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Scary Love
Cette rubrique est une reconstitution de ce qui avait initialement été créé sur le blog Alice Universe. Les textes ainsi que mes commentaires dessus ont été copiés-collés tels quels.
Après Les fantômes de Gotham, Léo et moi avons décidé d'écrire une histoire d'amour (évidemment) à part sur l'épouvantail, car on aime beaucoup ce personnage (et vu que j'ai décidé que dans la BD il sera avec Ruby, bah...). Cependant, on n'a pas pris la version prise dans notre RP (qui est basée sur celle de la trilogie Batman de Nolan), tant pour l'apparence que pour la personnalité (bien qu'il y ait de très, très légères similitudes avec la version de notre RP, mais on a fait différent quand même).
Nous avons écrit cet O.S. au cours du mois d'octobre 2020, mais j'ai décidé qu'il sortirait pour février 2021, et plus précisément pour le jour de la Saint-Valentin. On s'est bien attaché à ce couple, en vrai. :3
Voici le dessin qu'a fait Léo pour notre cher Jonathan Crane:
Note: il a les cheveux châtains et les yeux verts, c'est Léo qui l'a dit!
Ah et deux petites précisions concernant cet O.S., la première étant:
La seconde est la suivante: Léo avait envie de réécrire l'O.S., de faire un genre de réalité alternative, où le déroulement de certains événements serait différent. Du coup il y aura deux versions de ce One-Shot (une première, n'est-il pas?)... Les précisions seront bien entendu indiquées à la fin de la 2e version, dans les notes (qui vous révéleront si c'est la "good" ou "bad" ending que vous aurez lue...), et aussi, pour la "version alternative", je rajoute un autre petit avertissement en plus de celui que vous avez vu juste au-dessus, qui est celui-ci:
Mais je vous rassure, ça reste au niveau "déconseillé aux moins de 10 ans", c'est modéré.
Et il y aura bien entendu des notes à la fin du texte, ainsi que des illustrations qui iront avec.
;3
--> Pour les illustrations, c'est par là. ^^
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Par Green Goblinette le 1 Septembre 2024 à 01:20
Date de publication originale: 14 février 2021
Illustration réalisée par Morguinwou
1980, Gotham, collège.
Un jeune garçon venait de rentrer au collège, il était âgé de 11 ans. Il portait des lunettes, une chemise de couleur verte, un jean. Il avait le teint légèrement pâle, les yeux verts et les cheveux châtains. Son nom était Crane, Jonathan Crane, et c'était un garçon extrêmement timide et peu confiant.
Cela faisait une semaine qu'il était dans son nouveau collège, et il était déjà devenu la "victime" de plusieurs personnes. Malmené par les plus grand et subissant des moqueries, parce qu'il avait peur, et n'osait rien faire, mais bientôt tout cela allait être un souvenir.
Un mois après la rentrée, un matin, lors d'un cours, une nouvelle tête apparut. C'était une fille, elle était rousse, avait les yeux bleus, quelques petites taches de rousseur, un joli teint. Elle avait également un sac en bandoulière, en plus de son cartable, ce qui lui donnait un petit côté aventurier. Le professeur lui demanda de se présenter.
Susan: Bonjour à tous. Je m'appelle Susan Skinner...
Alors même qu'elle avait prononcé ce nom, des murmures commencèrent à se faire entendre dans la classe et des sourires s'affichaient sur la tête des enfants. Le professeur demanda calmement aux élèves de se taire afin que la nouvelle puisse continuer.
Susan: Je serai parmi vous pendant quelques mois car ma famille est propriétaire du cirque Skinner. J'espère que nous nous entendrons bien et que vous viendrez assister à nos spectacles.
Elle fit un petit sourire. Elle était plutôt mignonne et avait l'air très gentille, et la majorité des garçons ne quittait pas Susan du regard tandis qu'elle se dirigeait vers l'avant-dernier rang, où il y avait une place libre. Jonathan tourna légèrement la tête pour, lui aussi, la suivre du regard, mais il ne le fit pas trop longtemps, car il était assis au premier rang, et il avait peur que ses camarades de classe s'en aperçoivent, ce qui mènerait assurément à de nouvelles moqueries.
À la récréation, tous les élèves de la classe avaient fait la ronde autour de Susan pour lui poser plein de questions. Ils étaient curieux et voulaient en savoir plus sur le cirque et sur comment Susan vivait cela.
Quand la sonnerie retentit lors du dernier, Jonathan, attendit que tout le monde sorte de la salle. Il était encore assis, et quand Susan s'en aperçut, elle n'eut pu s'empêcher de demander pourquoi.
Susan: Tu restes ici? Remarque, tu as raison d'attendre que les autres partent, c'est moins le bazar pour circuler.
Jonathan étant trop timide, il ne répondit pas. Il prit simplement son sac et sortit de la pièce, précipité et tête baissée.
Susan: ...
Susan vérifia que rien n'avait été oublié, mit son sac sur son dos, boucla sa sacoche en bandoulière et quitta à son tour la salle de classe.
Juste à la sortie, trois élèves de la classe de Jonathan attendaient ce dernier, accompagnés par des amis à eux qui étaient âgés d'un voire deux ans de plus. Une poignée d'élèves aimaient s'en prendre à Jonathan, mais ceux-là étaient ceux qui prenaient le plus de plaisir à lui nuire. Dès que Jonathan posa le pied hors du collège, le petit groupe s'avança vers lui.
Camarade de classe de Jonathan (1): Tiens, tiens, regardez qui voilà!
Camarade de classe de Jonathan (2): Alors l'intello, tu réponds pas quand on te parle?
Jonathan : Lai... Laissez-moi s'il vous plaît...
Le groupe se mit à pouffer de rire en entendant la petite voix de Jonathan. Un des élèves les plus âgés poussa violemment Jonathan sur le sol. Les bullies se remirent à éclater de rire. Jonathan essaya de se relever, mais tous formaient un cercle autour d'eux.
Élève de 7th grade: Alors, "le plus intelligent de sa classe"? Tes bonnes notes ne viennent pas à ton secours? Remarque, vu ta tête, ça ne m'étonne pas!
Le troisième camarade de Jonathan lui prit son cartable et s'amusa à le lui vider entièrement dessus, sous les rires du groupe.
Susan arriva à ce moment-là et fut étonnée de voir cet attroupement d'élèves juste devant l'entrée, mais en entendant les rires moqueurs qui émanaient du groupe, elle devina ce qui se passait. Elle jeta son cartable par terre, prit quelque chose dans sa sacoche et, les mains dans le dos, avança vers le groupe.
Susan: Je peux savoir ce que ce garçon vous a fait pour que vous vous en preniez à lui comme ça, bande de faibles?!
Les élèves tournèrent la tête vers elle. Susan avait l'air en colère, son air mignon avait disparu de son visage.
Camarade de classe: De quoi tu te mêles, Skinner?
Susan: "De quoi je me mêle"? Et vous alors! Vous vous êtes vus?! Vous êtes à huit contre un, et je suis persuadée que ce garçon ne vous a absolument rien fait!
Un des élèves les plus âgés la poussa un peu hors du cercle.
Éève de 8th grade: On t'a dit de dégager, c'est pas tes affaires.
Susan: Je ne vois pas pourquoi je vous laisserai tranquilles alors que vous, vous ne le laissez pas.
Le groupe se tourna vers Susan. Ils avaient tous un sourire moqueur aux lèvres.
Élève de 7th grade (2): Ah ouais? Et tu vas faire quoi?
Susan: Un tour de magie.
Le groupe éclata à nouveau d'un rire extrêmement sonore. Pendant que Susan les distrayait, Jonathan ramassait ses affaires.
La jeune enfant montra ses mains au groupe, puis elle les joignit, et en les séparant, le groupe poussa un cri d'effroi. Une énorme araignée venait d'apparaître dans la petite main de Susan et elle l'avait lancée sur un de ses camarades de classe, qui se débattait dans tous les sens pour la faire partir, car la bête était bel et bien vivante.
Susan: La prochaine fois que je vois quelqu'un qui embête ce garçon, j'en amène tout un nid, est-ce clair? Et en plus elle peut mordre, alors gare à vous!
L'araignée retomba sur le sol et le groupe se dispersa en courant. Susan marcha lentement vers la bête pour la recueillir dans ses mains et la caresser, puis se tourna vers Jonathan.
Susan: Est-ce que ça va?
Jonathan se releva et regarda la fille.
Jonathan : Mer… Merci ... Mais tu ... N'étais pas obligée...
Susan laissa son araignée se promener sur son bras.
Susan: Je n'allais quand même pas laisser faire cette bande de lâches. Personne ne t'aurait aidé, il fallait bien que j'agisse.
Elle lui fit un grand sourire puis elle alla ramasser son cartable et sa sacoche, dans laquelle elle remit son araignée.
Susan: Tu veux que je t’accompagne jusque chez toi? Au cas où d'autres viendraient t'embêter.
Jonathan : Non, ça... Ça ira... Encore merci.
Le jeune garçon remit son sac sur le dos et d'un pas pressé, il quitta la fille. Susan le regarda s'éloigner, puis elle boucla sa sacoche et se mit en route pour rentrer chez elle.
Lorsqu'elle arriva sur le grand terrain où le cirque Skinner commençait à se dresser, elle se dirigea vers la plus petite roulotte, celle qui lui était attribuée. Elle cacha en vitesse sa sacoche sous son lit, puis s'installa sur celui-ci pour faire ses devoirs. Quelques minutes après, la porte s'ouvrit. C'était son père.
M. Skinner: C'est maintenant que tu rentres? Tu as encore tiré au flan?
Susan: Non, j'ai aidé un camarade de classe qui se faisait embêter.
M. Skinner: Mais bien sûr! Toi, aider les autres? Tu es déjà une bonne à rien ici, alors à l'extérieur... Dépêche-toi de finir tes devoirs, que tu ailles t'occuper des animaux!
Susan: Oui papa...
Il referma brusquement la porte derrière elle et retourna aider le reste de la famille à monter le cirque.
Susan était l'enfant unique du propriétaire actuel du cirque Skinner. La troupe était composée des parents, du frère et de la belle-sœur du père, de la sœur de la mère, et du grand-père Skinner. La grand-mère était morte il y a quelques années, et c'était la seule personne qui s’était montrée gentille avec Susan. La grand-mère assistait son mari pour les tours de magie auparavant, et c'est grâce à ça qu'elle avait pu en enseigner quelques-uns relativement simples à sa petite-fille.
Tout le reste de la famille Skinner espérait avoir un petit garçon comme successeur. Ils étaient enfermés dans des idées misogynes. La grand-mère avait été le seul soutien pour Susan, jusqu'à ce qu'elle parte vers les étoiles. Depuis ce jour, Susan était encore moins bien traitée par sa famille. Tout d'abord, la jeune enfant n'aimait pas énormément le cirque. Elle voulait devenir actrice de cinéma, mais bien évidemment, son père, plus que tous les autres membres de la famille Skinner, s'y était fortement opposé. Pour lui, il fallait qu'elle se marie et que le cirque puisse continuer à être assuré par les futures générations, car c'était lui le propriétaire et il fallait que ce soit SA descendance qui puisse commander. C'était depuis qu'elle avait affirmé qu'elle voulait être actrice de cinéma que son père avait décrété qu'elle était une bonne à rien. Elle ne faisait donc plus assistance dans les numéros, et son poste était de vendre les tickets à ses camarades de classe chaque fois qu'elle changeait d'établissement scolaire.
Susan avait donc pour seuls amis les animaux du cirque, ainsi que des araignées qui établissaient logement dans sa roulotte. Son père et sa mère avaient ces bêtes en horreur et les tuait sans pitié. C'était pour ça que Susan les cachait. Elle en possédait quelques-unes, et adorait se renseigner sur ces animaux. Susan savait que ses parents en avaient peur, et c'était un réconfort pour elle. La petite fille leur parlait, leur donnait des noms, et en prenait soin. C'étaient comme des confidentes. Quand elle allait dans les différentes écoles, Susan ne se faisait pas vraiment beaucoup d'amis. La plupart s'intéressaient à elle car elle était la fille Skinner, et cela faisait vendre des places de cirque, mais c'était tout. Cependant, cette solitude n'avait jamais vraiment dérangé Susan, qui se disait qu'un jour elle s'enfuirait loin de sa famille. Pour devenir actrice. Au cinéma.
De retour chez lui, Jonathan alla directement dans sa chambre pour faire ses devoirs. Son père ne l'entendit pas, il était beaucoup trop occupé dans ses "recherches". Il était docteur en psychologie, et sa spécialité était la peur. Son fils était son sujet et Jonathan priait pour que son père l'ignore comme en cet instant. Le garçon n'avait plus de mère depuis bien longtemps, elle était partie quand Jonathan avait 4 ans, depuis c'était son père qui prenait "soin" de lui.
Au bout d'une heure, Jonathan avait terminé ses devoirs. Il entendit la voix de son père l'appeler. Le jeune enfant se mit à frissonner. Il voulait aller se cacher, sous le lit, dans l'armoire, sous le bureau, n'importe où, mais il savait que ce serait vain, son père le trouverait. Il essaya, cependant.
Lorsque M. Crane entra dans la chambre, il balaya la pièce du regard.
M. Crane: Jonathan? Tu es rentré?
Il vit les affaires éparpillées de son fils, il n'eut donc pas besoin d'appeler davantage pour connaître la réponse.
M. Crane: Sors de ta cachette, Jonathan. Tu sais bien que je vais finir par te trouver de toute façon.
Jonathan sortit de sous le lit, la tête baissée.
Jonathan : S'il vous plaît père... Pas ce soir…
M. Crane: Fils, nous avons établi un emploi du temps pour ça.
Il disait "nous", mais en réalité, M. Crane l'avait imposé lui-même.
M. Crane: Nous ne sommes pas encore en week-end. Par conséquent...
Jonathan baissa davantage les yeux et son père l'attrapa par le poignet pour l'emmener avec lui dans la "salle de test". Jonathan, à contrecœur, se mit en place, tandis que son père s'allumait un cigare, dont l'odeur imprégnait déjà fortement la maison. M. Crane toussa un bon coup avant de porter le cigare à sa bouche.
M. Crane: Bien, nous allons pouvoir commencer...
Son père avait placé des petits capteurs pour enregistrer les battements de cœur de Jonathan. Puis il ouvrit une petite trappe qui se trouvait sur le sol.
