Je sais que ça pèse sur ta conscience. Tu meurs d'envie de me le dire...

    Elle hésita. Mais elle savait qu'il avait raison. Elle voulait le lui dire.

    Karen: Je... T'aime...

    Freddy poussa un petit soupir de satisfaction.

    Karen: Arrête de jouer avec moi, maintenant...

    Freddy: À ton avis, pourquoi j'essaie de te charmer?

    Karen: ...

    Freddy: Tu sais, j'ai toujours un peu conservé mes sentiments à ton égard...

    Il fit doucement descendre ses mains sur les hanches de Karen.

    Freddy: Je pense que nous pouvons être ensemble, toi et moi...

    Il essaya de l'embrasser mais elle se dégagea.

    Karen: Espèce d'enfoiré... Et Kathryn? Tu penses à Kathryn?

    Freddy: Bien sûr que je pense à elle... Elle t'aime beaucoup tu sais. Tu pourrais être sa nouvelle mère...

    Karen: Il n'en est pas question. Qu'est-ce qu'elle va penser? Et puis même si je le voulais, elle n'est pas remise du meurtre de sa mère!

    Freddy: Une relation en secret... C'est plus excitant, ça...

    Karen: Je crois que je vois clair dans ton jeu maintenant. Tu veux me baiser, c'est ça? C'est tout ce qui t'intéresse chez moi? Moi qui suis ta meilleure amie...

    Freddy: "était". Maintenant, j'aimerais que tu sois mon amante.

    Karen: Tu me fais des avances pour faire des saloperies avec moi! Ne me prends pas pour une conne!

    Freddy: Oh mais crois-moi, je ne veux pas te faire de mal... Tu as tant souffert... Tu as besoin de moi. Tu m'aimes. Et je t'aime. Profitons ensemble de tout ça.

    Karen ne savait pas quoi penser. Elle était gênée de sauter comme ça sur l'occasion, par respect pour Loretta, même si c'était ce qu'elle avait toujours voulu: Freddy. Même s'il était un criminel, un meurtrier, un monstre. Et puis... Karen aussi avait déjà tué, au final... Plus que perdue, elle baissa les yeux.

    Freddy s'avança vers elle. Elle recula, jusqu'à ce qu'elle trébuche sur quelque chose. Elle tomba sur le sol. Freddy se mit à quatre pattes pour être à la hauteur de Karen.

    Karen: Arrête de jouer à ça...

    Freddy: Avoue que ça te plaît quand même...

    Karen: Ne fais pas ça... C'est très gênant...

    Freddy se rapprocha un peu plus de Karen et lui caressa l'épaule. Elle se rétracta, puis elle s'est relevée. Freddy fit de même.

    Freddy: Dommage que tu n'aimes pas ce jeu...

    Karen: Tu faisais pareil pour séduire Loretta?

    Freddy: Non. Je ne faisais jamais ça.

    Karen: Tu as beau nier, je reste persuadée que tu veux juste me sauter...

    Freddy: Je te dis que non, ma jolie.

    Il la prit dans ses bras. Elle essayait de se dégager mais il la serrait très fort contre lui.

    Freddy: Reste avec moi...

    Karen était figée. Certes Freddy était tout ce qu'elle désirait, mais elle avait peur de ce qui pouvait se passer si elle acceptait d'être vraiment avec lui. La tentation était très forte. Elle avait du mal à résister encore.

    Freddy: Tu n'as pas à hésiter.

    Karen essayait d'éviter son regard. Freddy lui sourit.

    Freddy: Fais-le.

    Karen: ...

    Elle regardait le sol. Mais Freddy releva doucement sa tête et avec son autre main, il lui caressa la hanche.

    Karen: Arrête.

    Freddy: Alors en échange, fais-le.

    Karen: ...

    Il replaça ses mains sur les hanches de Karen. Elle regarda d'abord Freddy. Il la regardait lui aussi. Il se plongeait dans les yeux verts de cette femme qui l'attirait. Il l'aimait vraiment. Les sentiments qu'il éprouvait pour elle avaient été refoulés de force, mais maintenant ils ressortaient. Il voulait vraiment être avec elle. Mais Karen n'arrivait pas à y croire. Elle ne pensait pas que ça pouvait être sincère. Simplement, l'envie d'être aimée et de l'aimer s'amplifiait. C'était l'occasion ou jamais. Alors, elle approcha doucement son visage de celui de Freddy et là, elle l'embrassa. Sans interrompre ce doux baiser, Freddy passa les bras de Karen derrière sa nuque. Il la serra davantage contre lui. Mais une nouvelle fois, elle tenta de s'éloigner.

    Karen: Je...

    Freddy: Quel est le problème, ma chérie?

    Ces mots firent beaucoup d'effet à Karen. Elle se senti toute timide en l'entendant l'appeler "ma chérie".

    Karen: Je trouve que ça va trop vite... Je trouve que c'est un peu précipité...

    Freddy: C'est pour ça que tu n'aimais pas ce jeu, n'est-ce pas?

    Karen: ... Oui... Mais même avec ça, je trouve que c'est rapide...

    Elle voulut s'en aller mais Freddy la retint par la main.

    Freddy: Tous les deux, on ne veut pas que notre relation se remarque, que ce soit par Kathryn ou par quelqu'un d'autre. Je te propose la chose suivante: on se retrouve ici chaque soir, quand Kathryn dort.

    Karen: Mais...

    Freddy: Tu n'as pas à t'en faire. Tu me fais confiance, n'est-ce pas?

    Karen: Aussi bizarre que ça puisse paraître, oui...

    Freddy: Très bien.

    Il l'embrassa. Elle se déroba délicatement.

    Karen: Je vais rentrer...

    Freddy: Fais de beaux rêves, ma belle...

    Karen: Bonne nuit...

    Lorsqu'elle fut chez elle, elle monta à la salle de bain se regarder dans le miroir.

    Karen: Qu'est-ce que je fous putain!?

    Elle regarda ses plaies, puis son reflet à nouveau. Des larmes se mirent à couler sur son visage. Elle se répétait: "Qu'est-ce que je fous? Qu'est-ce que tu fous, Karen?!". Elle se sentait trop fatiguée pour prendre un bain. Elle alla se coucher directement. Freddy, de son côté, était allé faire une bise à sa fille endormie, puis il était allé dormir lui aussi. Et ce fut à son tour de rêver. 

    Il rêvait qu'il était dans sa chambre, avec Karen. Elle portait une robe rouge, qui arrivait à ses genoux. Il était au-dessus d'elle et l'embrassait; d'abord sur la bouche, puis il descendit doucement dans son cou, avant de remonter à ses lèvres. Il la tenait par les hanches. Karen, elle, avait passé ses bras autour de son cou mais restait tout de même timide face aux avances de Freddy, bien qu'elle le laissa faire. C'est alors qu'il tendit le bras vers la table de chevet. Son gant était posé dessus. Il le mit.

    Karen: Qu'est-ce que tu as derrière la tête?

    Freddy: Ha ha ha... Tu vas voir...

    Il passa la griffe de son index sur le cou de Karen et descendit jusqu'à sa poitrine. Là, il déchira verticalement la robe jusqu'en bas, avec délicatesse. Puis il l'ouvrit, laissant découvrir les sous-vêtements de son amante. Il retira ensuite son pull vert et rouge, se retrouvant torse nu. Il reposa son gant, puis prit les mains de Karen pour les y poser. Elle était légèrement déboussolée. Il déplaça la main de Karen sur son cœur et lui fit caresser sa peau. Il embrassa de nouveau Karen tout en rapprochant son corps de celui de sa bien-aimée. Il la regarda ensuite dans les yeux.

    Freddy: Je t'aime.

    Karen: Je t'aime aussi.

    Puis il posa de nouveau ses lèvres sur celles de Karen, mais cette fois-ci, il voulu lui faire un baiser romain*. Elle semblait réticente au début mais elle se détendit et le laissa faire. Tout en l'embrassant de la sorte, il lui caressa le dessus de la poitrine. Karen, elle, fit descendre ses mains sur les hanches de son amant et avec ses index, fit de petits cercles sur sa peau. Karen prit alors la main de Freddy et, doucement, la fit glisser sous son soutien-gorge. Il fut surpris de ce geste, ce qui le fit interrompre leur baiser. Karen lui fit un petit clin d'œil, et il se mit à sourire. Il releva un peu Karen pour lui défaire son soutien-gorge. Le sous-vêtement tomba - car il n'avait pas de bretelles - à côté d'eux, dévoilant un peu plus le corps de la belle métisse. Karen l'embrassa dans le cou puis à plusieurs reprises sur le torse.

    Freddy la renversa de nouveau sur son lit, et il embrassa Karen dans le cou, puis descendit petit à petit jusqu'à sa poitrine nue. Il commençait à avoir envie d'aller un peu plus loin, mais Freddy se réveilla à ce moment-là. "Elle ne se laissera jamais faire... Et on n'ira jamais aussi loin en vrai..." se dit-il après.

    Un peu plus tard dans la journée, il alla rendre visite à Karen.

    Freddy: Pourras-tu me garder Kathryn s'il te plaît? Je dois sortir.

    Karen: Très bien...

    Puis il partit. Karen ne cousait pas aujourd'hui. Elle était en train de lire un livre sur l'anatomie humaine. Kathryn, elle, avait prit des jouets à elle. Elle tentait de s'amuser, bien que le chagrin provoqué par la mort de sa mère était encore présent en la petite fille. Karen cachait ce qu'elle ressentait en lisant justement. Elle savait que la couture n'allait pas l'aider à évacuer...

    Le silence régnait dans la maison de Karen. La jeune femme et la petite fille n'échangèrent pas un mot. "Le malaise..." se dit Karen.

    Kathryn: Tu veux bien jouer avec moi?

    Karen referma son livre. Elle alla s’asseoir sur le sol à côté de Kathryn. Aucune des deux ne souriait. La joie et la bonne humeur de la petite fille avaient presque disparu. Elle essayait de s'amuser avec ses jouets, mais c'était un peu difficile. Karen décida alors de faire quelque chose pour essayer d'améliorer l'ambiance.

    Karen: Imagine un mec habillé avec un genre de déguisement noir qui traîne par terre. Il porte un masque qui fait penser à un visage de fantôme. Ce gars est quelqu'un de très méchant. Et un jour il essaye de faire du mal à une fille. Sauf qu'elle court plus vite que lui. Et à ton avis, que fait-elle pour arrêter le méchant?

    Kathryn: Je ne sais pas.

    Karen: Elle lui claque une porte dans la figure et il tombe par terre comme un débile!

    Kathryn imagina un instant la scène puis se mit à rire. Un homme terrifiant qui se ramassait, ça le rendait ridicule et lui ôtait toute crédibilité!

    Karen: Ou alors, imagine le méchant et le gentil face à face. Le gentil dit au méchant: "tu es méchant! C'est pas bien d'être méchant!" et là le méchant se désintègre, en répondant: "mais t'as raison, maintenant que tu le dis!!!".

    Karen fit une grimace pour mimer "le méchant qui se désintègre" et Kathryn se mit de nouveau à rire. C'est alors qu'on frappa à la porte.

    Karen: Ça doit être ton père.

    Cependant, quelque chose paru étrange à Karen. Son instinct lui dit de d'abord vérifier, comme si elle sentait que ce n'était pas Freddy qui était là, derrière. Elle regarda par la fenêtre. C'était un agent de police. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel?" pensa-t-elle.

    Karen: Kathryn, prends tous tes objets et monte là-haut.

    Kathryn: Mais...

    Karen: Fais ce que je te dis et ne cherche pas à comprendre!

    Kathryn obéit et rassembla ses affaires avant de monter. Karen la rejoint.

    Karen: Va te cacher dans l'armoire. Laisse tes jouets éparpillés ici, ok? Allez, zou, planque-toi et surtout ne fais aucun bruit!

    Karen prit la clé de l'armoire, puis elle éparpilla les jouets pendant que la petite fermait la porte. Karen prit ses ciseaux et tailla une fente dans la porte.

    Karen: Souviens-toi: pas un bruit, ok?

    Kathryn: Oui.

    On tapa furieusement à la porte en bas.

    ???: On sait que vous êtes là! Ouvrez!

    Karen ferma l'armoire à clé et descendit très vite en bas. Elle mit le loquet et entrouvrit la porte.

    Policier: Bonjour, vous savez où nous pouvons trouver Fred Krueger? Nous avons eu vent comme quoi vous le connaissiez bien.

    Karen: Qu'est-ce que vous lui voulez, à Fred Krueger?

    Policier: Nous avons à lui parler. Et nous aimerions aussi voir sa fille. On nous a dit que vous aviez pour coutume de la garder.

    Karen: Ah ouais, les voisins sont de grosses balances...

    Policier: Qu'est-ce qui vous faire dire ça?

    Karen: Ne vous en occupez pas, je me comprends. Dites-moi ce que vous venez faire ici.

    Policier: Est-ce que Kathryn Krueger est avec vous?

    Karen vérifia du coin de l'œil que tout était clean puis elle ferma la porte, retira le loquet et fit entrer l'agent.

    Karen: Qu'est-ce que vous voulez à la petite? Elle a fait quelque chose?

    Policier: Je ne pense pas que ça vous concerne.

    Karen: Tout ce qui concerne les Krueger me concerne aussi.

    Policier: Où est l'enfant? Des voisins ont dit avoir vu la petite entrer chez vous aujourd'hui.

    Karen: Vous n'avez pas de preuves. Et puis j'aimerais savoir pourquoi vous la cherchez ainsi que son père.

    Le policier inspecta le rez-de-chaussée. Karen se demandait ce que Freddy pouvait faire... "Il est sûrement à la chaufferie... Mais comment je peux le rejoindre? Je ne peux pas laisser Kathryn ici, seule... Il faut que je m'y rende dès que le flic se barre!"

    Policier: Rien au rez-de-chaussée. Je vais aller voir là-haut. Vous n'essayez quand même pas de la cacher, quand même?

    Karen: ...

    Le policier monta à l'étage. Karen le suivit. La tension montait. Il regarda dans chaque pièce. Il ne pensa heureusement pas à regarder dans l'armoire.

    Policier: Il a du l'emmener avec lui... Bon, je dois y aller. Au revoir madame.

    Karen marmonna entre ses dents: "Arrêtez de m'appeler madame, bordel de merde. C'est KAREN, c'est tout!".

    Dès que le policier repartit, elle monta ouvrir à Kathryn.

    Karen: Ça va ma p'tite?

    Kathryn: Pourquoi il y avait la police, Karen?

    Karen: Je l'ignore... Ils te cherchaient et c'est très mauvais signe... Il faut que j'aille prévenir ton père. Seulement je ne peux pas te laisser toute seule, surtout pas dans l'armoire...

    Kathryn: C'est pas confortable l'armoire...

    Karen: Je ne vais pas non plus te mettre à la cave quand même... On va attendre ton père, d'accord?

    Kathryn: D'accord...

    Karen et Kathryn attendirent. Et attendirent. Puis, tard le soir, quelqu'un frappa à la porte. Karen alla voir. C'était Freddy.

    Karen: Freddy! Je suis soulagée!

    Karen l'enlaça.

     

    Karen: Que s'est-il passé?

    Freddy: Où est-elle?

    Karen: Kathryn? Elle est là.

    Freddy: Bien.

    Karen: Pourquoi as-tu mis autant de temps?

    Freddy: J'étais allé faire ce que tu sais, puis j'ai voulu passer prendre quelque chose pour toi. Mais j'avais remarqué une certaine agitation, et beaucoup de policiers. J'ai donc laissé la voiture à la chaufferie, et je suis revenu à pied, de nuit.

    Karen: Quelle galère...

    Freddy: Tu sais ce qui se passe?

    Karen: Ils te cherchaient toi, ainsi que Kathryn... Est-ce que par hasard quelque chose aurait été ébruité à ton sujet?

    Freddy: Tu n'as jamais rien dit, pas vrai?

    Karen: Freddy! Bien sûr que non! Et Kathryn n'aurait jamais osé! Mais... Quelqu'un a du te voir...

    Freddy: ... Kathryn, on rentre.

    Pendant un court instant il voulu l'embrasser. Mais Kathryn était là, donc il a préféré ne pas le faire.

    Freddy: Tu viens, Karen?

    Karen: Hein? Mais...

    Freddy: Viens à la maison. Comme ce qu'on avait convenu.

    Karen: ...

    Freddy: Ne reste pas toute seule.

    Karen alla prendre quelques affaires et suivi son amant. Freddy envoya sa fille dormir, puis il emmena Karen à sa chambre.

    Karen: Que vas-tu faire? Les flics sont à tes trousses.

    Freddy: Tu ne m'as pas dénoncé, n'est-ce pas Karen?

    Karen: Tu continues à douter de moi?

    Freddy: Dis-moi que tu n'as pas rompu le serment!

    Karen: Je le jure. Freddy, je n'ai rien dit. Jamais. Tu sais que je n'ai jamais menti, et qu'on s'est toujours fait confiance. Comment tu peux remettre ça en question?

    Freddy: ...

    Karen: De quoi as-tu peur?

    Freddy: De perdre Kathryn... Et de te perdre toi.

    Karen: Tu ne me perdras jamais, sois-en sûr. Et pour Kathryn, je te promets que je ferais tout pour qu'ils ne te la prennent pas. Je ferais mon maximum.

    Freddy: ...

    C'était la deuxième fois que Karen voyait Freddy prendre cet air si sérieux.

    Freddy: J'ai besoin de toi, ma douce.

    Il la serra très fort contre lui.

    Karen: Je ne suis pas un simple passe-temps pour toi, quand même? Tu ne me considères pas comme un objet destiné à te détendre ou des conneries comme ça?

    Freddy: Bien sûr que non.

    Il la souleva.