Jonathan : Père... Je ne veux pas y retourner…
M. Crane souffla un peu de fumée d'un air lassé. C'était toujours comme ça que ça se passait, chaque fois qu'il testait son fils. Il lui répondit donc la même chose que d'habitude:
M. Crane: Tant que je n'aurais pas obtenu les résultats que je souhaite, tu devras continuer à aller là-dedans.
Il se remit à tousser fortement, mais cela ne l'empêcha pas de conserver son air dur et sérieux, ni de continuer à fumer son cigare pestilentiel. Jonathan fut un peu poussé, puis la trappe se referma. Le garçon suppliait de le laisser sortir mais son père fit la sourde oreille et se contenta d'observer son écran et de noter.
Le lendemain, Jonathan était plus renfermé que d'habitude. Il était dans un coin de la cour, plongé dans un livre pour oublier l'expérience qu'il avait vécu la veille. Il était si absorbé qu'il ne vit pas que Susan était venue le voir.
Susan: Salut.
Il ne répondit pas, alors elle s'éclaircit la gorge et répéta.
Susan: Salut!
Jonathan leva les yeux vers elle.
Jonathan : ... Salut...
Susan prit un air un peu inquiet en voyant la mauvaise mine de son camarade.
Susan: Tu as mal dormi? J'espère que tu n'étais pas arachnophobe, j'avoue ne pas avoir pensé à cela...
Elle s'assit à côté de lui et déboucla sa sacoche, glissa une main dedans, fouilla un peu et sortit un paquet de biscuits, qu'elle ouvrit, et tendit à Jonathan. Ce dernier refusa.
Jonathan : Mon... Père refuse que je mange entre… Les repas… Mais merci…
Susan: Mes parents ne le veulent pas non plus. Pour eux une fille ça doit être un sac d'os... Seulement moi je ne suis pas d'accord, alors quand je peux, je pique dans les courses et je planque ça dans ma sacoche.
Elle prit un biscuit, mais ne rangea pas le paquet, espérant que son camarade changerait d'avis.
Susan: Au fait, je ne connais pas ton prénom.
Jonathan : Jonathan…
Le garçon regarda le paquet, et fut quelque peu hésitant. Puis il fini par craquer, il se servit dedans et mangea un biscuit. Susan esquissa un sourire. Alors qu'ils grignotaient paisiblement, un des trois garçons de la veille vint les voir.
Camarade de classe: Toi la rouquine, j'ai dit à mon père ce que t'as fait, et je l'ai aussi dit aux professeurs! Tu auras une punition!
Susan: Ah, vraiment? Tu as des preuves à fournir, au moins?
Camarade de classe: Ouais, tout à l'heure tu seras bien obligée de vider ton sac!
Susan: Alors c'est que la leçon d'hier ne vous a visiblement pas suffit...
Le garçon tira la langue à Susan avant de repartir.
Jonathan : Tu... N'as pas peur ?
Susan: J'ai parfois côtoyé des balances, je m'attendais à ce que ça arrive... J'ai anticipé. *clin d'œil* Ils ne trouveront aucune grosse araignée vivante dans mon sac.
Elle lui fit un sourire. Pour la première fois de sa vie, le jeune garçon eut un sourire, lui aussi.
Peu après, lorsqu’ils allèrent en cours, on demanda effectivement à Susan de vider sa sacoche, mais il n’y avait rien dedans à part deux paquets de biscuit, une petite bouteille d’eau, des bonbons, des cartes à jouer usées, un petit sac rempli de billes, un ou deux vieux tickets pour le cirque Skinner tombés dans l’oubli, une clé (qui était le double de celle pour sa roulotte), quelques pièces qui constituaient un peu d’argent de poche, des mouchoirs, une page arrachée qui était un article sur les araignées, de petites araignées en plastique et des miettes de gâteau. Tout le monde était stupéfait à la fois par le contenu de la sacoche, mais aussi par le fait qu’aucune araignée vivante ne se trouvait dedans. Le camarade accusa Susan d’être une sorcière, car elle avait sûrement utilisé sa magie pour faire disparaître la grosse araignée, mais les professeurs conclurent que les enfants exagéraient et que c’étaient seulement ces petites araignées en plastique noir que l’enfant avait utilisé. Elle reçut un avertissement oral et tout rentra dans l’ordre. Alors qu’elle regagnait sa place, elle glissa à Jonathan un petit sourire complice. Et depuis ce jour, ils devinrent inséparables tous les deux, et plus personne ne vint leur chercher des ennuis.
Les mois filaient, et durant ce temps, les deux enfants étaient devenus proches. Malgré leurs malheurs, ils se réconfortaient l'un et l'autre, et profitaient de chaque instant ensemble, car ils se faisaient confiance et avaient fini par se révéler leurs tourments. Susan se montrait très compatissante avec Jonathan, mais elle ne lui avait pas confessé ce qu’il y avait de pire de son côté, pour ne pas l’inquiéter, estimant que son ami était déjà lui-même dans une situation délicate.
Jonathan commençait même à ressentir quelque chose pour Susan, mais il ne savait pas comment s'y prendre pour le lui dire ni si c'était réciproque... Son père n'était évidemment pas au courant, par crainte qu'il ne comprenne pas, mais il voyait que son fils était différent. Durant les tests, il paraissait moins effrayé que d'habitude, et c'était grâce à Susan.
Un matin, Jonathan voulut lui avouer qu'il aimait, mais la jeune fille avait une triste nouvelle à lui annoncer.
Susan: Jonathan... Dans deux semaines, le cirque partira... On va bientôt commencer à démonter le chapiteau, tout ça... Ce week-end il y a notre dernier spectacle... Je vais y participer en quelques sortes, donc... Est-ce que tu voudrais venir, cette fois?
Au cours des mois, Susan avait distribué à plusieurs reprises des places auprès de ses camarades, en tout cas auprès de ceux qui n'avaient pas eu peur d'elle depuis l'événement de l'araignée. Ceux-ci étaient venus volontiers mais, bien que le spectacle ait été divertissant, ils étaient un peu déçus de ne pas voir Susan dans les numéros. Elle n'y avait figuré qu'une seule fois, et c'était pour assister son grand-père pour un tour de magie, sinon, les autres fois, il avait pris quelqu'un du public.
Susan tendit le ticket à Jonathan.
Susan: Mais si ça ne te tente pas trop, je peux m'arranger pour ne pas participer, et je te fais visiter le cirque pendant le spectacle, si tu le veux. Que préfères-tu?
Jonathan connaissait bien son amie, et il vit que quelque chose était étrange chez elle lorsqu'elle prononça ces paroles: elle avait l'air légèrement anxieuse. Elle ne rayonnait pas comme d'habitude, et son sourire paraissait un peu forcé. Le jeune garçon prit le ticket et fit un sourire à son amie.
Jonathan : Je viendrai te voir Susan, sur scène.
Jonathan n'eut pas le courage de dire qu'il aimait, et encore moins de dire son refus concernant son départ. Le sourire de la rouquine sembla se décrisper aux mots de Jonathan.
Susan: Et aussi quand je serai au cinéma?
Jonathan : *tend sa main* Je te le promets.
Susan la lui serra puis elle se jeta sur lui pour l'enlacer.
Susan: Je n'ai jamais noué de relation aussi sincère avec quelqu'un d'autre que toi... Et sache que même après que je sois partie, je ne t'oublierai jamais. Je peux te l'assurer.
Puis, à la surprise de Jonathan, Susan posa un baiser sur sa joue.
Susan: Je dois y aller. À très vite, Jonathan.
Jonathan se mit à rougir. Il toucha sa joue et resta immobile quelques instants. Puis rentra chez lui, cachant le ticket dans sa poche.
Le week-end arriva, et comme promis Jonathan vint au cirque, sans que son père le sache. À l'entrée du chapiteau, le garçon donna son ticket et alla au premier rang. Lorsque ce fut rempli, que l’heure arriva, le spectacle commença enfin. Il y eut les animaux, puis les clowns, les acrobates, et enfin, le moment attendu avec Susan: la magie.
Le grand-père Skinner fit quelques tours en solitaire en premier lieu, puis, lors de son dernier tour, celui de la boîte magique, Susan apparu enfin. Elle avait été habillée d'une jolie robe de spectacle rose pâle, et elle avait deux petites nattes qui se rejoignaient derrière la tête, accrochées par une petite épingle. Elle avait aux pieds des ballerines assorties à sa robe, et des collants gris clair. On aurait dit une danseuse.
Puis elle se plaça aux côté de son grand-père et tous deux saluèrent la foule. Susan cherchait du regard Jonathan, et lorsqu'elle le repéra, elle lui fit un grand sourire ainsi qu'un clin d'œil, tandis que la foule applaudissait.
Après le spectacle, Jonathan chercha son amie. Mais ne la voyant pas, il voulut repartir, quand soudain, une main agrippa son bras.
Jonathan : Susan... !
Susan lui fit signe de se taire en posant un doigt sur ses lèvres, puis l'amena jusqu'à sa roulotte, tout en observant partout autour d'elle, comme si elle ne voulait pas se faire attraper. S'il avait fait nuit, cela aurait été plus simple de se dissimuler, mais ce n'était pas le cas. La jeune rousse se montrait prudente, et enfin, les deux enfants arrivèrent à destination. Dès qu'ils eurent posé pied dans la roulotte, Susan ferma à clef.
Jonathan : Je... Tu as été merveilleuse Susan.
Susan: Merci beaucoup Jonathan, même si je n'ai pas fait grand-chose. Je suis très contente que tu sois venu.
Elle avait toujours son sourire aux lèvres, mais il était à nouveau un peu crispé.
Susan: Du coup... Je te présente ma maison.
La roulotte était relativement petite. Il y avait un lit, une chaise, une pile de manuels scolaires, des feuilles de papier, des stylos, le cartable de Susan, et on voyait sa sacoche dépasser légèrement du lit. Il y avait également de quoi accrocher les tenues de scène de l'enfant. Il y avait plein de robes et de paires de chaussures de modèles et couleurs différentes. Les tons étaient principalement roses : rose vif, rose bonbon, et un peu de fuchsia.
Jonathan : Elle ... Elle est sympa.
Susan: Merci. C'est un peu petit... Et je n'ai évidemment pas choisi la décoration, mais... Au moins c'est confortable, et je peux avoir mon recoin à moi...
Jonathan : Oh j'y pense...
Le garçon fouilla sa poche et en sortit quelque chose. Cette chose était dans un tissu.
Jonathan : C'est pour toi.
Il lui tendit. Susan le prit et enleva le tissu. Il s'agissait d'un petit caillou, mais il était unique : creusé, et avec de petits cristaux.
Jonathan : Je l'ai trouvé dans ma cour, il y a longtemps.
Susan: Oh, Jonathan... Il est si joli! Merci beaucoup!
Elle se pencha pour attraper sa sacoche sous son lit, et rangea le caillou dedans, puis elle la cacha de nouveau, en s'assurant que rien ne dépasse du dessous de lit cette fois-ci.
Susan: Je cache tellement de choses dans ma sacoche, mais si mon père voit ce caillou, il va deviner que c'est un cadeau, et il risque de...
Susan se rendit compte de ce qu'elle allait dire et elle se mordit la lèvre pour ne pas aller plus loin.
Jonathan : Je... J'en ai un autre et celui-là il ne risque pas de le voir...
Susan le regarda d'un air interrogateur. Jonathan s'approcha et déposa un léger bisou sur les lèvres de Susan. Susan eut l'air surprise, elle ne s'attendait pas à ce que Jonathan fasse ça. Jonathan avait rougit, et Susan aussi.
C'est alors qu'on entendit tambouriner à la porte de la roulotte.
Susan: *voix basse* Cache-toi sous mon lit, vite!
Jonathan s'exécuta.
Susan: *voix basse* Pas un bruit! *à voix haute* Oui?
M. Skinner: Je peux savoir pourquoi tu t'es enfermée alors que tu dois t'occuper des animaux?
Susan: Je... Je voulais me changer, papa!
Un déclic se fit entendre et le père Skinner entra dans la roulotte.
M. Skinner: Te changer, hein? Tu es toujours en tenue!
Susan: Je voulais me reposer un peu...
M. Skinner donna une gifle à sa fille.
M. Skinner: Notre cirque passe avant tout, espèce de bonne à rien! Dépêche-toi de mettre d'autres vêtements avant de salir cette robe! Sinon tu goûteras encore à ma ceinture!
Susan baissa les yeux et son père partit en claquant la porte de la roulotte.
Susan: Je suis désolée Jonathan... Je ne voulais pas que tu assistes à ça... J'ai hésité à t'en parler...
Dit-elle tandis que Jonathan sortait de sous le lit.
Jonathan prit Susan dans ses bras.
Jonathan : Ne... T'excuse pas...
Susan: Il vaut mieux que tu partes à présent... On se voit lundi. Assure-toi qu'on ne te voit pas.
Jonathan acquiesça et partit.
Les deux semaines passèrent, et l'heure du départ pour Susan arriva.
Jonathan était non loin du cirque, il avait dit à Susan qu’il serait là le jour de son départ. Il attendit de longues minutes. Il commença à craindre qu'elle soit déjà partie. Mais elle arriva finalement. Elle avait sa sacoche en bandoulière, et portait une jolie robe rose, avec des collants noirs et des chaussures assorties. Elle portait également un bandeau dans les cheveux. On aurait dit une petite poupée.
Susan: Jonathan...
Jonathan : Susan, tu es enfin là.
Susan: Je n'ai pas beaucoup de temps, juste quelques minutes...
Elle lui prit les mains.
Susan: J'espère qu'on se reverra un jour. Sincèrement.
Jonathan : On se verra, c'est une promesse.
Susan: ... Je compte m'enfuir du cirque.
Jonathan fut un peu surpris.
Jonathan : Mais tu vas vivre où et avec quoi ?
Susan: Je ne vais pas partir tout de suite, rassure-toi. Mais je ne sais pas encore... Je vais réfléchir... Et dès que j'aurais l'occasion... Adieu le cirque Skinner.
Jonathan eut un léger sourire et enlaça son amie, puis elle partit.
La vie de Jonathan reprit son cours, et hélas pour lui elle ne s'arrangea pas. Son père décéda dans les mois suivants le départ de son amie à cause de sa trop grosse manie à fumer le cigare. Le garçon fut alors placé en maison d'accueil. Et malgré le bon traitement qu'il recevait, il développa un étrange comportement. Il s'était mis à effrayer les autres, il posait des questions sur leurs peurs et jouait avec ça. Son père l'avait transformé.
1993, quartier du Vieux Gotham.
Les années passèrent, et Jonathan, à l'âge de 24 ans seulement, put avoir son cabinet. Il était devenu psychologue, mais cette vie ne lui convenait guère. Elle était maussade et sans réel sens, mais elle allait redevenir intéressante grâce à une vieille connaissance.