    Karen: Repose-moi par terre! J'ai pas envie de tomber!

    Freddy: Oh, si on ne peut plus jouer...

    Il la reposa par terre.

    Karen: Pas ce soir. Je suis fatiguée, mon amour... J'aimerais dormir.

    Freddy: Tu n'as qu'à dormir ici.

    Karen: Avec TOI? C'est quoi ton plan? Profiter de mon sommeil pour tenter des trucs pas propres sur moi?

    Freddy: Où est-ce que tu vas chercher tout ça, ma belle, hein?

    Karen: Tes petits jeux, ce que tu cherches à accomplir grâce à eux, tu crois que...

    Il posa son index sur les lèvres de Karen.

    Freddy: Tu n'as aucun souci à te faire...

    Karen: ...

    Karen alla mettre son pyjama.

    Karen: Bonne nuit.

    Freddy: Fais de beaux rêves, princesse...

    Karen: Arrête de m'appeler comme ça... *ferme les yeux*

    Elle se mit sur le côté, dos à son amoureux. Il se rapprocha d'elle et passa son bras sur la taille de Karen, pour la resserrer contre lui. Elle aurait voulu s'en échapper mais elle sombrait déjà dans un sommeil profond. Freddy ne tarda pas à s'endormir lui non plus.

    Il rêva de nouveau à propos d'eux deux. Ils étaient dans une pièce vide, aux murs et au sol noirs, avec de la lumière venant du dessus - un projecteur - qui éclairait partiellement la pièce. Freddy était assis dans un fauteuil et Karen était face à lui. Elle portait une robe rouge qui arrivait à la moitié de ses cuisses, et elle avait un décolleté un peu étrange: il faisait une ouverture verticale jusqu'au ventre de Karen, et on voyait qu'elle n'avait pas de soutien-gorge.

    La jeune femme, devant lui, dansait. Mais ce n'était pas une danse vulgaire/sexy comme vous pourriez vous y attendre. C'était des mouvements de ballets, de danse classique, que Karen, exécutait. C'était la grâce, la beauté, la délicatesse, la légèreté qui se libérait de la danse de la métisse. Freddy la regardait faire cette danse. Parfois elle lui lançait un regard avec un clin d'œil avant de tourner une fois sur elle-même, et poursuivre sa danse. Ce qui était étrange, c'était qu'il n'y avait aucun son. Karen dansait sur du silence. Mais Freddy la trouvait gracieuse.

    Puis, sans interrompre son ballet solitaire, Karen se rapprochait petit à petit de Freddy, qui restait assis à contempler le spectacle. C'est alors qu'elle posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil et rapprocha son visage de celui de Freddy pour l'embrasser; d'abord normalement, puis "à la romaine". Freddy fut légèrement surpris de la voir faire ça de sa propre volonté, mais il profita du baiser de sa bien-aimée. Puis il passa sa main droite dans l'ouverture verticale de la robe pour la caresser du haut vers le bas; et du bout des doigts de sa main gauche il lui caressa la cuisse. Ensuite il ouvrit le décolleté de la robe de Karen avant de baisser lentement le vêtement rouge. Elle l'embrassa dans le cou et lui sur l'épaule puis sur le haut de la poitrine.

    Puis, tout d'un coup, il retourna Karen de façon à être au-dessus d'elle. Son gant apparu alors, comme par magie, et avec, il trancha d'une traite son pull pour se retrouver torse nu. Il rapprocha soudainement son corps de celui de Karen et lui chuchota à l'oreille.

    Freddy: Sois mienne... Pour toujours.

    Karen: Tout ce que tu voudras... Mon cœur.

    Freddy eut alors un sourire satisfait. Il l'embrassa sur le front, sur la bouche et dans le cou, puis sur l'épaule. Karen se laissait faire, et en même temps elle passait ses mains sur le torse de son bien-aimé. C'est alors qu'il la lécha dans la zone qui avait été laissée à découvert par le décolleté de sa robe au départ; remontant de son estomac jusqu'à sa joue, en passant par le milieu de sa poitrine et son cou, et il laissa échapper un soupir.

    Karen lui caressa la joue.

    Karen: Je t'aime tellement...

    Freddy: Je t'aime aussi.

    Karen: Je suis prête.

    Freddy: Tu es sûre?

    Karen: Oui...

    Elle lui murmura à l'oreille.

    Karen: J'aurais aimé... Que tu sois le premier. Si seulement on ne me l'avait pas volée si petite...

    Freddy: J'aurais aimé que ma première fois soit avec toi, moi aussi...

    Ils s'embrassèrent à nouveau, puis Freddy descendit doucement sa main gauche sur le corps de Karen et avec la griffe de son index droit, il la caressa à partir de la cheville et remonta jusqu'au bas de la robe, qu'il souleva doucement. Il s'apprêtait à enfin pouvoir aller plus loin mais il se réveilla.

    Il faisait jour. Karen n'était plus là. Il se leva et regarda l'heure. Il était presque midi. Il entendait discuter en bas. Il alla voir. Karen et Kathryn parlaient toutes les deux. Elles le virent arriver.

    Karen: Coucou!

    Kathryn: Bonjour papa.

    Il s'assit.

    Freddy: Vous vous êtes levées quand?

    Karen: Il y a une heure. Et la petite s'est levée encore plus tôt.

    Kathryn: Papa...

    Freddy: Oui ma chérie?

    Kathryn: Est-ce que toi et Karen, vous...?

    Karen: ...

    Kathryn: Vous avez dormi tous les deux, je vous ai vus, cette nuit, quand j'allais aux toilettes... Et Karen m'a dit de demander à toi.

    Freddy: ... Pourquoi tu ne lui dis pas, toi?

    Karen: Tu sais très bien pourquoi.

    Freddy: Kathryn...

    On frappa à la porte. "Comme par hasard!" pensa Karen.

    Freddy: J'y vais.

    Karen: Non, Freddy! Si ça se trouve...

    ???: Ouvrez! Ou on enfonce la porte!

    ??? (2): On sait que vous êtes là!

    Freddy alla ouvrir, malgré les protestations de Karen. La jeune femme retourna auprès de Kathryn, qui se blotti contre elle.

    Lorsque Freddy ouvrit, un policier et une femme entrèrent.

    Policier: Frederick Charles Krueger, vous êtes en état d'arrestation pour meurtres.

    Il lui passa les menottes et le fit sortir. Karen, qui portait Kathryn dans ses bras, les suivit.

    Femme: En raison de vos activités, nous vous retirons votre enfant.

    Karen et Freddy: QUOI?!

    Femme: Elle sera placée ailleurs qu'entre vos mains.

    Karen: Vous déconnez? Et je ne peux pas avoir sa garde, moi?

    Femme: Ah oui, vous... Désolée, ça ne va pas être possible.

    Karen: Pourquoi?

    Femme: Vous aviez commis un meurtre et vous avez été internée. Une personne comme vous ne peut pas s'occuper d'un enfant.

    Karen posa Kathryn au sol et empoigna la femme par le col.

    Karen: C'est le passé, grosse conne! J'te f'rais dire que c'était il y a longtemps et que tes excuses sont merdiques!

    Femme: Désolée mais votre comportement fait partie de...

    Karen lui donna un énorme coup de poing.

    Karen: Confiez-moi cette petite bande de trous du cul! Elle n'a plus de mère et vous lui retirez son père? Vous êtes des...

    Policier: On a découvert qu'il a tué une vingtaine de gamins, il est le Springwood Slasher, et nous avons également appris qu'il avait tué Loretta Krueger, sa femme.

    Karen: Et alors? Pourquoi MOI je ne pourrais pas la prendre en charge la gamine?

    Policier: Vous n'avez pas entendu ce qu'elle a dit?

    Karen: Je reste sourde aux excuses à la con. Confiez-moi Kathryn Krueger!

    Policier: Vous n'avez aucune bonne éducation ma chère. Vous ne pouvez pas éduquer cette petite.

    Karen: Ferme ta gueule espèce de salopard!

    Policier: Ça suffit! Je vous arrête aussi. Vous allez être placée en garde à vue.

    Karen: Laissez-moi m'occuper de Kathryn!

    Femme: Hors de question.

    Karen: Donnez-moi cette enfant!

    Policier: Silence!

    Il passa de force les menottes à Karen, bien qu'elle résista. Mais il réussit à avoir raison d'elle et, avec Freddy, elle fut embarquée. La femme emmena Kathryn de son côté.

    Au poste, Karen et Freddy furent séparés. Karen fut placée dans une cellule à part, et Freddy était interrogé par la police.

    Elle se sentait coupable de ne pas avoir été capable de prendre en charge la petite Kathryn. De rage elle frappait contre les murs de sa cellule, jusqu'à ce que ses poings ne deviennent que sang et os limite cassés. Mais ce n'était pas tout. Elle hurlait de colère - et aussi de douleur, quand même - contre les policiers et contre la femme qui avait récupéré Kathryn. Elle les traitait de tous les noms, les menaçait de les faire mourir de ses propres mains.