Alors qu'il se promenait dans les rues de Gotham pour rentrer chez lui après une longue journée de travail ce samedi, il passa devant un cabaret nommé "Harvey's". Jonathan ne s'y était jamais rendu, bien que l'établissement ait toujours été là depuis des années. Tout d'un coup, il lui vint à l'esprit l'idée de s'y rendre. Il passait si souvent devant mais n'y était jamais entré, et pourtant le lieu avait l'air intéressant. Il y avait souvent des spectacles pendant les dîner: du chant, de la danse, des humoristes, et même du théâtre d'improvisation, pendant toute la semaine.
Jonathan entra dans le lieu. Il y faisait presque sombre, mais il y avait quelques éclairages, et une odeur de cigare flottait dans l’air, très proche de celle qui avait été répandue dans la maison des Crane. Il y avait également quelques tables éparpillées dans la salle, un bar et une scène immense, ainsi qu’un étage. Cet étage rappelait un peu les opéras, car les places étaient disposées telles des niches, avec une table à chaque ouverture, et le peu de clients qui étaient là-haut avaient l’air d’être assez fortunés.
Jonathan s'installa à l'une des tables dans le fond, car celles du premier rang étaient complètes. Une serveuse remarqua le jeune homme et alla à sa rencontre. Elle avait un masque sur le visage et portait une robe rouge et or qui la couvrait jusqu’au-dessus des genoux.
Serveuse : Qu'est-ce que je vous sers mon chou ?
Jonathan : Un whisky s'il vous plait.
La serveuse nota sur un petit carnet puis partit.
Jonathan était très observateur, il regardait chaque détail, chaque personne. Soudain une musique se lança, ce qui coupa les pensées du jeune homme.
Une silhouette s'avança sur la scène. C'était une femme. Elle était vêtue d’une longue robe entièrement constituée de plumes noires qui lui couvrait les bras et le haut du buste, et qui traînait un peu derrière elle. Elle portait sur le visage un masque noir avec un bec, qui ressemblait à ceux qu'on arborait au carnaval de Venise, et sur la tête elle portait un petit chapeau noir avec une plume noire également, qui se clipait sur ses cheveux roux qui étaient mi-longs et regroupés derrière en une petite queue de cheval basse. Son visage était fin, et ses mains avaient l'air d'être aussi délicates et fragiles que de la porcelaine. Elle avait l’air d’un corbeau avec son costume de scène. La femme s'avança jusqu'à un micro qui était posé sur la scène, et commença à chanter.
L'odeur de cigare qui était initialement présente dans le lieu s'amplifia, accompagnée d'un peu de fumée qui se mit à tomber d'au-dessus de la tête de Jonathan. À l'étage se trouvait un homme obèse, accompagné de deux femmes qui étaient costumées et masquées. Il était le seul à fumer, et il était vêtu de manière chic, avec un gros manteau de fourrure jeté sur ses épaules. C'était Brandon Weinstein, le patron du cabaret. Il avait les yeux rivés sur la femme qui était en train de chanter, et avait un étrange sourire aux lèvres.
Jonathan balaya la fumée de sa main et écouta attentivement la femme. Sa voix était hypnotisante, agréable. La femme prit le micro en main et descendit de la scène. Elle tourna autour de certains hommes, puis elle se dirigea vers Jonathan.
Jonathan put ainsi admirer davantage la chanteuse. De près comme de loin, elle faisait toujours penser à l’oiseau de mauvais augure. Il remarqua par ailleurs qu'elle avait à chaque oreille une boucle à laquelle pendait une plume noire. Il put également admirer qu'elle avait un très beau sourire, des yeux apparemment bleus, et il se dégageait d'elle un parfum de rose. Elle devait être bien jolie, sans son masque, se disait Jonathan.
Puis elle s'éloigna de lui pour aller vers d'autres, jusqu'à finir cette première chanson. Un tonnerre d'applaudissements retentit dans tout le cabaret, ainsi que des sifflements. Certains criaient même ce qui devait être le nom de scène de cette femme: "Raven! Raven!" suivi de "Encore! Encore!". Raven enchaîna donc avec une autre chanson, puis une autre, jusqu’à 21h.
Jonathan resta écouter la femme, puis il regarda sa montre. Il était l'heure pour lui de rentrer. Il paya sa boisson et s'apprêta à sortir, quand soudain quelqu'un derrière lui, le stoppa en appelant par son prénom.
Raven: Jonathan?
Jonathan se retourna et fut surpris de voir la chanteuse.
Jonathan : On se connait ?
Raven: Tu ne te souviens pas de moi?
Elle défit son masque devant lui, révélant son visage fin, les quelques taches de rousseur qui le parsemaient, et ses yeux bleus avaient l'air bien plus visibles à présent.
Jonathan : Susan ? ... C'est vraiment toi ?
Elle remit rapidement son masque sur son visage et fit un petit sourire.
Susan: Oui, c'est moi. Je ne pensais pas te revoir dans cet endroit.
Jonathan : Et moi donc.
Jonathan souriait également, lui qui pensait ne jamais la revoir, il fut bien surpris.
Jonathan : Très content de te revoir, en tout cas.
Susan: Je le suis également.
Elle regarda autour d'elle. Jonathan remarqua qu'elle arborait un air un peu inquiet.
Susan: ... Si tu veux qu'on se parle, il vaut mieux qu'on se voit dans ma loge...
Jonathan sortit une carte de sa poche et lui tendit.
Jonathan : C'est que je dois rentrer, mais passe me voir à mon cabinet... J'ai un créneau à 15 heures demain.
Susan: ... Jonathan...
Elle prit la carte d'un air hésitant.
Susan: Je vais faire ce que je peux pour venir te voir à ce moment-là.
Jonathan : Tu as un numéro ? Si tu préfères qu'on se retrouve ailleurs et à un autre moment, il n'y aucun souci.
Susan remis une mèche de cheveux derrière ses oreilles.
Susan: Ce n'est pas ça, c'est juste que...
Weinstein apparu derrière Susan à ce moment-là, toujours en compagnie des deux femmes masquées et élégamment vêtues, cigare à la main.
Weinstein: Eh bien Raven, ma belle, tu n'es pas allée manger? Je te rappelle que tu n'as pas fini de travailler.
Susan: J'étais sur le point de le faire, Brandon.
Jonathan décela une pointe de haine dans le ton employé par Susan.
Weinstein: Eh bien qu'attends-tu? Je ne te paie pas pour que tu ailles faire du charme aux clients pendant la pause!
Il lui souffla dessus de la fumée, ce qui fit tousser Susan. Elle serra les dents et les poings, contenant sa colère.
Jonathan : Elle ne me charmait pas, je suis juste une vieille connaissance...
Weinstein: Oh, vraiment? Tu dois être un des camarades de classe qu'elle a rencontrés dans son enfance, quand elle était encore au cirque, c'est ça?
Dit-il en caressant son manteau de fourrure.
Jonathan : C'est exact, et je suppose que vous êtes le patron.
Weinstein souffla un peu de fumée de cigare avant de tendre la main vers lui. Il avait des bagues à chaque doigt.
Weinstein: Brandon Weinstein, oui, en effet. Je suis le propriétaire de ce cabaret qui appartenait à mon père.
Jonathan ne voulait pas paraître impoli, ni, encore moins, se créer un ennemi, alors il serra la main de Weinstein.
Jonathan : Jonathan Crane.
Weinstein: J'espère que le spectacle vous a plu et que vous reviendrez parmi nous. Sachez que le programme est placardé à l'entrée du cabaret.
Puis Weinstein souffla de nouveau de la fumée en se tournant vers Susan.
Weinstein: Hé bien, poulette, qu'est-ce que tu fais encore ici? Va dans ta loge immédiatement!
Et il lui claqua le derrière alors que la jeune femme se mit en marche. Jonathan n'appréciait pas le comportement de Weinstein, mais pour l'instant il la jouait fine et ne disait rien.
Jonathan : Ravi de vous avoir rencontré, sur ce…
Il quitta le cabaret avec inquiétude mais pour l'instant il ne pouvait rien faire, à part espérer que son amie vienne le voir le jour suivant.
Susan avait regagné sa loge. Une assiette était posée devant la porte avec des couverts. Dedans il y avait de la viande refroidie et des légumes, ainsi qu'un verre d'eau tout simple. Elle prit le tout et ferma à clef. Elle posa son masque et son chapeau et mangea son repas, assise sur son petit lit.
La pièce contenait également une coiffeuse, avec un miroir, de quoi se maquiller, se coiffer, et une bouteille de parfum. Il y avait également un vase de posé sur la coiffeuse, dans lequel se trouvaient des roses fanées. Il y en avait d'ailleurs tout plein sur le sol. Il arrivait très souvent qu'on lui jette des fleurs lorsqu'elle avait terminé complètement sa soirée de travail. Elle avait beaucoup d'admirateurs qui connaissaient son emploi du temps par cœur et qui venaient au cabaret uniquement pour elle. Mais elle ne pouvait jamais réellement parler librement à qui elle le souhaitait à cause de son patron. Néanmoins, elle avait quelque chose qui lui permettait de supporter tout ça, malgré le peu d'argent qu'elle gagnait et la piètre qualité des repas qu'on lui procurait: elle avait recueilli de grosses araignées et les gardait dans sa loge, auprès d'elle, et il se trouvait que Weinstein en avait très peur. C'étaient par ailleurs des araignées venimeuses. Susan les connaissait bien. Elle les avait mises dans des boîtes, et en possédait cinq. Les autres étaient plus petites, non venimeuses, et avaient tissé leur toile au plafond. Susan leur parlait, leur confiait ses soucis, et trouvait du réconfort auprès d'elles, tout comme lorsqu'elle était encore au cirque Skinner durant son enfance.
Elle repensa à Jonathan. Elle était heureuse de le retrouver, mais elle savait que lorsqu'ils se reverraient, il allait forcément lui poser des questions. De plus, le geste déplacé de Weinstein ne lui avait pas échappé, bien au contraire. Cependant elle se disait qu'elle se sentira peut-être soulagée de se confier à son ami, et peut-être qu'il l'aidera à se sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait?
Elle regardait la carte du "docteur Jonathan Crane" avec un sourire, et commença à réfléchir sur la manière dont elle s'échapperait demain pour aller le retrouver. Hélas elle ne connaissait pas très bien les rues de Gotham. Elle passait ses journées dans un petit appartement situé deux rues plus loin, qui était à Weinstein, et le soir, elle était enfermée dans sa loge, jusqu'à ce qu'elle ait terminé son travail, pour ensuite rentrer "chez elle". C'était son quotidien.
Susan se leva pour aller prendre une de ses araignées. Une araignée banane. La jeune femme la caressa tendrement, puis souleva l’une des manches de sa robe. Il y avait là tout plein de traces de morsures d'araignées. Susan laissa son arachnide lui perforer la peau, lui injecter son venin, avant de remettre la bête à sa place. Puis Susan attendit quelques minutes avant de soigner sa plaie. Elle pratiquait cela depuis bien longtemps. Son but n'était pas de se faire du mal, de s'automutiler, pour extérioriser ses problèmes, non. Susan cherchait à s'immuniser au venin de ses compagnes, et régulièrement, elle s'en injectait à petite dose. Elle se disait que ça pouvait être utile, si jamais elle envisageait de se venger de son patron...
Le jour suivant, Jonathan attendit patiemment son amie dans son bureau. Il espérait qu'elle viendrait, l'heure tournait et elle n'était toujours pas là. Jonathan sortit de son bureau pour appeler son patient suivant, et à sa grande surprise, il s'agissait de Susan.
Jonathan : Susan.
Susan était vêtue d'une vieille robe de bal délavée et avait noué un morceau de tissu autour de sa tête, ce qui lui faisait comme un bandeau dans les cheveux. Elle portait des chaussures à talons de couleur blanche, et autour de son cou, Jonathan remarqua qu'elle avait le caillou qu'il lui avait offert il y a si longtemps, attaché avec des mèches de cheveux roux. Susan avait utilisé ses propres cheveux pour cela.
Susan: Désolée, j'ai fait ce que j'ai pu pour venir.
Jonathan : Ne t'excuse pas, rentre.
Jonathan l'invita à s'assoir sur le divan.
Jonathan : Tu veux boire quelque chose ?
Susan: Oui, je veux bien.
Jonathan : Hm... Café ?
Susan: Avec joie.
Jonathan prépara les boissons et les apporta. Susan huma le parfum du café et esquissa un sourire, puis commença à le boire.
Susan: Ça me change de mes verres d'eau.
Jonathan : Prends ton temps, Susan…
Jonathan l'invitait à parler, après tout il en avait l'habitude, mais contrairement aux autres patients, Susan ne le dérangeait pas.
La jeune femme rousse but d'une traite toute sa tasse de café.
Susan: Je suis contente que tu aies bien réussi. Tu te voyais devenir psy, à l'époque?
Elle avait apparemment retrouvé son sourire normal, et semblait détendue.
Jonathan : Ne m'en veux pas, je parle rarement de moi... Parlons de toi plutôt, et ne rentre pas dans les détails si vraiment c'est pénible pour toi.
Susan: ...
Elle posa sa tasse.
Susan: Ça fait trois ans que je m'embourbe dans cette impasse... Depuis que j'ai quitté le cirque, les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu...
Jonathan : je me souviens que tu m'avais dit que tu voulais devenir actrice, pourquoi ça ne s'est pas fait ? Alors que tu as clairement du talent.
Susan: J'ai tenté ma chance dans plein de castings, en cachette, quand j'étais encore au cirque... Mais ils ne voulaient pas de moi car j'étais mineure et il fallait l'accord des parents... Quand je suis partie à ma majorité, j'ai cru que je pouvais enfin être prise... Je voulais jouer dans des films d'épouvante et d'horreur essentiellement... Mais ils disaient que j'étais trop jolie pour avoir les rôles que je voulais, à savoir ceux des personnages méchants... Alors j'ai été contrainte de faire du théâtre, à la place. Pour gagner ma vie après avoir fui le cirque. C'est comme ça que j'ai rencontré Brandon...
Jonathan : Un type peu sympathique, mais... Parle-moi de lui.
Jonathan avait une idée en tête, il voulait sauver son amie des griffes de cet homme et pour ça, il devait le connaître, surtout ses peurs.
Susan: Il est producteur. Il m'avait repérée lors d'une représentation et m'a proposé de travailler un petit temps pour lui, pour que je puisse ensuite enfin avoir les rôles que je souhaite... Il m'a cédé un petit appartement non loin du Harvey's... Mais... J'ai été si naïve... J'aurais dû me méfier... Au début tout se passait bien, j'ai même apporté à son cabaret plus de renommée qu'il ne l'espérait sous l'identité de Raven... Puis... Il a commencé à me proposer de coucher avec lui pour avoir ce que je souhaitais... Et comme j'ai toujours refusé... Mon salaire a baissé... Et encore, comme je suis la star de son cabaret, il n'ose pas trop faire certaines choses qu'il réserve... Aux femmes que tu peux voir dans l'établissement. Elles ont toutes un masque, mais si tu voyais comment elles sont en-dessous... J'ai heureusement toujours des araignées de compagnie, ça le tient aussi à distance... Mais il se permet quand même de me traiter comme tu l'as vu hier soir... Et de réitérer sa « proposition » assez régulièrement… Il est encore plus misogyne et irrespectueux de la gente féminine que les hommes de ma famille... Je ne peux hélas pas partir, déjà parce qu'il m'y enferme, et surtout, si je quitte le cabaret, je n'aurais plus rien... Pas d'abri, pas de nourriture, pas d'argent...
Des larmes commencèrent à monter aux yeux de Susan, et elle cacha son visage dans ses mains avant d'éclater en sanglots.
Jonathan : Allons...
Il se leva et caressa gentiment le dos de Susan.
Jonathan : Tout va s'arranger, parce que je suis là maintenant.
Susan: Si seulement il ne me traitait pas comme ça... Je m'amuserai tellement plus là-bas! *sanglote de plus belle* Qu'est-ce que tu peux faire? Il a de l'argent, il peut faire ce qu'il veut avec...
Jonathan : Fais-moi confiance... Accorde-moi une semaine et tu seras libre.
Susan: Oh, Jonathan!
Susan lui sauta au cou en sanglotant.
Susan: Est-ce que tu reviendras me voir? *essuie ses larmes* Je peux te donner mes horaires.
Jonathan : Avec plaisir.
Susan donna les horaires de lorsqu’elle était sur scène, et avant de partir, elle fit une bise sur la joue du garçon. Jonathan eut un sourire.
La semaine passa vite et Jonathan avait préparé son plan. Durant celle-ci, il avait gagné la confiance de Weinstein, pour mieux l'approcher et afin qu’il baisse sa garde.
Et tous les soirs, après sa visite au cabaret, il travaillait sur un projet, quelque chose que son père avait laissé avant de mourir. Une formule. Créer une toxine qui réveille les peurs les plus profondes. Depuis quatre ans il était dessus et bientôt elle allait être au point...
Le jour J était arrivé et Jonathan était prêt à mettre son plan en action. Il se rendit au cabaret comme convenu, avec un bouquet de fleurs pour son amie et dans sa poche de veste, il y avait une seringue qui contenait la toxine.
Le jeune homme arriva au cabaret et alla directement à la loge de Susan. Il toqua à sa porte.
Susan: Qui est-ce?
Jonathan : C'est moi, Jonathan.
Un déclic se fit entendre et Susan ouvrit la porte. Elle avait une de ses araignées de compagnie sur l'épaule et une des manches de sa robe était relevée, laissant apercevoir une récente trace de morsure. Jonathan remarqua surtout que son amie était en train de se préparer pour la soirée, car son costume n’était pas encore complet.
Susan: Bonsoir Jonathan. Entre donc.
Elle le fit entrer et installer sur le lit, tandis qu'elle remettait son araignée dans une des boîtes, puis alla s'assoir devant sa coiffeuse pour arranger ses cheveux. Elle regardait son ami dans le reflet du miroir. Jonathan sortit le bouquet de derrière son dos.
Jonathan : Je sais que ce n'est pas très original mais j'espère que malgré tout, ça te plaît.
Elle se tourna et avança un peu son tabouret pour prendre les fleurs.
Susan: Bien sûr que ça me plaît. Merci beaucoup, elles sont très jolies.
Elle retira les roses de son vase pour mettre les fleurs de Jonathan à la place, puis se remit à arranger sa coiffure.
Susan: Je ne sais pas ce que tu as prévu, mais... Je vais en profiter ce soir pour révéler à tous comment Brandon nous traite, ici... Dès que j'aurais fini mon spectacle.
Jonathan : Je vais simplement lui parler.
Dit-il avec un sourire.
Jonathan : Je lui parlerai pendant ton show.
Susan mit son masque.
Susan: Très bien.
Elle clipa ensuite son chapeau, se leva, rabaissa la manche qu'elle avait relevée, et se tourna face à son ami.
Susan: À tout à l'heure.
Elle lui fit un sourire avant de sortir de sa loge et de se diriger vers la scène. Jonathan quitta la loge à son tour, et tomba sur Brandon.
Jonathan : Ah monsieur Weinstein, justement je voulais vous voir.
Weinstein était toujours accompagné des deux femmes masquées, cigare à la main.
Weinstein: Ah, très bien très bien fiston! Eh bien, nous pouvons discuter pendant la représentation de Raven! Tu seras au balcon avec moi!
Jonathan : C'est que je préfère un endroit calme, et seulement vous et moi.
Weinstein: Ah, vraiment? Mh, vois-tu... *souffle de la fumée* Je ne rate jamais les numéros de Raven... Enfin bon, je peux faire une petite exception ce soir! Allez, fichez-moi le camp, vous deux!
Il leur pinça le derrière à chacune en accompagnant cela d'un "Hé hé!" dont lui seul avait le secret.
Susan, de son côté, était en train de danser en compagnie d'autres membres du personnel, des hommes et des femmes, et chacun avait son costume et son nom attitrés, tout comme elle. Lorsque le numéro de danse touchera à sa fin, Raven devra chanter, mais ce que le public ignorait, c'était que le programme allait être légèrement différent après la première chanson de la soirée.
Jonathan suivit l'homme dans son bureau. Une fois à l'intérieur, Jonathan ferma derrière lui. Weinstein lui proposa un verre, ce que Jonathan accepta, puis il lui demanda la raison pour laquelle il voulait lui parler.
Jonathan : La raison est Susan... Voyez-vous, je l'apprécie énormément et je crois que je n'ai jamais cessé de l'aimer...
Alors que Brandon était de dos en train de verser l'alcool dans les verres, Jonathan sortit la seringue de sa poche, et avait mis quelque chose sur son visage.
Jonathan : Bref, tout ça pour vous dire que...
Quand Weinstein se retourna, Jonathan planta la seringue dans la nuque de l'homme et lui injecta la toxine.
Jonathan : Vous êtes une sale ordure et que vous allez regretter d'avoir maltraité Susan.
Weinstein écarquilla les yeux de surprise, il n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, et peu après que Jonathan eut retiré la seringue, le patron du Harvey's se mit à pousser des hurlements d'effroi, et à gigoter dans tous les sens.
Weinstein: HAAAAAAA! Des araignées! Des araignées partout!! HAAAAAAAAA!!!
Pendant ce temps, Raven était parvenue à écourter le numéro de danse. Il y avait une majorité de filles qui y participait ce soir, et elle leur avait dit que plus personne n'aurait à subir les sévices du patron. Les garçons durent donc accepter cette condition, puisqu'ils n'étaient pas majoritaires, et eux aussi subissaient de mauvais traitements de la part de Weinstein, bien qu’ils soient moins durs, injustes et cruels que ceux réservés aux filles.
Alors que le numéro se terminait plus tôt, Raven s'avança sur le devant de la scène, équipée d'un petit micro. Les autres artistes se tenaient derrière elle.
Susan: Cher public, j'ai une annonce à vous faire. Avant tout, je vous remercie tous pour les compliments que vous nous faites et pour votre fidélité. Sachez que ça nous touche beaucoup, nous, les artistes du Harvey's. Mais j'ai des annonces à vous faire, et des informations à vous communiquer, que vous ignorez sans doute.
Un brouhaha commença à s'élever de la foule.
Susan: Brandon Weinstein... Ne nous traite pas bien du tout. Surtout nous, les filles. Ces masques que nous portons, ce n'est pas seulement pour faire joli.
Elle fit signe à une des serveuses de venir, ainsi qu'une de ses camarades de danse, qui avaient un masque qui couvrait tout leur visage.
Susan: Ces masques cachent nos souffrances. Et malheureusement, nous n'avons jamais pu nous opposer à lui, car notre travail est notre seul gagne-pain. Brandon nous harcèle, nous humilie, nous traite comme des objets... Beaucoup de mes camarades féminines ont subi d'épouvantables sévices... Nous avons subi du chantage... Des gestes déplacés venant de lui...
Susan soupira avant de poursuivre.
Susan: Je comprends bien que vous puissiez être déçus. Mais vous n’aurez pas fini de l’être suite à ce que je vais vous dire: je me retire du Harvey's.
Le brouhaha s'intensifia.
Susan: Mais sachez cependant une chose. Votre fidélité, votre admiration, ça nous a apporté à tous un certain réconfort, et sincèrement, quelque part, j'ai tout de même été heureuse de vous offrir du spectacle. Vous nous avez soutenus, d'une certaine manière. Je vous fais donc mes adieux, moi, Susan Skinner, que vous avez connue sous le nom de Raven pendant tout ce temps.
Elle salua la foule avant de se débarrasser du micro, tandis que la foule continuait son brouhaha. Quelques personnes applaudissaient, mais le public demeurait perplexe. Alors que Susan se dirigeait vers les coulisses, ses camarades l'entouraient et l'assaillait de questions: "Tu es folle! Tu ne penses pas qu'on va avoir des ennuis maintenant?", "Que va dire le patron?", "Qu'est-ce que tu vas faire si tu ne travailles plus ici?", etc, etc. Mais Susan n'y prêtait guère attention. Elle marchait en direction de sa loge.
Susan: Les amis, je vous souhaite à tous une bonne chance et une bonne continuation. Croyez-moi, ça ne me plaisait pas d'être moins maltraitée que vous. C’était clairement injuste d’avoir droit à cette sorte de favoritisme malsain. Mais je peux déjà vous dire qu'à présent... Brandon ne vous fera plus aucun mal, et peut-être même que vous allez pouvoir récupérer le cabaret pour vous.
Et sur ces mots, elle ferma la porte de sa loge. Les artistes échangèrent entre eux des regards perplexes, et s'éloignèrent en ôtant leurs masques, tout en continuant à échanger des questions vis-à-vis de ce qui venait de se passer.
Jonathan observait Brandon avec un sourire, satisfait.
Jonathan : Ce n'est pas que je m'ennuie mais je dois vous laisser.
Il récupéra sa seringue et enleva son masque, puis sortit du bureau. Il prit direction de la loge de Susan, il rangea entre-temps sa seringue et son masque dans ses poches, et toqua à la porte.
Jonathan : Susan…
Susan: Entre!
Lorsqu'il ouvrit la porte, il voyait qu'elle était en train de ranger ses biens qu'elle considérait comme les plus précieux et indispensables dans une petite sacoche qu'il ne connaissait que trop bien.
Jonathan : Bonne nouvelle, j'ai convaincu Weinstein de te laisser tranquille.
Susan: Vraiment? Je me demande comment tu as fait.
Jonathan : Ça, c'est un secret professionnel.
Susan lui répondit par un sourire tandis qu'elle continuait à ranger ses affaires.
Susan: Je te remercie infiniment, Jonathan. ... Que comptes-tu faire à présent?
Jonathan : Tu veux dire nous...
Jonathan la regardait dans les yeux.
Jonathan : Viens vivre avec moi, le temps que tu retrouves un travail bien sûr.
Susan: Oh, je ne voudrais pas abuser... Tu as déjà fait beaucoup pour moi.
Jonathan : Ça ne me dérange pas.
Susan lui sourit.
Susan: Alors très bien.
Elle termina de ranger dans sa sacoche ce qu'elle voulait emmener, dont ses araignées, et elle laissa la clé de sa loge sur la coiffeuse.
Susan: Je suis prête.
Elle s'approcha de lui et, timidement, elle chercha à lui prendre la main, mais au final, elle renonça et passa devant lui pour sortir de la pièce.
Deux semaines s’écoulèrent depuis, et tout se passait bien. Weinstein avait été interné à l'hôpital psychiatrique à cause de crises de paranoïa répétitives, mais personne ne soupçonnait Jonathan ni ne se posait de questions.
Susan était heureuse, et plus épanouie. Jonathan profitait d'elle dès son retour, ils discutaient des heures. La jeune femme était bien, cependant Jonathan avait imposé une règle : ne pas fouiller dans ses tiroirs. Raison : vie privée. Ce que Susan respectait totalement. De son côté, elle avait repris courage et son envie de devenir actrice était revenue. Elle cherchait donc à rejoindre des castings pour des films, et avait décidé qu'elle tenterait sa chance même si ce n'étaient pas pour de l'horreur, car il fallait bien commencer quelque part.
Susan s'était aménagé un petit espace pour y mettre son élevage d'araignées. Quand Jonathan n'était pas là, elle s'occupait d'elles, et continuait à les faire lui mordre la peau, toujours dans le but d'être immunisée à leur venin. Ou alors, elle regardait des films à la télévision, ou s'exerçait à jouer des rôles, à improviser... Parfois même, elle se mettait à écrire ou chanter des chansons.
Un soir Jonathan rentra plus tôt, et la première chose qu’il proposa à Susan, c'était de sortir.
Jonathan : Que dirais tu de manger à l'extérieur ce soir ?
Susan: Avec plaisir.
Elle lui fit un de ses plus jolis sourires. Elle se vêtit d'une jolie robe décolletée de couleur noire, enfila des collants noirs, des chaussures noires avec de petites talonnettes, mit sur sa tête un joli chapeau assorti, et se maquilla un minimum. Elle mit également du parfum à la rose, le caillou que Jonathan lui avait offert quand ils étaient au collège, et un haath phool noir à sa main droite. Lorsque Jonathan la vit, il fut surpris de sa beauté, mais un détail attira son attention: elle avait un tatouage sur la poitrine, qui ne pouvait pas être vu quand elle portait ses robes de soirée lorsqu'elle était au cabaret. Par ailleurs, Susan ne s'était jamais vêtue avec des tenues décolletées jusqu'à présent, par conséquent Jonathan n'avait jamais vu ce tatouage. Il représentait une grosse araignée qui sortait du milieu de la poitrine de la jeune femme. Elle était parvenue à se le faire faire en cachette de Weinstein, par un de ses collègues artistes qui travaillait dans ce domaine avant de rejoindre les danseurs du Harvey's.
Jonathan : Tu es magnifique Susan, et ton tatouage aussi.
Jonathan, lui, portait un costard marron, un peu vieillot, mais c'était le seul qu'il avait.
Susan: Merci. Mais tu es très bien toi aussi. *sourit* J'ai toujours caché ce tatouage à Brandon. S'il l'avait vu... Il m'aurait renvoyée sur-le-champ. *soupire* Mais tout ça est derrière moi maintenant, grâce à toi.
Jonathan : Tu me remercieras quand nous aurons bien mangé et... Regardé un bon film d'épouvante. *sourit*
Susan lui répondit par un sourire complice.