    Dans la salle où Freddy était interrogé, on entendait les cris et les coups de Karen. C'était légèrement perturbateur pour cet interrogatoire, mais Freddy se jouait également des policiers, la tâche n'était donc pas plus simple. [*]

    Le lendemain, Karen fut relâchée. On lui avait proposé des soins pour ses mains mais elle avait repoussé violemment ceux qui s'étaient proposés, en les traitant de "gros connards de merde" et leur avait craché dessus. Résultat, on l'avait jetée dehors comme un simple détritus, mais elle s'en fichait. "Je me vengerai... Vous allez le payer, bande de fumiers..." pensait-elle. En se relevant, elle se rendit chez elle, la mine basse. Ses yeux verts étaient presque emplis de larmes.

    Une fois chez elle, elle mis des bandages sur ses mains. Elle n'avait aucune idée de quoi faire à présent... Elle n'avait plus aucune volonté: ni coudre, ni lire, ni rien. Elle était comme éteinte. 

    À force de rester assise sur son lit à cesser de penser, le sommeil la gagna sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle s'endormit, se laissant tomber dans ses draps. Naturellement, elle rêva.

    Elle rêvait qu'elle était entourée de flammes. Aucun moyen de voir autour de soi. Le feu était très intense. Elle était au milieu de cet incendie, tenant dans sa main gauche un couteau ensanglanté, et à sa main droite, elle avait le gant de son bien-aimé. Elle avait des bandages qui recouvraient ses poings et qui remontaient jusqu'à ses avants-bras. Les bandages étaient pleins de sangs, comme si les blessures de ses mutilations s'étaient rouvertes. En revanche, pour ses mains, ce n'était pas surprenant, car c'était encore frais. Karen portait sur elle une robe noire, brûlée à plusieurs endroits. Elle avançait dans le feu, pieds nus, comme guidée par quelque chose de supérieur. Son regard était vide. Malgré la chaleur, elle poursuivait son cheminement. Pourtant, les flammes ne la brûlait pas. Elles s'écartaient, même, lorsqu'elle avançait, avant de se reformer juste derrière elle.

    Karen marchait, encore et encore. Le brasier continuait à lui céder le passage, jusqu'à ce qu'une silhouette lui apparaisse. Cette silhouette, de dos, lui semblait très familière. Elle reconnaissait le chapeau, le pull et le gant de cette personne qui était devant elle. Elle l'appela.

    Karen: Freddy!

    À son nom, il se retourna. Karen fut terrifiée, car ce qu'elle voyait là, devant elle, c'était Freddy, mais entièrement brûlé. Elle se réveilla en sursaut. "Putain de merde!" jura-t-elle.

    Il faisait encore nuit. Elle regarda à la fenêtre de sa chambre. Comme toujours, elle avait la vue pile face à la chambre de Freddy. Mais, évidemment, tout était éteint dans la maison Krueger.

    Karen: Qu'est-ce que je vais faire? Bordel!

    Elle donna un violent coup de pied dans son bureau. Puis elle marcha dans sa chambre, cherchant par tous les moyens ce qu'elle pouvait faire. Elle se parlait à elle-même, de vive voix. "Je DOIS faire quelque chose! Je ne peux pas rester les bras croisés! Ces enculés de flics vont le payer très cher... Et cette connasse, je vais la retrouver et la tuer elle aussi! Ils vont TOUS payer pour m'avoir retiré ce qu'il me restait..."

    Elle se dit que la meilleure façon de pouvoir réfléchir à tout ça, évidemment, était de prendre un bain. C'est ce qu'elle fit. "Pas question de pioncer là-dedans cette fois-ci!"

    Elle fit couler son bain, se savonna puis se mit à se détendre. Elle fut apaisée. Elle se mit à essayer de trouver comment se venger. Mais l'image de son rêve revint en elle. Elle revoyait son Freddy totalement brûlé. Elle se rappelait qu'elle avait rêvé, auparavant, du gant de Freddy, avant qu'il ne lui révèle qu'il était le Springwood Slasher. Elle avait peur de ce que le rêve qu'elle avait fait tout à l'heure pouvait annoncer.

    Elle passa beaucoup de temps dans son bain à réfléchir. Son esprit surchauffait presque. Mais, aujourd'hui, le bain ne lui permit pas d'être éclairée comme d'habitude. Lorsqu'elle en sortit, elle avait à peine pu songer à ses plans, tant la vision de l'Enfer de flammes la hantait.

    Elle se rendit au commissariat pour avoir des nouvelles de Freddy. La police avait hésité à la faire entrer, "au vu de son comportement agressif", mais elle obtint finalement son entrevue avec son amoureux.

    Karen: Quand est-ce qu'ils te libèrent, chéri?

    Freddy: Il va falloir être patiente, ma belle. Très patiente.

    Karen: Dire que pendant des années on a été séparés... Voilà que ça recommence...

    Une larme coula sur sa joue. Son cœur avait déjà tant souffert, voilà qu'il fallait qu'il endure un nouveau supplice. Freddy, bien qu'ayant les deux mains menottés devant lui, parvint à essuyer la larme de Karen.

    Freddy: Je peux te promettre qu'à ma sortie, ça ne se passera pas comme à la tienne... Enfin, si de ton côté...

    Karen: Si c'est à ça que tu penses, sache que je ne te laisserai jamais tomber pour quelqu'un d'autre, tu as ma parole! Tu es le seul homme que j'ai jamais aimé. Mais j'espère que je l'aurais, la patience... Car si ce n'est pas le temps ou le chagrin qui me tuent...

    Freddy réussit à l'empoigner par le col. Il la regarda dans les yeux.

    Freddy: N'y songe pas UN SEUL instant, tu m'entends? Tant que je ne serais pas sorti d'ici, tu resteras en vie! Promis?

    Karen: P... Promis...

    Freddy: Sois forte. Comme tu l'as été pendant ton internement.

    Karen: ... Oui! ... Je t'aime.

    Freddy: Moi aussi.

    Ils s'embrassèrent, avant que les policiers ne raccompagnent les deux amants, l'un à sa cellule, l'autre dehors.

    En retournant chez elle, Karen se sentait encore un peu déboussolée. Elle ne pensait qu'à son cher Freddy, rien d'autre. Cette nuit-là, allongée sur son lit, essayant de trouver le sommeil, elle pleurait. Malgré sa tristesse, elle parvint à s'endormir.

    Elle rêvait de tous les bons moments qu'elle avait passés avec Freddy, de leur enfance jusqu'à maintenant. Puis ses souvenirs laissèrent place à une scène en plein milieu d'un parc, avec des pétales de fleur qui volaient délicatement dans l'air. Et elle dansait une valse avec lui. Ils ne se quittaient pas du regard.

    Karen avait sur elle une robe qui ressemblait énormément à sa robe préférée: blanche, en dentelle, mais avec pour différence majeure que cette robe était beaucoup plus longue. Freddy, quant à lui, portait un smoking noir, des vêtements chics et élégants de la tête aux pieds.

    Tous les deux dansaient aussi légèrement que le vent qui les entourait et qui faisait flotter les pétales autour d'eux. Puis, doucement, ils se rapprochèrent l'un l'autre, et s'embrassèrent. C'est lorsque leurs lèvres se sont touchées que Karen s'est réveillée. Mais pas de manière brusque. Lorsque le baiser avait eu lieu, tout s'était flouté, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux. Elle se redressa sur son lit et se mit à pleurer un court instant, avant d'essuyer ses larmes. Elle inspira profondément.

    Elle sortit faire quelques courses. Elle acheta une batte de base-ball, des bouteilles d'alcool, de grands couteaux de cuisine, des cordes, de la colle forte, des clous, un gros marteau et du chloroforme. En rentrant, elle amena tout son bric-à-brac à la cave.

    Ensuite, elle mena quelques recherches pour retrouver la femme qui avait récupéré Kathryn. Elle obtint suffisamment de renseignements pour pouvoir mettre la main dessus. Mais il valait mieux qu'elle ne la reconnaisse pas, alors elle mis un jean noir, ainsi qu'un sweat à capuche de couleur noire, et elle y cousu un voile noir. Elle prépara un mouchoir au chloroforme, et guetta la femme. Elle était seule, Karen l'attrapa en lui plaquant le mouchoir dessus. La femme tomba inconsciente, et Karen la traîna dans un drap qu'elle avait amené. Comme Karen ne savait pas conduire, elle la porta jusqu'à chez elle. Une fois arrivée, elle jeta le "paquet" dans sa cave, et attacha très solidement la femme sur une chaise avec des cordes et s'apprêta à lui scotcher la bouche. Mais elle eut soudainement une meilleure idée.

    "J'adorerai que Freddy puisse assister à ça... Mais il ne va pas sortir avant longtemps... Je vais devoir commencer sans lui..." pensa-t-elle. Elle alla chercher son aiguille et du fil assez solide, puis elle revint et cousu les lèvres de la femme.