Puis tous deux se mirent en route, traversant les rues de Gotham à pied, en direction d'un petit restaurant sympathique. Ils discutèrent tout le long du repas et se régalèrent. Susan dégustait une nourriture certes simple pour n'importe qui, mais c'était tellement inhabituel pour elle que c'en était un véritable délice. Tous les deux profitaient de chaque instant, de chaque minute qu’ils partageaient ensemble.
Une fois le repas terminé, Jonathan régla la note et retourna à son appartement avec Susan. Arrivé, il se changea. Il mit un bas pour dormir et un t-shirt. Susan se changea également, se démaquilla, puis tous deux s’installèrent devant la télé. Jonathan mit une cassette, éteignit les lumières et s’assit à côté de Susan qui était dans le canapé.
Durant le film, Jonathan regardait la jeune femme du coin de l'œil, puis sa main posée sur le canapé. Susan était absorbée par le film, ce qui était l'occasion pour Jonathan de toucher la main de celle-ci. Il approcha délicatement la sienne.
Susan eut un léger sursaut en sentant ce frôlement. Elle tourna la tête vers Jonathan. Elle avait l'air surprise, mais elle se mit ensuite à sourire. Elle regarda de nouveau vers la télé tout en prenant la main de Jonathan, et se rapprocha un peu de lui.
Jonathan serra un peu la main de son amie et se mit à la regarder. Il ne disait rien, mais son regard voulait tout dire. Susan semblait un peu moins absorbée par le film, bien que ses yeux fussent fixés sur l'écran. Jonathan se disait que c'était peut-être le moment. Il l'appela tout bas, ce qui fit tourner la tête de Susan vers Jonathan. Ce dernier rapprocha son visage et il déposa ses lèvres sur celles de la rousse. Jonathan intensifia le baiser en posant sa main sur la joue de la jeune femme, et entremêla les doigts de son autre main avec ceux de Susan.
Susan rompit un instant le baiser pour reprendre son souffle.
Susan: Tu veux voir un tour de magie?
Lui dit-elle en souriant.
Jonathan : Eh bien montre-moi.
Répondit-il en souriant à son tour.
Susan lui prit ses lunettes, puis elle passa une de ses mains devant de haut en bas à deux reprises, et la fit disparaître, montrant ses deux mains vides, puis elle se rapprocha de nouveau de Jonathan pour l'embrasser tendrement.
Jonathan renversa Susan sur le canapé et la regardait.
Jonathan : Je t'aime...
Susan lui caressa la joue.
Susan: Moi aussi.
Jonathan embrassa de nouveau Susan, et passa ses mains sous son t-shirt. Il lui caressa ensuite sa poitrine quelques instants, puis lui enleva son haut. L'araignée tatouée était à présent bien plus visible. Elle était si bien faite qu'on aurait pu croire qu'elle était vivante et allait se mettre à bouger. Susan avait rougi lorsque Jonathan avait touché sa poitrine, mais en se retrouvant en soutien-gorge, son visage pris une teinte encore plus rouge, presque autant que sa chevelure. Elle était gênée, et elle eut un léger mouvement de recul. Jonathan le remarqua.
Jonathan : Je vais trop vite ? ... Je suis désolé.
Susan: Non, non, ce.... Ce n'est rien, c'est moi... C'est... Un réflexe...
Elle remit une mèche de cheveux derrière ses oreilles.
Jonathan : Si tu n'es pas prête, je comprendrai.
Susan: ... J'hésite...
Elle poussa un profond soupir, puis elle revint auprès de Jonathan.
Susan: ... Réessayons.
Jonathan fit un non de la tête et se releva.
Jonathan : Je ne veux pas forcer, on le fera quand tu te sentiras vraiment prête.
Susan lui fit un petit sourire. Elle se leva elle aussi pour embrasser Jonathan, avant de se rhabiller.
Susan: Je te remercie de l'accepter, Jo.
Jonathan : C'est normal.
Il lui sourit.
Jonathan : Je vais te laisser, demain je me lève tôt, rejoins-moi quand tu voudras.
Susan l'enlaça et le serra fort contre elle, puis ils se séparèrent pour aller dormir.
Deux jours plus tard, Susan avait une excellente nouvelle à annoncer à Jonathan. En effet, elle s'était récemment inscrite à un casting pour un film d'horreur, "La sirène du lac des brumes", et avait tenté sa chance pour obtenir le rôle de la sirène. Lorsqu'elle rentra à la maison, ce fut bien après Jonathan, et elle rayonnait de joie, elle ne pouvait pas cacher son sourire. Elle était même si heureuse qu'elle fredonnait.
En arrivant, Jonathan avait déjà mis la table, mais ne s'était pas installé. Il avait attendu que Susan revienne pour dîner. En attendant, il était en train de rédiger sur papier des résultats.
Susan: Jo, je suis rentrée!
Alors qu'elle déposait ses affaires, son fredonnement commençait à contenir des paroles.
En l'entendant, Jonathan cessa d'écrire et rangea vite fait dans ses tiroirs ce qu'il était en train de rédiger, pour aller accueillir la jeune femme.
Jonathan : Bonsoir.
Le jeune homme ne lui fit pas de bise, ni de câlin. Il avait pris un peu de recul avec Susan, il ne souhaitait pas la brusquer.
Jonathan : Tu as l'air d'avoir passé une bonne journée.
Susan: Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse! Je voulais te faire la surprise si jamais ça s'annonçait positif... Il se trouve que c'est le cas, alors il faut qu'on fête ça!
Toujours en fredonnant et en affichant un grand sourire, elle sortit de son sac une bouteille de champagne qu'elle alla poser sur la table de la cuisine. Elle se lava les mains et sortit deux verres.
Jonathan : Je suis heureux pour toi, c'est super.
Jonathan n'avait pas l'air très enthousiasme, ce que remarqua la jeune femme.
Susan: ..? Qu'est-ce qui ne va pas, Jonathan?
Jonathan : Je... Je vais bien, ce n'est rien ! Trinquons à ta réussite !
Susan: ... Jo...
Elle s'approcha de lui et posa ses mains sur les épaules de Jonathan.
Susan: Tu es sûr que tu ne veux pas en parler?
Jonathan : Sûr et certain.
Susan: ...
Elle l'embrassa sur la joue, puis servit les verres. L'enthousiasme de Susan était un peu refroidi à présent.
Susan: Je disais donc que je voulais te faire la surprise...
Jonathan : Et c'est une superbe surprise Susan, vraiment.
Il la prit dans ses bras et la serra tendrement contre lui.
Jonathan : Je suis content, sincèrement.
Susan: Merci, mais je ne t'ai pas encore dit ce que c'était.
Jonathan : Je crois savoir ce que c'est.
Susan le regarda avec un air amusé.
Susan: Ah, vraiment?
Jonathan : Tu as obtenu le rôle, n'est-ce pas ?
Susan: Oui! Et pas n'importe lequel! J'ai enfin décroché un rôle d'antagoniste! Je crois que savoir chanter est ce qui a été décisif. Dès demain on va commencer les essais de maquillage et de costume! Je jouerai le rôle de la sirène dans le film "La sirène du lac des brumes"! Le film devrait sortir en salles d'ici l'an prochain... Oh bien sûr, je ne dois pas te donner tous les détails à cause de mon contrat mais.... Je peux déjà te dire au moins ces deux choses-là, et puis... Ça reste entre nous.
Jonathan : Secret professionnel, je connais.
Susan embrassa Jonathan sur les lèvres cette fois, puis ils s'installèrent pour dîner après avoir trinqué.
Dans les mois qui suivirent, Jonathan et Susan se voyaient assez peu: Jonathan à cause de son travail, et Susan à cause des répétitions et du tournage du film. Et quand ils étaient à la maison, Jonathan était enfermé dans son bureau, à rédiger et faire des recherches, et Susan, elle, répétait son rôle, qui était essentiellement composé de chant, et de jeu de gestes et d'expression. D'ailleurs, elle répétait son rôle quand elle prenait ses bains, pour mieux se mettre dans la peau de son personnage. Jonathan avait l'impression de cohabiter avec une véritable sirène, tant Susan y mettait du sien dans ce rôle, mais surtout, à cause de sa magnifique voix. Parfois il suspendait son travail un instant pour l'écouter chanter dans l'appartement, avant de s'y remettre.
Un soir, Jonathan revint très tard et avec un cocard à l'œil gauche. Il espérait que Susan soit couchée pour ne pas qu'il le voit, mais en arrivant chez lui, la jeune femme ne dormait point.
Elle était assise devant la télé, écoutant distraitement un film d'épouvante, les yeux sur le script du film dans lequel elle allait jouer. En entendant revenir Jonathan, elle se leva d'un bond pour aller l'accueillir et le serra contre elle.
Susan: Jo! J'étais si inquiète!
Elle se recula un peu et vit son cocard.
Susan: Nom d'une mygale, que t'est-il arrivé?
Jonathan ferma la porte derrière lui et alla dans la cuisine se chercher une poche de glace.
Jonathan : Ce n'est rien Susan...
Jonathan avait eu dans la journée un patient, et ce patient était un camarade de classe qui l’avait malmené à l'époque. Jonathan avait fait semblant de ne pas le reconnaître et l'avait pris en consultation comme tous les autres, mais celui-ci lui rappela de mauvais souvenirs et réveilla une envie de vengeance. Dans la soirée, il s'était rendu chez ce patient avec son masque et une seringue. Sauf qu'il s'était fait frapper avant de pouvoir administrer sa toxine. Mais il n'avoua pas la vérité et se contenta de demeurer silencieux.
Susan se contenta d'observer Jonathan de loin pendant un petit instant. Puis elle alla poser son script pour se mettre en pyjama.
Susan: Jonathan... Est-ce que...
Jonathan : Oui ?
Susan se mit à rougir légèrement.
Susan: Aimerais-tu qu'on dorme ensemble, ce soir?
Jonathan : Tu... Es sûre ?
Susan remit une mèche de cheveux derrière son oreille.
Susan: Je songeais au début qu'on ne fasse que dormir ensemble et rien de plus mais... Finalement, pour ce soir... Pour ce qui serait de... D'aller plus loin... Ce serait à une condition... Quelque chose de très simple, ne t’en fais pas.
Jonathan : Je t’écoute.
Susan: … Dans le noir complet. Sans la moindre lumière.
Jonathan : Pourquoi maintenant ?
Susan détourna le regard en rougissant un peu plus.
Susan: Parce que... Parce que j'en ai envie...
Elle remit à nouveau en place une mèche de cheveux.
Susan: Ça me reste dans la tête depuis quelques jours...
Jonathan posa sa poche et prit la femme dans ses bras.
Jonathan : D'accord pour ce soir, laisse-moi juste le temps de me changer et je te rejoins.
Susan: Bien sûr.
Elle déposa un petit baiser sur le coin des lèvres de Jonathan, puis il sortit de la cuisine. Jonathan enleva ses vêtements et garda juste son boxer. Avant d'aller dans la chambre, il éteignit toutes les lumières, ainsi que la télé, et il y entra enfin. Susan était allongée sur le lit, mais n'avait retiré que son haut. Il lui restait encore son bas et son soutien-gorge. Il faisait noir dans l'appartement du docteur Crane, mais un rayon de lune perçait à travers les vitres de la chambre. Jonathan tira les rideaux et vint auprès de Susan. Lorsqu'ils furent proches, Susan enlaça son bien-aimé et se blottit contre lui.
Jonathan se mit à l'embrasser sur ses lèvres, puis descendit vers sa nuque. Sa main se posa sur son sein droit et commença à le caresser. Après quelques minutes, il descendit de nouveau, ses lèvres étaient posées sur la poitrine de la jeune femme, et en même temps, il baissait son soutien-gorge. Susan fut parcourue d'un léger frisson, mais elle le laissa faire, et l'aida même à se défaire de ce sous-vêtement, puis elle passa ses mains dans les cheveux de Jonathan.
Après avoir passé quelques minutes sur la poitrine de sa bien-aimée, il décida de passer à l'autre partie. Ses mains descendirent jusqu'à son bas, et il le tira vers lui. Jonathan ne pouvait pas le constater dans le noir complet, mais Susan était rouge comme une pivoine, et elle avait fermé les yeux. Elle descendit ses mains délicates sur les épaules de Jonathan, qu'elle caressait du bout des doigts. Elle était à présente nue. Jonathan se mit entre les jambes de Susan, puis il enleva son boxer.
Jonathan : *se met contre Susan* ... Te sens-tu prête ?
Susan remonta une de ses mains jusqu'au visage de Jonathan et le rapprocha du sien pour l'embrasser. Puis, elle sépara de quelques centimètres seulement leurs lèvres et murmura sa réponse:
Susan: Je pense que oui, Jo...
Jonathan bougea un peu et commença ses mouvements de bassin. Susan laissa échapper quelques petits gémissements au début, mais elle demeurait silencieuse par la suite. On n'entendait que sa respiration, couplée à celle de Jonathan. De plus, la jeune femme ne remuait pas énormément. Elle avait la main gauche posée sur la nuque de son partenaire, la main droite sur l'épaule de celui-ci, et laissait faire Jonathan, presque comme si elle était figée. Pendant l'acte, Jonathan se remémorait sa soirée. Elle avait été à la fois bonne et mauvaise. Il était contrarié, et sans le vouloir il se vengeait sur Susan en allant plus vite, mais il s'en rendit compte et se mit donc à ralentir avant de se retirer. Tous deux s'allongèrent chacun de leur côté, dos à dos. Jonathan ne pouvait le voir dans le noir, mais Susan pleurait un peu, cependant ce n'était pas parce qu'il lui avait fait mal. Elle avait commencé à pleurer dès l'instant où elle s'était tue. En réalité, bien qu'elle ait eu réellement envie au départ d’aller plus loin avec Jonathan, elle s'était souvenue malgré elle de Weinstein. Bien qu'il ne l'ait jamais déflorée lui-même, il lui avait fait des attouchements, et parfois, Susan avait pu entendre les cris de désespoir de ses camarades féminines lorsqu'elle était au Harvey's, depuis sa loge. Mais le pire, selon Susan elle-même, c'était que pendant l'acte, elle n'avait pas ressenti le plaisir auquel elle s'attendait. Bien que les caresses de son partenaire eurent été agréables, et qu'il se soit montré doux, que Susan fusse même touchée que son bien-aimé la désire (et ce, depuis la première tentative de celui-ci), qu'elle ait essayé de se laisser envahir par le bonheur, elle était déçue. Mais pas à cause de Jonathan. Elle l'était à cause d'elle-même. Elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas avec elle. Et alors qu'elle y réfléchissait, que cela tournait à présent dans sa tête, elle ne put cette fois-ci contenir un sanglot, qui parvint aux oreilles de Jonathan.
Il se tourna vers elle.
Jonathan : Susan ? Que t'arrive-t-il ? T'ai-je fait mal ?
Susan: N... Non... Ce n'est pas de ta faute, Jonathan...
Elle se cramponna à son oreiller.
Jonathan : Alors pourquoi ?
Susan: ... Si je te le dis, tu me promets de ne pas le prendre mal?
Jonathan : Dis-le...
Susan se tourna vers Jonathan et lui fit part de ses tourments. Elle prenait le temps de reprendre son souffle entre deux sanglots lorsqu'elle parlait.
Jonathan : Je... Je vois.
Même si elle disait qu'il n'y était pour rien, Jonathan se sentit mal. Il n'était pas fâché, mais intérieurement il se disait qu'il ne méritait pas ça, alors il se leva du lit et fouilla dans sa commode pour trouver un bas. Susan avait de nouveau tourné le dos, et sanglotait en silence dans son oreiller. S'il n'avait pas fait totalement noir, Jonathan aurait pu voir quelques cicatrices le long de la colonne vertébrale de celle qu'il aimait: les marques de ceinture de M. Skinner.
Ils passèrent le reste de la nuit dans le même lit, mais ils ne se touchèrent plus.
Le lendemain, Susan se leva bien plus tôt que Jonathan. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et son coussin était trempé de larmes. Elle n'avait pas cessé de pleurer. Elle était extrêmement fatiguée, et hélas, une longue journée l'attendait. Elle marcha silencieusement jusqu'à la cuisine, où elle prépara son petit-déjeuner et but deux tasses de café. Puis elle alla se toiletter, s'habilla, mais avant de sortir, elle alla prendre une feuille et un crayon, griffonna dessus un simple mot à l'intention de Jonathan, "je t'aime", qu'elle laissa sur la table de la cuisine, puis elle sortit enfin, en se disant que se promener de bon matin lui changerait peut-être les idées, et qu'en rentrant ce soir, les choses auraient été digérées, tant pour elle que pour Jonathan.
Quand Jonathan se réveilla, il vit que Susan n'était plus là, mais cela ne le surpris pas, au contraire. Il quitta le lit puis alla dans la cuisine, là il vit le mot laissé par Susan. Jonathan prit le papier en main et en fit une boulette pour le jeter. Il ne savait plus quoi penser de tout ça, lui aussi laissa un mot, disant qu'il rentrerait sûrement tard à cause du boulot. Mais en vérité il voulait prendre ses distances, le temps de digérer l'information. Il prit toutes ses recherches avec lui qu'il mit dans sa mallette, s'habilla et quitta l'appartement.
La journée de Susan fut extrêmement difficile pour elle. Il lui fallut faire des efforts absolument immenses pour que ses petits soucis personnels ne gâchent pas le tournage du film, et même lors des pauses, elle feignait la joie, afin de ne pas inquiéter l'équipe. Ses talents de comédienne étaient si bons que les autres n'y voyaient que du feu.
Enfin, lorsqu'elle rentra à la fin de la journée, elle était épuisée. Elle n'avait même pas envie de répéter son rôle comme elle en avait pris l'habitude. Elle n'avait pas faim, non plus, mais elle vit le mot de Jonathan sur la table.
Susan: ...
Elle alla se coucher directement, sans même prendre la peine de se mettre en pyjama, tant elle était épuisée psychologiquement.
Les jours suivants, Jonathan était moins présent. Il laissait cependant toujours un mot à Susan, disant qu'il rentrerait tard à chaque fois. Les raisons étaient simplement ses recherches, il y prenait goût et cela le changeait. Ses victimes étaient ses patients, mais il ne choisissait pas n'importe lesquels... Il prenait les plus fragiles psychologiquement, il voulait les "guérir" de leurs peurs, mais parfois il faisait des exceptions. Il s'en prenait à des connaissances de son collège qui venaient le voir, et il adorait ça.
Mais un soir il rentra plus tôt, et Susan était encore debout.
Jonathan : Oh, bonsoir.
Susan était devant la télé, qui diffusait un film d'épouvante, et elle avait sur les genoux des feuilles.
Susan: Bonsoir, Jo.
Elle ne prit pas la peine de se lever, elle se contenta de faire un petit signe de main pour le saluer de loin. Les feuilles qu'elle avait sur ses genoux étaient des articles sur de grands appartements à vendre. Susan en avait très souvent feuilletés depuis que Jonathan l'accueillait chez elle, au départ c'était pour ne pas abuser de l'hospitalité de celui-ci, puis quand leurs sentiments amoureux se sont affirmés, c'était parce qu'elle trouvait que l'appartement était trop petit.
Jonathan déposa dans l'entrée sa mallette et un sac de course, puis alla vers Susan pour lui faire une bise sur la joue.
Jonathan : *remarque les articles* Qu'est-ce que c'est ?
Susan: Eh bien...
Elle tenta de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille mais elle le fit si machinalement que la mèche s'échappa. Cependant elle n'y prêta pas attention.
Susan: Cela fait longtemps que je vis ici avec toi... On avait dit que je resterai le temps que j'ai du travail... Il se trouve que c'est le cas, maintenant, donc... J'envisageais d'aller vivre dans un appartement plus grand... *soupire* Sache que ce n'est pas à cause de ce qui s'est passé entre nous que je fais ça... Et... Si jamais tu souhaites également habiter dans un lieu plus espacé... Avec moi... J'en serai ravie.
Elle prit délicatement la main de Jonathan, mais il l’enleva.
Jonathan : Tu n'as pas envie d'être avec moi...
Susan: Jo, évidemment que si! ... Si je pense à un appartement plus grand, c'est parce que je me disais aussi que...
Elle se mit à rougir, et à nouveau, elle remit sa mèche de cheveux derrière son oreille.
Jonathan : Quoi ?
Susan: Je me disais que... On pourrait peut-être... Fonder une famille...
Jonathan ne savait quoi répondre à ça, il ne s'y attendait pas. Il retourna chercher le sac de course et alla dans la cuisine pour les ranger. Susan se leva pour le rejoindre.
Susan: Jonathan...
Il ne tourna pas la tête vers elle. Susan soupira.
Susan: Je suis désolée... C'était peut-être encore trop tôt pour que je te le dise...
Elle soupira, puis elle prit son manteau et se chaussa, dans le but d'aller se promener à l'extérieur.
Jonathan : Où est-ce que tu vas ?
Susan: Faire un tour.
Elle prit le double de la clé de l'appartement. Jonathan retint le bras de la jeune femme.
Jonathan : C'est dangereux, tu ne sors pas...
Susan: Et toi alors? Tu es bien souvent sorti tard le soir, et il ne t’est pas arrivé grand-chose de vraiment dramatique.
Jonathan : *soupire* ... Parlons...
Susan: Tu as raison...
Elle reposa ses chaussures, son manteau et la clé, et le couple alla s'assoir sur le canapé pour discuter.
Jonathan : Susan, écoute... Il ne faut pas m'en vouloir... C'est si inattendu et je pensais que tu ne m'aimais pas comme tu le prétends...
Il posa sa main sur la joue de Susan et la regarda dans les yeux.
Jonathan : Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie...
De petites larmes coulèrent des yeux de Susan. Elle posa sa main sur celle de Jonathan.
Susan: Toi aussi, Jonathan. Sans toi je serais sans doute encore sous l'emprise de Brandon... Et quand je repense à notre enfance... Ce sont vraiment mes souvenirs les plus heureux. De même que les moments que nous avons passés ensemble récemment.
Elle l'enlaça.
Susan: Je t'aime, Jonathan. Et je t'aimerais toujours, quoi qu'il arrive.
Jonathan : Je t'aime aussi...
Jonathan déposa un baiser sur ses lèvres, mais il fut interrompu car quelqu'un frappa à la porte. Jonathan se leva et ouvrit. Il s'agissait d'une femme, elle était en larmes mais elle paraissait en colère. Jonathan la reconnu : c'était la femme d'un des patients que Jonathan avait eu. Cette femme était venue accuser Jonathan de l'état de son mari. Effectivement celui-ci avait été victime de la toxine que le docteur avait mise au point, mais Jonathan allait le nier.
Femme: Vous... Avez rendu mon mari complètement fou! Qu'est-ce que vous lui avez fait!? Depuis son rendez-vous il a perdu la raison et il a été interné! Qu'est-ce que vous lui avez fait!
Susan s'était levée et écoutait de loin la conversation, en gardant ses distances.
Jonathan : Je n'ai rien à voir avec ça, votre mari et moi avons simplement discuté, rien de plus… Maintenant je vous prierais de quitter les lieux s'il vous plaît.
Femme: Vous mentez! Vous lui avez forcément fait quelque chose! Il allait très bien avant de venir vous rendre visite!
Jonathan : Je vous le répète, je n'y suis pour rien ! Maintenant partez où j'appelle la police.
La femme sortit une arme à feu de son sac à main et la pointa sur Jonathan.
Jonathan : Madame ... Veuillez baisser votre arme.
Femme: *tremble* Vous lui avez fait quelque chose, je le sais!
Susan commençait à trembler. Elle craignait qu'il n'arrive quelque chose de grave, alors elle accourut aussitôt.
Susan: Madame, rangez ça tout de suite, s'il vous plaît!
Susan avait pris un air très doux, et posa une main sur celles de la femme, qui tenait l'arme. Elle tremblait toujours.
Jonathan : Très bien... Je vais vous dire la vérité mais elle risque d'être dure à entendre... Votre mari ne vous aimait pas... Il se plaignait sans cesse de votre comportement envers lui, alors il prenait des drogues pour oublier en quelque sorte sa vie avec vous...
Jonathan prit doucement sa mallette et fouilla l'intérieur pour confirmer ce qu'il disait. Il sortit un carnet et trouva la page en question.
Jonathan : Je suppose qu'après notre rendez-vous il ne m'a pas écouté et s'est drogué de nouveau... J'ai fait des recherches concernant les substances qu'il prenait... Et les effets indésirables sont nombreux... Dont les hallucinations. Et sachez que les effets peuvent apparaître du jour au lendemain...
La femme tremblait toujours mais l'étreinte semblait se desserrer autour de son arme. Susan la prit délicatement.
Femme: Non... C'est impossible...
Le teint de la femme était devenu livide. Susan avait de la peine pour elle, cependant il y avait quelque chose qui semblait étrange dans cette situation selon la rousse. Elle ne savait pas quoi, mais elle éprouvait cette sensation.
Des larmes montèrent aux yeux de la femme, qui éclata en sanglots et s'enfuit en courant et en répétant "Ce n'est pas vrai! Ce n'est pas possible!".
Jonathan referma la porte à clé et se tourna vers Susan.
Jonathan : J'irai remettre l'arme à la police demain matin...
Il remarqua l'absence de Susan.
Jonathan : Susan, ça ne va pas ?
Susan avait le dos tourné, les yeux baissés vers son avant-bras droit, là où il y avait les marques de morsure de ses araignées.
Susan: Jo, dis-moi... Y aurait-il... Y aurait-il quelque chose dont tu ne m'aurais pas parlé?
Jonathan : Pourquoi me demandes-tu ça ?
Susan: ... Je ne sais pas. Pendant un instant, je me suis demandé si... S'il n'y avait pas... *soupire* Non, je n'ai rien dit, oublie ça.
Jonathan : Susan, je ne vais pas me fâcher si c'est ce que tu crains, alors dis-moi.
La rousse remit une de ses mèches de cheveux avant de se prononcer.
Susan: ... Tu me caches des choses, n'est-ce pas?
Jonathan : Non voyons, qui t'as mis cette idée en tête ?
Susan: Personne, personne. C'est juste que... Comme tu revenais souvent tard... Et vu ce qui vient de se passer... *soupire* Pardon, je suis désolée.
Jonathan : ... J'avais besoin de réfléchir pour nous deux, prendre du recul... C'est pour ça que je rentrais tard... Mais aujourd'hui, sache que je n'ai plus de doute pour nous.
Il s'approcha et l'embrassa tendrement.
Susan: Je comprends.
Elle l'enlaça et le serra fort contre elle.
Les trois mois qui suivirent furent relativement stables pour le jeune couple. Susan avait retrouvé le sourire, et avait laissé le temps à Jonathan de réfléchir au sujet de sa proposition, à savoir "fonder une famille". Elle continuait à se rendre au tournage de "La sirène du lac des brumes", sans jamais se douter de la double vie que menait Jonathan.
Aujourd'hui, le tournage allait toucher à sa fin, aussi Susan informa au matin son bien-aimé qu'une fête allait avoir lieu le soir même pour célébrer cela.
Susan: Aimerais-tu venir? J'adorerais te présenter l'équipe du film et mes collègues! Oh, bien sûr, tu peux nous rejoindre plus tard si tu as du travail, je peux te donner le lieu de rendez-vous.
Jonathan se préparait, il était en train de mettre sa veste.
Jonathan : Je viendrai avec plaisir et j'essaierai de ne pas trop traîner.
Susan lui fit un grand sourire.
Susan: Formidable.
Elle nota rapidement sur un bout de papier ce qu'elle avait dit, pendant que Jonathan finissait de se préparer. Elle le lui donna, il le rangea dans une de ses poches, puis elle l'embrassa.
Susan: Passe une bonne journée, Jo.
Jonathan : Toi aussi.
Il prit ses affaires et partit.
Susan quitta l'appartement peu de temps après. La dernière journée de tournage se passa à merveille. Tout le monde était d'excellente humeur, et en même temps un peu triste que ce soit fini. Chacun avait hâte de voir le résultat final, il ne manquait plus qu'à faire passer le tout en post-production, et le film allait pouvoir sortir dans les temps.
Le soir venu, un buffet avait été dressé, et toute l'équipe était présente, la plupart étaient venus avec de la famille ou quelques amis. Le réalisateur, le producteur, les deux scénaristes, les techniciens, les accessoiristes, les maquilleurs, les costumiers, etc... Tout le monde était réuni. Et le réalisateur avait préparé un petit discours pour la soirée, cependant, comme Susan avait dit que son "fiancé" se joindrait à eux plus tard, il tenait à ce que ce dernier puisse entendre ce qu'il a à dire, afin qu'il soit fier d'elle et de ses talents.
Ainsi, en attendant que Jonathan les rejoigne, Susan grignotait, buvait, discutait avec tout le monde, guettant de temps à autre une tête familière.
Jonathan fini par arriver, il avait dû passer chez lui pour se changer. En arrivant, il vit Susan bavarder avec d'autres personnes. Il lui tapota l'épaule.
Jonathan : Bonsoir.
Susan: Ah, Jo, tu es enfin là!
Un homme portant un béret sur la tête tendit sa main vers Jonathan en arborant un sourire chaleureux.