    En attendant que la femme reprenne conscience, Karen aiguisa les objets tranchants en sa possession. Lorsqu'elle se réveilla, la femme regarda autour d'elle sans comprendre, puis ses yeux se posèrent sur son ravisseur. Elle se débattait sur sa chaise, mais les liens étaient trop serrés.

    Femme: Mh! Mh!

    Karen lui parla sans quitter des yeux le couteau qu'elle était en train d'aiguiser.

    Karen: Tu vas payer pour tes conneries. Et tu apprendras, grosse conne, que je n'agis comme ça que lorsque justice doit être rendue.

    Femme: Mh! Mh mh mh!

    Karen: Je te déconseille fortement d'essayer de déchirer de force la couture, sinon tu vas avoir encore plus mal que maintenant.

    Femme: Mh?

    Karen: Je veux bien te libérer à deux conditions: tu fais en sorte que j'aie la garde de Kathryn Krueger, et bien sûr, tu ne fais pas ta petite pute de balance.

    La femme la regarda méchamment en hochant la tête pour dire non.

    Karen: Je te recommande fortement l'option qui va te garantir la liberté... C'est étrange, car je n'ai jamais pu blairer les gosses. Mais Kathryn c'est spécial. Je ferais une très mauvaise tutrice, en effet. Je ne suis pas foutue de faire la cuisine. Mais je ne lui apprendrai pas à tuer, contrairement à son père. Je lui apprendrai à faire le Bien, même si moi j'oscille entre ça ou le Mal... Je crois même que je penche plutôt en faveur du Mal... Je n'ai jamais menti de ma vie, je peux donc assurer que Kathryn aura une éducation meilleure que la mienne. Elle n'aura pas de mère toxico ou de père alcoolique.

    Elle s'approcha de la femme et lui mis le couteau sous la gorge.

    Karen: Je te laisse une dernière chance. Tu vas me confier la garde de Kathryn et ne rien dire aux keufs. Pigé?

    La femme voulu essayer de lui donner un coup de pied mais elle était ligotée trop solidement pour faire le moindre mouvement. Elle ne parvint à faire qu'un sursaut.

    Karen: Eh bien tant pis pour toi. À partir de maintenant tu n'es plus dans la possibilité de changer d'avis.

    Karen leva le couteau et la poignarda à plusieurs endroits, ce qui fit pousser des gémissements de douleur à la victime. Mais pas n'importe où: uniquement dans des points non vitaux. Et c'était tout à fait volontaire. La torture ne faisait que commencer. Son plan était de maintenir en vie cette femme pour que, le jour où Freddy allait sortir, elle puisse la tuer sous ses yeux.

    La femme fut presque surprise d'être encore en vie. Elle était essoufflée et sanglotait. Karen posa le couteau, retira ses vêtements tâchés de sang et remonta de la cave. Elle enfila des vêtements propres, puis à la cuisine elle pressa quelques fruits et les mis dans une seringue sans aiguille, puis fit une purée de légumes pour les mettre dans une deuxième seringue, et enfin elle mis un peu de viande crue dans une troisième. Elle redescendit voir la femme. Elle prit la seringue de légumes. La femme, apeurée, gigotait dans tous les sens.

    Karen: Tiens-toi tranquille pauvre conne!

    Karen lui attrapa fermement le cou et passa le bout de la seringue entre les coutures des lèvres de la femme.

    Karen: Je te conseille d'avaler si tu ne veux pas morfler en tentant de recracher tout ça. Et au cas où tu te demanderais: non, il n'y a aucun poison dans ce que je vais te donner. Je peux même te le montrer si tu veux.

    Mais la femme ne voulait pas ce que Karen lui donnait. Seulement, elle était maintenue trop fermement pour pouvoir réussir à bouger la tête, la seule chose qu'elle pouvait bouger. Karen pressa la seringue et la femme n'eut d'autre choix que d'avaler la purée de légumes. Ce fut pareil avec la viande et enfin le jus.

    Lorsqu'elle eut fini de la nourrir, Karen sortit de la cave. Et elle se mit à donner un énorme coup de poing sur la porte, enragée par la décision prise par la femme. La blessure se rouvrit, et un peu de sang gicla sur la porte. Elle avait senti la douleur mais n'en avait que faire.

    Pendant trois semaines, Karen passait ses journées enfermée dans sa maison. Elle nourrissait la femme trois fois par jour, et le soir, avant de lui donner son repas, elle lui donnait des gifles, car Karen attendait que les blessures cicatrisent pour pouvoir y redonner des coups de couteau. Et elle restait insensible aux larmes de douleur de sa victime. "Tu as pris une très mauvaise décision, maintenant tu en paies le prix." disait Karen.

    Durant ces semaines, la femme avait eut de plus en plus envie de mourir, et Karen le savait, mais ce n'était pas encore le moment. Elle ne lui accorderait cette "grâce" que lorsque Freddy serait libéré, et pas avant. Quand Karen ne cousait pas, elle parlait toute seule devant la victime. Karen racontait ce qu'elle avait subi, ses motivations, etc... Elle savait que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus intéressant à raconter, et elle était au courant. C'était bien pour ennuyer la victime, surtout à force de répéter toujours les mêmes choses.

    Et un soir; alors que Karen venait de nourrir la victime après l'avoir un peu torturée, et qu'elle venait de prendre un bain, elle entendit frapper énergiquement à la porte. Elle regarda qui s'était et, reconnaissant la personne, ouvrit immédiatement.

    Karen: Freddy! Qu'est-ce que tu fais ici?

    Elle l'enlaça puis le fit entrer.

    Freddy: Ils m'ont relâché.

    Karen: Comment...?

    Freddy: Un vice de procédure. Je suis libre.

    Karen: Qu'est-ce qu'ils sont incompétents, ceux-là!

    Freddy: Je ne te le fais pas dire.

    Karen: ... J'ai une surprise pour toi.

    Elle le prit par la main et l'emmena à la cave.

    Karen: Regarde qui j'ai attrapé et séquestré pendant des mois ici.

    La femme était pleine de sang et de bleus, mais Freddy parvint à la reconnaître.

    Freddy: Elle!

    Karen: Oui, exactement. Elle! Celle qui ne m'a pas confié la garde de Kathryn! Et je peux mettre fin à ses jours maintenant, devant toi.... Si tu veux.

    La femme, à ces mots, paniqua. Elle se mit à sangloter et à gémir, mais Karen la fit taire d'une claque.

    Karen: Ferme-la. Ton heure est venue. Tes souffrances vont enfin être abrégées. La question est: avec quoi je pourrais bien te tuer?

    Karen fit le tour de ses couteaux, tous couverts de sang plus ou moins frais.

    Karen: Non, ça, c'est trop classique...

    Freddy: Je sais.

    Freddy chercha dans ses poches et sortit une clé qu'il donna à Karen.

    Freddy: Ils m'ont rendu mes affaires quand je suis sorti. Je pense que tu sais quoi faire.

    Karen: Je suis ravie de pouvoir l'utiliser.

    Freddy: Tu sauras t'en servir, n'est-ce pas? Après tout, tu m'as souvent vu à l'œuvre...

    Karen: Oh que oui.

    Elle l'embrassa et fila. Freddy regarda la femme avec froideur. Il regarda l'ensemble d'outils tranchants que Karen avait utilisés. Puis il remarqua quelques outils entassés, dont une batte de base-ball avec des clous.

    Karen revint. Elle avait le gant que Freddy utilisait.

    Karen: Tu la relève et tu la tiens bien droite.

    Karen prit des ciseaux pour trancher les cordes. La femme était affaiblie à cause de la torture et des quelques bribes de nourriture que Karen lui avait données. Elle ne pouvait donc pas tenir debout. Freddy la releva et balaya la chaise d'un coup de pied.

    Freddy: Vas-y.

    Karen mit le gant.

    Karen: Après la théorie, la pratique.

    La femme, voyant sa mort approcher, se mit à pousser à nouveau des gémissements et à verser des larmes. Mais ni Karen ni Freddy ne s'en souciaient. Et un sourire sadique se dessina sur le visage de Karen, le même sourire qu'elle avait fait lorsqu'elle avait tué Elvis. La femme poussa des gémissements encore plus forts, mais ses lèvres étant cousues, elle ne pouvait pas hurler.

    D'un coup sec, Karen fit le mouvement et trancha la chair de la femme. "Est-ce que ce simple coup a suffit?" s'interrogeait Karen. "Dans le doute..." Elle trancha à plusieurs reprises le corps, jusqu'à ce que les gémissements cessent. Freddy lâcha la femme, qui tomba par terre, inerte.

    Karen: Je vais m'assurer qu'elle soit bien crevée...

    Elle redonna à Freddy son gant, puis elle prit la batte de base-ball cloutée et écrabouilla la tête de la victime avec. "Là elle n'a plus aucune raison d'être en vie." pensa Karen. Puis elle prit un couteau et avec la lame, elle rompit la couture qui maintenait fermée la bouche de la victime.

    Karen: C'est fait... Il ne me reste plus qu'à faire sauter le commissariat... Et la vengeance sera complète.