Sampson: Bonsoir, je suis Michael Sampson. Vous devez être le fiancé de Sue, pas vrai?
Jonathan prit la main et la serra.
Jonathan : Oui, et je suppose que vous êtes le réalisateur.
Sampson: Ha ha ha! Oui en effet c'est bien moi! Et comme vous êtes enfin arrivé...
Sampson tapota bruyamment à plusieurs reprises sur son verre pour attirer l'attention de tout le monde. Le brouhaha se tut et la foule se tourna vers le réalisateur.
Sampson: Chers collègues, chers amis, je vous remercie tous d'être venus ce soir pour célébrer la fin du tournage de mon film, "La sirène du lac des brumes"! Nous avons passé de longs mois très agréables tous ensemble, l'ambiance sur le plateau était formidable, je suis vraiment ravi d'avoir pu tourner ce film avec vous tous! Mais tout cela ne serait rien sans la star de notre film, j'ai nommé Susan Skinner!
Tout le monde se mit à l'applaudir. La jeune femme fit un sourire, et en même temps, elle se remit une mèche de cheveux derrière l'oreille.
Sampson: Pour toutes les personnes qui n'étaient pas présentes sur le plateau, sachez que la performance de Sue a été absolument incroyable! Vous serez bluffés en la voyant à l'écran lorsque le film sortira! Il s'agit là de son tout premier rôle au cinéma et je suis absolument certains que de grandes portes vont s'ouvrir pour elle! Je remercie également tout le reste de l'équipe du film, car vous êtes tous aussi incroyables et talentueux qu'elle! Je remercie également le producteur pour avoir financé le projet! Et je vous souhaite à tous une agréable soirée!
Il porta un toast et tout le monde l'imita, puis le bruit de foule reprit.
Sampson: Je vais vous laisser entre vous, les tourtereaux. Sue, ce fut un plaisir de t'avoir comme actrice. Tu as été absolument parfaite.
Susan: Merci beaucoup.
Sampson: J'espère que nos chemins se croiseront de nouveau. Ah, et monsieur le fiancé de Sue... Tenez.
Il lui donna un billet.
Sampson: C'est pour voir le film en avant-première.
Il lui fit un clin d'œil et s'éloigna, laissant Susan et Jonathan entre eux.
Jonathan : Je suis ravi pour toi Susan, ton rêve s'est enfin réalisé. *sourit*
Susan: Oui. Mais c'est grâce à toi. Si on ne s'était pas retrouvés, je ne serais pas ici à l'heure actuelle.
Jonathan : C'est vrai.
Dit-il, toujours en souriant.
Jonathan : D'ailleurs, j'ai moi aussi une bonne nouvelle à t'annoncer.
Susan lui caressa vaguement les cheveux comme s'ils étaient dans le désordre et qu'elle voulait les remettre en place.
Susan: Et quelle est-elle?
Jonathan : J'ai beaucoup réfléchi et... J'accepte de fonder une famille avec toi.
Susan fit tomber son verre par terre dans un bruit suffisamment audible pour la plupart des gens présents sur les lieux, et alors que des larmes de joie lui montèrent aux yeux, elle sauta au cou de Jonathan pour l'embrasser. Le fracas du verre ayant attiré l'attention de certaines personnes, ils regardèrent vers le couple, et en les voyant s'embrasser, ils se mirent à soupirer un "oooooooh", trouvant la scène mignonne, et ils se mirent même à applaudir. Quelqu'un les prit même en photo.
Jonathan : Et que dirais-tu qu'on commence maintenant ?
Dit-il à voix basse.
Susan lui répondit par un simple sourire, tout en rougissant. Elle l'embrassa sur la joue après s’être remis une mèche de cheveux derrière l’oreille, puis elle alla retrouver Sampson pour lui dire qu'elle et Jonathan partaient. Sampson l'enlaça et lui fit une tape amicale dans le dos, quelques autres collègues de Susan la saluèrent également, et le couple s'éclipsa pour rentrer.
Arrivés chez eux, Jonathan ferma la porte d'entrée et commença à déshabiller Susan, tout en l'embrassant et en lui murmurant des « je t'aime ». Susan se retrouva assez vite en sous-vêtements, mais de son côté, elle avait également aidé Jonathan à ôter ses vêtements, bien qu'elle s'exécutait de manière plus timide, et lui avait également fait disparaître à nouveau ses lunettes, ce qui les fit sourire tous les deux. Jonathan la prit dans ses bras et la porta jusque sur le divan du salon. Tout en l'allongeant, il l'embrassa passionnément.
Jonathan : Je t'aime Susan... Tellement...
Il prenait son temps, et allait doucement dans ses gestes.
Susan: Moi aussi.
Elle lui caressa le dos et les épaules.
Susan: Attends... Avant qu'on aille plus loin...
Elle lui montra ses mains vides, puis ferma son poing droit, le caressa de la main gauche, puis rouvrit le poing droit: elle venait de faire apparaître un bandeau noir qu'elle s'attacha autour de la tête.
Susan: *rougit* Tu peux continuer.
Elle l'embrassa et passa sa main dans les cheveux de Jonathan. Jonathan ne comprit pas pourquoi elle avait souhaité se bander les yeux, mais il continua.
Comme leur première fois, Jonathan enleva le reste de vêtements sur Susan, tout en lui caressant son corps pendant quelques minutes, puis il passa à l'acte. Il allait doucement, sans brutalité. Susan continuait à rougir, mais elle embrassa tout de même Jonathan sur les lèvres et dans le cou, et caressait sa peau, puis elle descendit un peu plus: elle posa timidement ses lèvres sur le torse de son bien-aimé, et elle lui avait entouré les hanches de ses bras fins, toujours en lui effleurant la peau.
Après plusieurs minutes de plaisir, Jonathan se retira et se mit assis dans le canapé. Il aida Susan à se redresser et l'enlaça.
Jonathan : Comment te sens-tu ?
Elle défit son bandeau puis embrassa amoureusement Jonathan avant de lui répondre.
Susan: Je vais bien...
Jonathan se mit à sourire, puis se leva du canapé avec Susan et alla dans la chambre. Ils continuèrent un peu à s'embrasser, puis finirent par s'endormir dans les bras l'un de l'autre.
Le mois passa, et durant cette période, Susan avait annoncé à Jonathan qu'elle était déjà enceinte, ce qui créa un immense bonheur dans le couple, mais ce beau moment n'allait pas durer. Vers la fin de ce même mois, on entendit parler de personnes qui devenaient folles du jour au lendemain. La police s'était penchée sur cet étrange phénomène et remarqua quelque chose : toutes les victimes étaient des patients du docteur Jonathan Crane.
Un jour, alors que Jonathan était parti travailler, Susan était seule dans l'appartement. Elle entendit frapper à la porte, et en allant ouvrir, la police se présenta.
Commissaire: *montre son badge* Bonjour, mademoiselle, nous sommes désolés de vous importuner, mais est-ce que le docteur Crane est là?
Susan: Non, il est à son travail... Que se passe-t-il?
Commissaire: Je vois... Nous avons à lui parler, et nous avons besoin de fouiller son appartement.
Susan était étonnée, mais elle n'eut pas le choix de toute façon. Elle les observa fouiller, l'air inquiète. Lorsqu'ils ouvrirent les fameux tiroirs que Susan n'avait pas le droit d'inspecter, un des policiers appela son supérieur.
Policier: Chef, j'ai trouvé ce qu'on cherche!
Le commissaire vint jeter un œil. La police prit tous les papiers et partit avec.
Susan: Qu'est-ce que...?
Commissaire: Je suis vraiment navré pour vous, mademoiselle...
Lui dit-il en posant une main amicale sur l'épaule de Susan, avant qu'il ne s'en aille, suivi des autres policiers. Cependant deux feuilles chutèrent sans qu'ils ne s'en aperçoivent alors qu'ils eurent franchi le seuil de la porte. Susan les ramassa en observant partir la police. Elle ne souhaitait pas inspecter le contenu, se rappelant que Jonathan ne voulait pas qu'elle le fasse, mais certains mots interpellèrent sa vue, et malgré elle, elle finit par lire les écrits de son bien-aimé, ce qui lui glaça le sang.
Alors que Jonathan était en plein rendez-vous, il entendit sa secrétaire parler à quelqu'un... Une voix d'homme se fit entendre, et il disait qu'il était de la police. Jonathan comprit qu'ils étaient venus pour lui.
Le commissaire frappa à la porte.
Commissaire: Docteur Crane? Ouvrez s'il vous plaît, c'est la police.
Jonathan : Une minute !
Le patient ne comprit pas : il vit le docteur Crane prendre sa veste, ouvrir la fenêtre et passer par l'escalier de secours.
La police attendit un peu, mais en n'entendant plus rien, ils finirent par entrer. Le patient était seul dans la pièce. La fenêtre était ouverte. Ils comprirent.
Commissaire: Vite! Il faut le rattraper!
Jonathan était parvenu à s'enfuir et à les semer après plusieurs minutes de poursuite. Il était retourné chez lui mais en arrivant devant sa porte, il constata que le double des clés était dessus, et que par conséquent il ne pouvait pas mettre les siennes.
Jonathan : Susan ?
Jonathan entendit des pas à l'intérieur de l'appartement. Il en conclut que Susan était juste derrière la porte.
Jonathan : Susan, ouvre-moi s'il te plaît, j'ai oublié quelque chose…
Jonathan ne savait pas que Susan avait découvert son secret. Il toqua à nouveau à la porte...
Jonathan : Susan, je sais que tu es là, ouvre-moi.
Susan: ...
Susan posa une main hésitante sur la poignée.
Susan: Je savais que tu me cachais quelque chose... Mais je ne pensais pas que c'était...
Jonathan l'entendit sangloter. Jonathan eut le cœur serré, il comprit alors qu'elle le savait.
Jonathan : Je peux tout expliquer ! Susan... Mon amour, s'il te plaît ... Laisse-moi entrer.
Au bout de quelques secondes, Susan finit par ouvrir la porte. Alors que Jonathan posa le pied dans son appartement, il vit que tout avait été retourné, et Susan reculait au fur et à mesure qu'il avançait de quelques pas. Il remarqua d'ailleurs une valise et la sacoche de Susan posée juste devant.
Jonathan : Susan... Écoute-moi... Je n'ai fait de mal à personne...
Susan: La police a oublié ça...
Elle lui mit les feuilles devant le visage, et des larmes continuaient à tomber de ses yeux bleus.
Susan: Et ce n'est pas ce que tes écrits disent!
Elle avait les doigts crispés sur les feuilles, si bien qu'elle les froissait un peu.
Susan: Jonathan, qu'est-ce que tu as fait...?
Jonathan : Susan... Calme-toi.
Il tendit sa main vers elle mais elle le repoussa et réclama des réponses.
Susan: Qu'est-ce qui t'a pris d'injecter cette chose à des innocents?
Elle le regardait dans les yeux d'un air terrorisé, son beau visage ruisselant de larmes.
Jonathan : Ils n'étaient pas tous innocent... Weinstein par exemple...
Susan: Je ne parle pas de lui! Je te parle des autres! Qu'est-ce qu'ils t'ont fait pour que tu leur fasses ça?
Jonathan : ... J'ai voulu les aider à vaincre leur peur... Et d'autres... Simple vengeance...
La peur s'intensifia dans les yeux de Susan.
Susan: "Simple vengeance"?
Jonathan : ... Tu ne peux pas comprendre...
Le regard de Jonathan changea, il était déçu.
Susan: ... De qui donc voulais-tu te venger?
Jonathan : Des personnes du passé…
Susan: Tu veux dire...
Jonathan : Oui, les personnes qui m'ont malmené.
Susan: Alors à quoi ça a servi dans ce cas, que je m'oppose à eux quand nous étions au collège? Tout ça est loin derrière nous depuis longtemps!
Elle le regarda avec peine.
Susan: Tu n'es plus le même qu'avant...
Jonathan : Tu te trompes ! Je suis le même mais en mieux ! J'ai évolué Susan, je t’ai toi et bientôt nous aurons une famille, une vraie famille... Et mon amour pour toi est sincère !
Susan: Jo, tu ne peux pas continuer à faire ça... Tu as la police aux trousses à présent... Tu...
Elle se mit à trembler.
Susan: Tu ne vas pas expérimenter ta science sur notre futur enfant, n'est-ce pas?
Jonathan serra les poings en entendant cela et pour la première fois, il s'emporta.
Jonathan : Non, bien sûr que non ! Je ne suis pas un monstre Susan ! ... Jamais je ne te ferai de mal ! Encore moins à notre enfant !
Susan: ...
Elle lui tourna le dos. Susan était perdue, elle ne savait que faire. Valait-il mieux qu'elle parte, finalement? Elle n'était plus sûre de rien. Elle aimait toujours profondément Jonathan, mais au vu de ce qu'elle venait d'apprendre sur lui, il était devenu fou. Ce n'était plus le petit garçon sensible et timide d'autrefois. Bien sûr, avec le temps, les gens changent, mais Susan n'aurait jamais pensé que les choses vireraient ainsi.
La rousse cacha son visage dans ses mains en sanglotant. Jonathan réfléchissait, il ne voulait pas perdre Susan. Il l’aimait plus que tout, il dû donc faire un choix pour la convaincre de rester avec lui, et être pardonné.
Jonathan : ... J'accepte de me rendre à la police et de me faire soigner...
Susan se tourna lentement vers lui et le regarda, toujours en pleurs.
Jonathan : S'il te plaît... Ne me laisse pas...
Il se mit à genoux et prit les mains de Susan, tout en posant sa tête contre son ventre.
Jonathan : Je t'aime Susan... Je suis sincère... Je l'ai toujours été... Et je te fais la promesse de me soigner.
Susan se laissa tomber à genoux et enlaça Jonathan.
Susan: Je t'aime aussi, Jonathan... *sanglote*
Au même moment, la police arriva sur les lieux. Jonathan se retourna et se leva en gardant les bras en l'air.
Jonathan : Je me rends... Mais s'il vous plaît, laissez ma femme... Elle n'était au courant de rien…
Commissaire: Très bien. Passez-lui les menottes.
La police embarqua Jonathan. Il fut interrogé puis interné à l'asile d'Arkham. Susan ne vint pas lui rendre visite immédiatement car elle avait besoin de temps pour digérer les événements qui venaient d'avoir lieu. De plus, Jonathan ne pouvait pas encore recevoir de visites, il fallait donc patienter un peu. Ce fut seulement au bout de trois mois que ce fut possible. Lorsqu'ils se retrouvèrent, le ventre de Susan avait légèrement gonflé. Elle était assise face à Jonathan, et tous les deux étaient séparés par une vitre.