    Freddy: Tu as vraiment une imagination incroyable quand il s'agit de faire payer les gens...

    Il enlaça Karen.

    Freddy: C'est aussi impressionnant que lorsque tu as tué ton père...

    Karen: Elvis. Je te rappelle que pour moi il n'est rien.

    Freddy: Je sais.

    Il regarda le corps de la femme.

    Freddy: J'aurais bien aimé voir le début, mais la fin était très bien. Dommage que tu ne sois pas comme moi...

    Il voulut l'embrasser mais elle s'échappa.

    Karen: Qu'entends-tu par là?

    Freddy: Ce que je veux dire, ma belle... *la prend par les épaules* C'est que tu ne tues que pour faire payer ceux qui t'ont fait souffrir... Tu ne tues pas par plaisir.

    Elle rangeait ses couteaux et autres outils qui traînaient sur la table dans le tiroir de celle-ci.

    Karen: Je ne tue que par vengeance. Comme toi.

    Freddy: Sauf que toi, tu tortures d'abord... C'est beaucoup plus...

    Karen: "Excitant"? C'est ça que tu cherches comme mot?

    Freddy: C'est ce que j'allais dire.

    Elle attrapa Freddy et le reversa sur la table. Karen avait une robe noire assez longue et elle la souleva un peu pour attraper un couteau qu'elle avait dissimulé dessous, attaché par une jarretière en cuir. Elle plaça le couteau sous la gorge de Freddy.

    Freddy: Une jarretière pour planquer une arme? Sexy.

    Karen: D'une, la ferme! Et de deux: pour rappel, si je torture, c'est uniquement pour faire souffrir la personne car moi-même j'ai souffert.

    Freddy: Avoue que tu éprouves quand même une certaine satisfaction à les faire souffrir.

    Karen: Évidemment, puisque je me venge. Mais le mot que tu cherchais n'est pas approprié pour moi.

    Elle rapprocha son visage de celui de Freddy et la lame de son cou.

    Karen: Tu sais que je n'aime pas que tu emploies ce mot, Freddy.

    Freddy: Oui.

    Karen: Alors pourquoi tu continues de l'utiliser? Tu fais semblant de te trahir car tu veux me sauter?

    Freddy: Encore avec ça, ma puce? Tout porte à croire que c'est plutôt toi qui a envie...

    Karen cria.

    Karen: Tu sais PARFAITEMENT ce que je pense de ce mot! Et tu sais EXACTEMENT pourquoi je pense comme ça!

    Freddy: Hahaha...

    Karen: Pourquoi tu ris?

    Freddy: Tu es une femme qui me plaît énormément, Karen.

    Karen: Et me foutre en rogne ça te plaît?

    Freddy: J'aime bien voir tes différents aspects... En plus, tu me résistes, j'aime beaucoup ça...

    Il l'agrippa par la nuque et la rapprocha très vite de lui pour l'embrasser. Karen lâcha son arme et s'éloigna de Freddy. Il se releva de la table.

    Karen: Tu restes toujours un enfoiré. Mais... Un enfoiré dont je suis folle d'amour...

    Freddy: Tu vois.

    Il la prit par la taille et posa sa tête sur l'épaule de son amante.

    Freddy: J'aimerais te dire quelque chose malgré tout... Mais tu es priée de rester calme, d'accord?

    Karen: Bon, crache le morceau.

    Freddy: Je ne te forcerai jamais à le faire... J'ai juste envie de jouer avec toi, puisque tu ne peux pas. Mais sache, ma douce, que si c'est par amour, ça n'a rien à voir... Si les deux consentent, et qu'il y a des sentiments derrière...

    Karen: Comment tu peux le savoir?

    Freddy tourna Karen face à lui et la regarda.

    Freddy: Je le sais.

    Karen: Tu n'as jamais fait ça comme ça, pas vrai? La seule personne que tu aies vraiment aimé sincèrement, visiblement, c'est moi. Et je n'ai pas des masses envie de rentrer davantage dans le détail. Ne m'en dis pas plus, ça ne me concerne pas. N'insiste pas. Je ne veux pas qu'on le fasse. Je t'aime quand même.

    Freddy la lâcha. Il sortit de la cave. Karen lui couru après.

    Karen: Freddy...

    Freddy: ... Ne te force pas.

    Il se tourna vers elle.

    Karen: Je suis sûre que tu m'en veux quand même un peu de ne pas...

    Freddy: Ce n'est pas de ta faute.

    Il l'embrassa sur la joue et lui tourna le dos, s'apprêtant à rentrer chez lui.

    Karen: Freddy... *baisse les yeux* Fais attention à toi.

    Karen pleura de nouveau. Toute la nuit. Freddy le savait, car elle avait fait comme avant: la jeune femme était dans sa chambre, et, assise sur son lit, elle avait le visage entre ses mains et sanglotait. Sa silhouette était visible derrière les rideaux, et elle était éclairée par sa lampe de chevet. Freddy était triste lui aussi, mais il retenait ses larmes.

    Le lendemain, Springwood fut assez agité. En effet, la nouvelle à propos de la libération de Fred Krueger avait ébranlé toute la ville. Karen redoutait beaucoup ce qui pouvait arriver. Elle surveillait de près la maison de son voisin. Cette fois elle était prête à intervenir, et il ne fallait à aucun prix qu'elle arrive trop tard s'il se passait quelque chose.

    Et en effet, quelques personnes du voisinage arrivèrent à la maison de Freddy et se mirent à lancer des cailloux sur les vitres. Karen alla vite chercher une bouteille d'alcool et de quoi mettre le feu. Elle prit un sac où elle en rangea quelques-uns, elle prit aussi un couteau, et descendit de sa maison en trombe. Elle alluma un cocktail et le lança dans la rue où se trouvaient les gens. Elle veilla à ce que la maison de son cher voisin ne soit pas touchée. L'explosif atterrit sur la pelouse. Les gens s'enfuirent. Karen vit que Freddy aussi. Il réussi à atteindre sa voiture et à partir rapidement, mais les gens le poursuivirent. Certains lancèrent même des cailloux sur les vitres de Karen. Il y en eut même un qui lança un explosif sur la maison de Karen, qui prit feu. Heureusement elle s'était mise à terre.

    La maison de Karen flambait pour la seconde fois. Mais Karen y avait tout laissé: ses travaux, ses livres, ses outils... Et sa robe. Toutes ses robes, certes, mais surtout sa robe préférée. Cependant elle ne s'y attarda pas, il y avait urgence. Elle suivit le groupe de personnes.

    Freddy fut traqué jusqu'à la chaufferie. Son instinct lui disait de se rendre là-bas. Il descendit de sa voiture et entra dans le bâtiment.

    Lorsque tout le monde arriva, avec Karen derrière, cette dernière fut horrifiée. "Et merde... Freddy est là-dedans... Non..."

    Les gens commencèrent à mettre le feu. Ils avaient répandu une traînée d'essence et ils lancèrent des cocktail Molotov dans tous les sens.

    Karen: NON!!

    Il ne fallait pas laisser Freddy là-dedans. Elle essaya d'entrer dans le brasier mais on la retint. Énervée, elle saisit le couteau qu'elle avait dissimulé contre sa cuisse et égorgea ceux qui lui barraient la route. Puis, juste avant d'entrer dans le feu, elle leur lança dessus les cocktails qu'elle avait sur elle pour les disperser. Puis elle entra dans le bâtiment.

    Karen: Freddy! FREDDYYYYYYY!!!

    La chaleur était insoutenable. Ses vêtements prenaient feu, et elle ne voyait presque rien. Pourtant elle continuait d'appeler. Elle cherchait partout où il pouvait être. Elle tomba enfin sur lui. Il était en train de se faire carboniser par les flammes. Il était au sol. Elle se jeta sur lui et le serra contre elle. Étrangement, les flammes ne se propagèrent pas vraiment sur elle.

    Freddy: Karen! Qu'est-ce que tu fais là!?

    Karen: Pourquoi t'es-tu aventuré ici? Pourquoi tu y es venu? Tu vas mourir!

    Freddy: Sors de ce bâtiment, ou tu vas aussi y passer!

    Karen: Pas question que je te laisse! Si tu dois rôtir ici, alors ce sera pareil pour moi!

    Freddy: Sors d'ici, Karen!

    Karen: Non! Je reste!

    Freddy avait son gant sur lui. Il le tendit à Karen.

    Freddy: Prends-le et va-t'en!

    Karen: Non!

    Freddy: Tu peux encore te sauver, il n'est pas trop tard pour toi!

    Karen voulait pleurer mais la chaleur l'empêchait de produire des larmes. Elle restait scotchée à son amant. Les fondations commencèrent à s'écrouler autour d'eux. Freddy essaya de se lever tant bien que mal. Puis il poussa violemment Karen loin de lui, avant que le brasier ne les sépare.

    Karen: Freddy! Ne sois pas stupide!

    Elle n'entendait plus rien. Puis elle vit que du feu était sur ses cheveux. Elle tenta de l'éteindre en tapant dessus. Mais petit à petit ses forces l'abandonnèrent. C'était à cause de la fumée. Et elle en avait respiré beaucoup. Elle commençait à s'évanouir, et se demandait comment cela se faisait-il que ses poumons et tout l'intérieur de son corps n'avaient pas encore été carbonisés. Elle perdit totalement connaissance.

    Quand elle rouvrit les yeux, le feu avait disparu. Tout était brûlé, autour d'elle, dont une partie de ses vêtements, et les pointes de ses cheveux. Et, devant elle, le corps calciné de son être aimé. Cette fois des larmes coulèrent de ses yeux, non sans la piquer (à cause de la fumée qui avait été dans ses yeux pendant un moment), et elle prit le corps brûlé contre elle, elle le serra fort et se mit à hurler de chagrin. Ses yeux lui faisaient mal, mais la mort de celui qu'elle aimait la faisait encore plus souffrir.

    C'est alors que des personnes, qui semblaient être des policiers, arrivèrent. Ils tentèrent de l'arracher au cadavre flambé de Freddy mais elle ne voulait pas le lâcher. Ils durent la frapper sur les blessures de ses mains pour qu'elle lâche prise. Elle fut traînée au commissariat. Les gens avaient rapporté ses actes: elle avait égorgé quelques-unes des personnes qui étaient allés faire incendier la chaufferie, et aussi pour le cocktail explosif qu'elle avait jeté sur la voie publique. On la mit derrière les barreaux. Mais elle s'en fichait. Elle avait tout perdu: sa maison, son œuvre, Loretta (bien que ce fut il y a longtemps maintenant), Kathryn, et surtout, Freddy. On lui proposa des soins mais elle donna un très violent coup de pied dans les parties génitales des soignants et leur cracha dessus. Elle ne voulait rien. Surtout qu'elle n'avait pas pu garder le gant de Freddy, il avait été repris. Désormais elle voulait s'enfermer sur elle-même, elle n'avait plus rien.

    La nuit qui suivit, elle fit de nouveau le rêve de sa démarche dans les flammes. Tout pareil: la robe noire partiellement brûlée, le couteau ensanglanté, mais une légère différence: elle n'avait pas le gant à sa main droite, cette fois. Elle avançait tout droit dans le feu qui lui cédait le passage. La silhouette de Freddy était toujours là. Elle s'attendait à ce que la situation se reproduise: il apparaîtrait tout brûlé et, terrifiée, elle se réveillerait.

    Mais il n'en fut rien. Freddy se retourna lentement et aussitôt, le feu s'évanouit. Ils étaient dans la chaufferie, après que l'incendie ait été éteint. Karen lâcha son couteau.

    Karen: Je suis désolée, Freddy... Tout, absolument TOUT est de ma faute...

    Freddy: Et quelle est ta faute?

    Karen eut un léger frisson. La voix de Freddy était différente. Tout comme son apparence, elle avait changé. Sa voix était plus grave, elle avait un ton surnaturel.

    Karen: Être venue au monde. Si je n'avais pas été là, je pense que rien de tout ça ne serait arrivé. J'ai été là et je n'ai même pas été foutue d'empêcher quoi que ce soit... Qu'on te retire Kathryn... Que tu finisses brûlé...

    Il apparu derrière elle. Karen put constater les dégâts du feu: les brûlures étaient beaucoup plus impressionnantes vues de près.

    Karen: Je ne sais rien faire d'autre que coudre... Je n'ai même pas pu sauver mon être aimé... Je n'ai même pas été...

    Des larmes commencèrent à couler de ses yeux.

    Karen: ... Je n'ai même pas été en mesure de le satisfaire suffisamment quand il était vivant...

    Freddy: Tu n'as rien fait de mal, mon ange. Les seules choses qui, disons, font ton côté obscur, c'est le fait que tu aies aimé torturé certaines personnes...

    Karen: Je suis faible.

    Freddy: Si tu étais faible, tu n'aurais pas pu faire tout ce que tu as fait... Et puis tu es plutôt rebelle, comme demoiselle.

    D'un coup il la tourna face à lui. Elle avait du mal à pouvoir le regarder en face, à cause des brûlures.

    Freddy: Je ne te demande qu'une seule chose: est-ce que tu m'aimes encore?

    Karen: Freddy...

    Elle s'efforça de le regarder droit dans les yeux malgré le dégoût provoqué par le visage brûlé de Freddy.

    Karen: Évidemment que je t'aime encore! Cela va de soi!

    Freddy: Très bien...

    Karen: Mais, Freddy... Tout ça n'est qu'un rêve, pas vrai?

    Freddy: Oh ho, mais je suis réel, tout comme toi... Je vais pouvoir continuer à me venger sur les enfants d'Elm Street.

    Karen: Mais comment...?

    Freddy: Donne-moi ta main...

    Avec sa griffe, il fit une coupure dans le creux de la main de Karen.

    Freddy: Et constate!

    Karen ouvrit les yeux. Il faisait encore nuit. Elle se releva sur le petit lit de la cellule et avait l'impression que sa main était toute bizarre. Elle l'inspecta à tâtons - car il faisait sombre - et se rendit compte qu'au creux de sa main gauche il y avait une plaie ouverte, exactement comme dans son rêve. Elle n'arrivait cependant pas très bien à comprendre. Elle décida de se rendormir. Peut-être que Freddy allait réapparaître?

    Effectivement, lorsqu'elle retrouva le sommeil, Freddy se tenait face à elle.

    Karen: C'est un peu flou... Tu peux m'expliquer?

    Freddy: Les démons du rêve m'ont donné des pouvoirs... Lorsque j'agonisais dans le brasier, ils sont venus me voir.

    Karen: Des démons?

    Freddy: Ne t'es-tu pas demandé pourquoi les flammes ne t'avaient pas atteinte?

    Karen: Les démons auraient été responsables?

    Freddy: Ils m'ont donné la possibilité de poursuivre ma vengeance. Maintenant, je peux entrer dans les rêves des gosses d'Elm Street et lorsque je les tue dans leurs rêves, ils meurent dans la vraie vie.

    Karen: Ouah... Impressionnant. Mais le rapport avec moi?

    Freddy: Ce n'était pas l'heure de mourir pour toi.

    Karen: J'aurais préféré brûler vive et te rejoindre dans la mort.

    Freddy: Tu serais morte et je n'aurais pas pu te retrouver. C'est pourquoi je souhaite te proposer une chose.

    Karen: Je t'écoute.

    Freddy: Es-tu prête à me donner... Ton âme?

    Karen: Tu sais bien qu'il n'y a qu'une seule chose que je peux te refuser, et ce n'est pas celle-là.

    Freddy: Tu n'as pas peur de mourir?

    Karen: Si nos âmes peuvent être réunies c'est tout ce qui compte. C'est maintenant, mon heure, pas vrai?

    Freddy: Je te préviens, tu risques d'avoir mal.

    Karen: Ça fera toujours moins mal que toutes les souffrances que j'ai endurées dans ma vie. Et puis avoir nos âmes réunies en dehors de l'Enfer... C'est merveilleux.

    "Même si j'avais perdu la vie dans les flammes, après la mort, je serais allée en Enfer. Après tout, moi aussi j'ai commis des meurtres." pensait Karen.

    Freddy: As-tu une dernière volonté?

    Karen détourna les yeux, timidement.

    Karen: J'aimerais que... Tu m'embrasses, lorsque tu prendras mon âme... Et toi? Tu as une dernière volonté?

    Freddy: Je voulais partager un dernier baiser avec toi, moi aussi...

    Freddy enlaça Karen et ils s'embrassèrent. Cette fois-ci, Freddy tenta un baiser romain, car c'était sa dernière occasion, et à sa grande surprise, Karen essaya elle aussi de faire ça. Ils partagèrent donc un baiser romain, se serrant l'un contre l'autre. Puis, sans crier gare, Freddy passa ses griffes au travers du ventre de Karen. Elle poussa un cri de douleur et de surprise. Du sang se mit à couler sur la robe noire qu'elle portait dans ce rêve, mais aussi de sa bouche. Cependant elle ne s'attarda pas sur la douleur et reposa ses lèvres sur celles de Freddy. "Ce n'est pas suffisant... Je m'affaiblis, mais c'est lent..." Karen prit la main droite de Freddy et elle se griffa elle-même verticalement, du haut de la poitrine à la plaie sur son ventre. Cela surpris Freddy, mais Karen l'embrassa à nouveau car elle sentait que sa mort approchait de plus en plus. Elle commençait à avoir froid. Pour finir, elle prit une seule des griffes de Freddy et la passa à travers le dessous de sa gorge. Cette fois-ci, elle s'écroula par terre. Freddy se mit à sa hauteur et la serra contre lui, posa un baiser sur son front et lui caressa les cheveux.

    Freddy passa sa main gauche sur le cœur de la jeune femme: il ne battait plus. Et alors, une larme coula de ses yeux, puis une deuxième. Il se mit à pleurer silencieusement.

    Voix de petite fille: Pourquoi est-ce que tu pleures?

    Il releva la tête. Face à lui se tenait un fantôme, et pas n'importe lequel: c'était Karen petite, avec sa robe blanche. Derrière elle, il y avait une lumière blanche. Freddy cacha ses yeux car il était aveuglé. Karen petite se fondit dans cette lumière et réapparu en prenant alors la forme de Karen adulte. Elle portait la robe noire dans laquelle elle était morte, avec son sang l'ayant totalement imbibée. Et, comme si le sang était magique, il fit prendre à la robe de Karen une nouvelle forme et une nouvelle couleur. La robe devint rouge, avec un décolleté plutôt vertical, comme dans l'un des rêves de Freddy.

    Karen: Tu avais vraiment imaginé une robe comme ça pour moi? Garnement!

    Et elle se mit à rire. Freddy posa le corps de Karen et se releva pour être face au fantôme. Il avait du mal à la regarder en face à cause du halo lumineux qui était derrière elle.

    Freddy: Tu sembles différente.

    Karen: Oui c'est vrai! Peut-être parce que j'ai enfin trouvé la paix... Grâce à toi.

    Elle lui sourit comme elle n'avait jamais sourit. Puis elle leva les bras et se mit à danser, telle une ballerine, devant son être aimé. Les mouvements délicats qu'elle exécutait étaient similaires à ceux du rêve de Freddy. Il la regarda danser dans toute sa grâce. Elle semblait ne jamais pouvoir s'arrêter. Cela dura un moment. Combien de temps? Aucune idée. C'était comme si c'était infini. Freddy ne se lassait pas de la regarder faire.

    C'est alors que, petit à petit, Karen devint de plus en plus transparente, et sa robe rouge devint blanche, et prit l'apparence de celle qu'elle portait petite, mais en version adulte. Elle cessa de danser et s'approcha de Freddy. Elle lui caressa la joue et l'embrassa.

    Karen: Merci pour tout, Freddy. Je t'aime.

    Elle se confondit avec le voile de lumière blanche derrière elle.

    Freddy: Je t'aime aussi...

    ...

    Freddy: Karen!

    Elle avait presque disparu, mais il pouvait voir qu'elle s'était retournée.

    Karen: Ne t'en fais pas. Je serais toujours là, à tes côtés, quoi qu'il arrive. Allez, tu as quelque chose à accomplir. Vas!

    Freddy: Mais, et toi?

    Karen répondit par un simple sourire, avant de disparaître dans la lumière blanche, qui s'évanouit doucement.

    Freddy: Fais de beaux rêves, ma chérie...

    Il regarda son gant.

    Freddy: Allons-y...

     

    FIN.

     

    *Le baiser romain, je vais pas vous dire de conneries, c'est ce qu'on appelle en anglais le "French kiss". Le baiser avec la langue quoi. Mais vu que je trouve ce terme moche, et les autres termes (français) qui le désignent aussi, j'ai choisi le seul qui me convenait, que je trouvais même super, et en plus c'est grâce à la série Kaamelott que je connais ce terme et que je peux l'employer. Donc quand vous me voyez utiliser "baiser romain", vous saurez à quoi je fais allusion. (en même temps je pense que même sans avoir mis d'astérisque vous auriez compris mais dans le doute je préfère éviter la confusion et être claire)

    *Je tiens à le préciser, là je cherchais à faire référence à un des épisodes de cette EXCELLENTE websérie nommée Krueger. C'est cet épisode: KRUEGER (A tale from Elm Street)Oui je sais ça ne sert à rien de dire ça, absolument à rien - surtout quand je me base avant tout sur le(s) film(s) original(aux) mais... Quand j'écris, dans ma tête, il se passe à peu près la même chose du côté de Freddy. Et j'avais envie d'y faire un clin d'œil même si ce que je fais moi n'est pas aussi GÉNIALISSIME.

     

    LE PETIT MOT DE LA FIN-FIN!

    Eh bien! J'ai clairement passé plus de temps sur cette partie que sur l'autre malgré les nombreuses contraintes de temps que j'ai pu rencontrer! Et puis j'ai été pas mal à fond sur cette partie car depuis le début c'était celle-là que je voulais traiter! La vache, je l'ai commencée le 18 décembre 2017 cette partie, j'ai bossé dessus pendant des heures et des jours! Pfiou! Je suis bien contente de l'avoir finie! (je n'ai plus qu'à traduire les deux parties en anglais! #Rigolade!)

    Alors j'avais débuté un brouillon pour cette partie mais je n'avais pas fini parce que trop chiant à expliquer DONC j'ai improvisé à FOND à partir de... Plutôt à partir de lorsque Karen fait la connaissance de Kathryn et Loretta. (je mettrai en ligne les brouillons de toutes façons donc vous constaterez par vous-même).

    Et en plus, des fois j'ai carrément réécrit certaines choses. Pour la première partie je n'ai pas trop souvenir, mais la seconde partie... Oula, j'en ai bavé! Je voulais à tout prix éviter de me retrouver coincée, donc dès que ça n'allait pas, j'effaçais ce que je venais de taper et je reprenais, en trouvant une autre solution. Heureusement, les solutions venaient assez vite, je suis contente d'avoir pu contourner les problèmes rencontrés.

    Au tout début, ce projet d'histoire m'avait carrément trop trop trop emballée, mais plus j'écrivais, moins j'en étais fière - sans compter qu'initialement je ne voulais pas que l'enfance dure trente ans, ça aurait dû être une seule et même partie cette histoire mais pour X raison j'ai voulu détailler un peu et ça allait être trop long de tout compiler, alors j'ai dû diviser - pour certaines raisons...

    En fait, le sujet "sexe", je ne l'ai JAMAIS traité avant dans AUCUNE de mes histoires. Pareil pour la drogue, l'alcool, etc... J'ai jamais fait de trucs ultra sérieux comme avec Karen Krueger dans son ensemble.

    ---SPOILER ALERT---

    Karen Krueger est la première histoire que je traite avec des sujets si sérieux. Et comme la BD était légèrement à la traîne car je ne trouvais pas trop de temps pour dessiner et que mes idées de faire une histoire alternative venaient à grands flots, j'ai décidé de garder pas mal de similitudes entre le projet initial et celui-ci, d'où les ressemblances, mais il faut quand même des différences. Sinon si c'est tout pareil c'est nul. J'avais même songé à faire de Joanna une mère qui en a quand même quelque chose à carrer de sa fille pour "Mes voisins les Krueger" mais vu que ça a fait un moment que j'avais écrit le début, j'ai laissé, j'avais la flemme de tout changer, et finalement ça ne me plaisait pas de faire comme ça.

    Karen est un personnage sombre, triste, qui a souffert, et il fallait garder ça dans mon esprit, car c'est pour ça que je l'ai créée.

    ---SPOILER ALERT---

    Je sais que le titre ne représente pas super bien l'histoire... En effet, "mes voisins", déjà, c'est un peu plus approprié à la seconde partie. Parce que dans la première déjà y'en a qu'un; le beau-père, "tout l'monde s'en branle moi la première [le premier]" donc oui il ne reste que Freddy.

    Mes voisins les Krueger - Partie 2/2

    Et dans la seconde partie, "les voisins" ne font pas long feu et il n'en reste toujours qu'un. Seulement, je trouve que "mon voisin Freddy (Krueger)"... C'est moins stylé. Et puis Loretta et Kathryn, je leur ai donné un peu d'importance quand même, non? Ah oui et...

    J'ai écrit cette histoire en n'ayant vu QUE Freddy 1 et 4! J'ai vu des extraits des autres, j'ai lu les résumés, je me suis renseignée un petit peu sur Loretta et Kathryn, mais je n'ai pas vu tous les films du coup! Eh oui, j'ai écrit l'histoire comme ça!

    Que dire d'autre... Bon déjà je compte faire une vidéo pour parler plus en profondeur de "Mes voisins les Krueger" car là ça commence à faire long, très long, trop long, pour cette partie qui l'est déjà suffisamment...

    Je vais juste ajouter une dernière bricole: y'a eu des moments où j'avais hésité à écrire certains passages... J'imagine que vous savez desquels je parle. J'ai donc demandé conseil à mes amies - Amélie et Soanne - car elles ont toujours eu les mots justes pour moi, et donc elles m'ont donné pas mal de motivation.

    Je dédie donc cette histoire - même si j'ai pas trop de quoi être fière, c'est pas l'histoire du siècle non plus - à Amélie, Soanne, Chloé et Ophélie. Ces deux dernières pour une raison spéciale: elles ont lu le premier brouillon, celui avec les bases, et toutes les deux ont trouvé ça génial. Ça m'a donné pas mal de motivation pour écrire cette histoire.

    BREF! J'en dirai davantage dans une future vidéo qui sera dédiée à cette histoire...

    MERCI D'AVOIR LU CES DEUX LONGUES PARTIES DE CETTE TRÈS LONGUE HISTOIRE ALTERNATIVE!!!