Jonathan : Je suis content de te revoir Susan…
Susan le regarda. Elle lui souriait, mais avait l'air triste.
Susan: Je le suis également, Jonathan.
Jonathan : Alors, que me racontes-tu ? Ton film est sorti, non ? Et comment se porte notre enfant ?
Susan: Oui, "La sirène du lac des brumes" est sorti. L'accueil a été... Mitigé. Mais selon les journaux, ce qui "sauve" le film, c'est la mise en scène et surtout, ma performance. Pourtant le film a rapporté beaucoup, parce que des admirateurs de Raven m’ont reconnue et sont allés voir le film. Et... J'ai demandé à ce qu'on te fasse une projection privée, rien que pour toi... Puisque tu n'as pas pu venir à l'avant-première. Et concernant notre enfant... Oui, il va bien.
Jonathan : C'est super, Susan... Et est-ce un garçon ou une fille ?
Susan: A priori... *sourit* Ce sera un Jonathan junior.
Jonathan : Vraiment ? C'est merveilleux.
Il posa sa main contre la vitre.
Jonathan : J'ai tellement envie de te prendre dans mes bras et de t'embrasser... Tu me manques mon amour…
Susan posa aussi sa main contre la vitre.
Susan: Tu me manques aussi.
Elle posa également son front contre la vitre.
Susan: Dans combien de temps vas-tu sortir?
Jonathan : Je ne sais pas, mais parle au médecin qui me suit, il te dira.
Susan: D'accord. Je le ferai.
Gardien : Crane, la visite est terminée.
Jonathan : ...
Gardien : Mademoiselle Skinner, s'il vous plaît.
Susan posa un baiser sur la vitre, Jonathan fit de même.
Susan: À bientôt, Jonathan.
Et elle partit, mais demanda tout de même à parler au médecin qui s'occupait de son bien-aimé avant de sortir de l'asile d'Arkham.
Quelques jours plus tard, on vint installer dans la cellule de Jonathan de quoi projeter le fameux film dans lequel Susan avait joué.
"La sirène du lac des brumes", un film d'horreur réalisé par Michael Sampson. Le film racontait l'histoire d'une sirène qui habitait dans un lac qu'on disait hanté. Il y avait du brouillard absolument tout le temps, peu importaient les saisons et les heures. Pendant la grande majorité du film, on ne voyait pas distinctement la sirène en question. Elle attirait les gens avec son chant mélodieux - qui était donc Susan qui chantait réellement en direct sur le plateau - et dévorait les malheureux qui venaient à sa rencontre. Le "monstre" du film était révélé petit à petit, et ce n'était que dans le dernier acte qu'on pouvait la voir dans son entièreté. Susan était totalement méconnaissable, seuls ses cheveux roux rappelaient que c'était bien elle, mais sinon, on lui avait fait porter des dents pointues, on avait utilisé ses marques de morsures d'araignées pour faire comme si toute la peau de son corps était nécrosée, son tatouage avait été si bien masqué par le maquillage, les prothèses et le costume qu'on aurait dit qu'il avait disparu de sa peau, et elle avait une magnifique queue de sirène à partir de sa taille. C'était très réussi, et elle était absolument terrifiante. C'était un monstre assoiffé de sang et de chair humaine qui se trouvait à l'écran, l'opposé total de la douce Susan que Jonathan connaissait si bien.
Et à la fin, la sirène mourrait, tuée par l'héroïne du film d'une manière sanglante. La mort emmène à la fois la sirène, mais aussi le brouillard du fameux lac des brumes.
Pendant ce temps, le docteur Bloom avait accepté de recevoir Susan. Il s'était excusé de ne pas l'avoir prise avant, car il était en congé et n’était revenu que le jour précédent.
Dr Bloom : Asseyez-vous mademoiselle Skinner.
Elle s'assit. Le docteur lui proposa une boisson, qu'elle accepta.
Dr Bloom : Alors dites-moi, de quoi souhaitez-vous parler ?
Susan: J'aimerais simplement savoir... Dans combien de temps estimez-vous que Jonathan sorte?
Dr Bloom : Dix s’il se conduit bien et que le traitement fonctionne, sinon ce serait quinze, voir vingt ans.
Susan se crispa sur elle-même.
Susan: Très bien... Je vous remercie... C'est tout ce que je voulais savoir.
Elle serra la main du docteur Bloom pour le saluer et quitta l'asile d'Arkham. Lorsqu'elle fut rentrée, elle prit une de ses grosses araignées en main, qu'elle caressa un peu avant de la laisser se promener sur sa peau, puis elle posa une main sur son ventre et s'adressa à son bébé.
Susan: Au moins dix ans sans que tu ne puisses être auprès de ton père... *soupire* S'il le faut... Si c'est pour son bien...
Une petite larme tomba de son œil.
Cinq années s'étaient écoulées, et depuis tout ce temps, Jonathan continuait son traitement, qui consistait à parler et à prendre des médicaments. Le médecin en charge de lui constatait des progrès, mais ce qu'il ignorait, c'était que Jonathan faisait semblant, qu'il jouait la comédie pour espérer sortir plus tôt que prévu. Le docteur n’y voyait que du feu.
Un jour, lors de ses rendez-vous habituels, Jonathan parla d'un sujet qui lui tenait à cœur et qui pour le coup, était sincère. Son fils, Aiden. Susan lui avait promis qu'il le verrait le jour de ses 5 ans et ce jour était arrivé.
Au vu des progrès que Jonathan avait fait, et que les visites que Susan effectuaient de temps en temps semblaient contribuer au bien de son patient, le docteur accepta. En effet, après avoir accouché, Susan rendait moins souvent visite à son bien-aimé, entre l'enfant qui avait besoin de sa mère, et la carrière d'actrice qui avait repris, elle était très occupée, bien plus que lorsqu'elle débutait en étant la sirène du lac des brumes. Effectivement, des portes s'étaient ouvertes pour Susan après la sortie du premier film où elle avait joué. Elle a eu des rôles dans plusieurs films, le plus souvent des films d'horreur, car c'était ce qu'elle préférait, et Sampson avait souvent fait appel à elle. Susan était devenue une grande actrice et avait beaucoup de fans. Mais ce n'était pas tout. Elle avait économisé pour qu'à la sortie de Jonathan, la petite famille emménage dans un appartement plus grand, voire une maison, et surtout, elle s'était débrouillée pour pouvoir être mariée à Jonathan malgré son internement. Elle était à présent connue sous le nom de Susan Crane, et elle gardait précieusement l'alliance destinée à son époux pour le jour où il allait sortir.
Elle faisait en sorte qu'il puisse voir les films dans lesquels elle jouait, mais elle ne s'était pas uniquement cantonnée au rôle d'actrice. Parfois elle avait aidé pour la bande-son de films en composant et chantant des chansons, et elle allait parfois faire des tours de magie pour les enfants malades dans des hôpitaux. Susan Crane était très appréciée et recevait énormément de courrier et de cadeaux de fans. Et aujourd'hui, elle allait retrouver son bien-aimé après un moment qui avait paru une éternité, en compagnie du petit Aiden.
Jonathan : Docteur Bloom, avant de voir ma bien-aimée, j'aurais une faveur à vous demander…
Dr Bloom: Qu'est-ce que vous voulez vous voir accorder, Crane?
Jonathan : D'être dans la même pièce que ma femme et mon fils, et les prendre dans mes bras quelques secondes.
Le docteur le regarda d'un œil un peu méfiant.
Dr Bloom: Mh... Cela peut s'arranger... Mais il y aura des gardes et vous aurez une entrave: vos chevilles seront attachées.
Jonathan : Je ne veux pas que mon fils me voie avec des chaînes... Ça fait cinq ans docteur, cinq ans que je suis votre traitement, que je me comporte bien... Et c'est la première faveur que je vous demande.
Dr Bloom: Certes, certes. Vous n'êtes pas le Joker, de toute évidence... Mais nous devons prendre des précautions. ... Votre femme et votre fils vous rejoindront dans votre cellule.
Jonathan se leva brusquement, ce qui fit tomber la chaise. Il n'était pas content et il le faisait comprendre.
Jonathan : ... Allez vous faire voir...
Le gardien le prit, et le ramena dans sa cellule.
Deux heures plus tard, la porte de la cellule de Jonathan s'ouvrit. Trois gardes étaient entrés. Deux furent chargés de le maintenir, et le dernier lui attacha les chevilles aux pieds de son lit avec une espèce de paire de menottes prévues pour ça, puis ils sortirent, laissant la place à Mme Crane et Aiden. Susan était vêtue de manière très élégante. Elle avait mis une robe bleu marine très longue qui lui couvrait les pieds, elle portait de petites bottines à talonnettes de couleur noire avec des boucles dorées, un beau chapeau avec des plumes qui était assorti à sa robe, et elle s'était maquillée. Elle avait même mis autour de son cou le fameux caillou avec des cristaux, attachés à une ficelle et non plus avec ses mèches de cheveux. Aiden, lui, était habillé de manière simple mais élégante. Il avait les cheveux coupés courts et de la même couleur que ceux de son père, les yeux de sa mère, et il avait sur lui la sacoche qui appartenait à Susan. On ferma la porte derrière eux.
Jonathan : Je suis navré de vous recevoir ainsi...
Il était peiné et frustré, mais Susan lui fit comprendre que le principal c'était qu'elle et son fils soient présents. Susan alla vers Jonathan, tout en tenant son enfant d'une main, et enlaça son mari à l'aide de l'autre. Jonathan fit de même, il posa sa tête sur l'épaule de Susan et huma son parfum à la rose.
Jonathan : Ça m'a manqué...
Le petit garçon les regarda s'enlacer, sans dire un mot. Tout comme son père à l'époque, il était timide, mais n'ayant jamais vu celui-ci à part en photo, sa timidité était encore pire.
Susan: Aiden, n'aie pas peur, approche donc, viens saluer ton papa.
Le petit garçon tenait toujours la main de sa mère, mais il ne bougea pas. Elle essaya cependant de l'attirer un peu, et Aiden s'approcha lentement. Il rougissait, et avait les yeux baissés. Il remarqua alors que son père était entravé, et il détourna les yeux, cherchant à regarder ailleurs.
Susan le prit alors dans ses bras, s'assit sur le lit de son mari et installa Aiden sur ses genoux.
Susan: Aiden chéri, tu montres à papa les dessins que tu as faits?
Le petit garçon regarda la sacoche qu'il portait, l'ouvrit, et sortit des feuilles qu'il tendit vers son père sans regarder celui-ci directement, en rougissant toujours.
Jonathan prit les dessins en main et les regarda un à un.
Jonathan : Ils sont très beaux... Est-ce qu'ils sont pour moi ?
Susan se mit à sourire et le petit Aiden acquiesça timidement. Jonathan les mit sous son oreiller, et voulut remercier son fils en posant doucement sa main sur sa tête, mais le petit garçon eut un mouvement de recul. Jonathan retira alors sa main.
Jonathan : Ce n'est pas grave... Après tout il ne me connait pas plus que ça…
Aiden se réfugia dans les bras de sa mère.
Susan: *soupire* Malheureusement.
Puis Susan fouilla à son tour la sacoche et en sortit des photos.
Susan: Quand tu sortiras... J'espère que notre nouvelle maison te plaira. J'ai fait prendre des photos pour que tu en aies un aperçu.
Ils regardèrent ensemble les photos, Susan présentant les différentes pièces à son mari. C'était une très jolie maison située à quelques kilomètres de Gotham, assez grande pour la petite famille. Susan murmura tout bas à son mari en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille:
Susan: On pourra peut-être accueillir un deuxième enfant, quand tu reviendras...
Susan se mit à rougir légèrement, et son fils la regarda avec étonnement, car il ne l'avait jamais vue rougir. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi cela arrivait à sa mère, mais il n'y prêta pas plus attention. Jonathan prit la main de Susan et la serra doucement.
Jonathan : Avec plaisir ...
Un petit détail attira l'attention de Jonathan en serrant la main de sa femme. Il posa les yeux dessus et vit qu'elle portait une alliance.
Jonathan : Qu'est-ce que c'est ?
S'étonna l'homme.
Susan lui sourit.
Susan: Je me suis arrangée pour que notre union soit officielle.
Puis elle fit un de ses petits tours de magie pour faire apparaître l'alliance destinée à Jonathan.
Susan: Je voulais te la donner à ta sortie mais... Puisque nous sommes là...
Jonathan : Susan... Attends ma sortie... Je ne veux pas que les personnes ici apprennent que j'ai des êtres chers... S’ils l’apprennent, ils me feront chanter, chercheront à vous nuire...
Susan: Comme tu préfères.
Et elle fit disparaître l'alliance, puis posa un baiser sur les lèvres de Jonathan.
Susan: J'ai appris quelques tours de magie à notre fils. Il est très doué.
Jonathan : Je n'en doute pas...
Soudain, un gardien entra dans la cellule et fit signe à Crane de s'éloigner de sa femme et son fils.
Gardien : Le temps est écoulé, veuillez sortir s'il vous plait.
Jonathan : Déjà ?! Mais nous avons convenu avec le docteur Bloom de ...
Gardien : Ce n'est pas mon problème, si vous voulez vous plaindre, adressez-vous à Bloom.
Susan s'adressa au garde.
Susan: Vous permettez un instant?
Elle sortit de la sacoche une bouteille de parfum et en vaporisa un peu sur l'oreiller de Jonathan, puis rangea la bouteille, se leva et prit la main d'Aiden, qui remettait en place la sacoche de sa mère sur lui.
Susan: On se reverra vite, Jo. Aiden, tu dis au revoir à papa?
Le petit garçon se tourna vers son père et lui fit un timide petit signe de main.
Susan: *sourit* Je t'aime, Jonathan.
Jonathan : Je t'aime aussi...
Jonathan regarda Susan et Aiden partir avec le garde. Une fois hors de sa vue, Jonathan frappa de rage le mur.
Jonathan : Il va me le payer…
Dehors, une voiture attendait Susan: grâce à l'argent qu'elle avait gagné et à sa renommée, elle avait pu engager quelques domestiques, dont un chauffeur.
Susan: Harry, à la maison s'il vous plaît.
Harry: Oui, madame.
Susan et Aiden montèrent à l'arrière de la voiture.
Aiden: Maman, pourquoi papa était enchaîné?
La mère regarda son enfant avec un peu de surprise, car elle n'avait effectivement pas remarqué ce détail lorsqu'ils étaient dans la cellule.
Susan: Parce que... Parce que ce sont les médecins qui ont décidé ça.
Aiden: Pourquoi?
Susan: ...
Elle caressa les cheveux d'Aiden.
Susan: Parce que ton papa est vu comme étant dangereux pour nous. Pour ne pas qu'il nous fasse de mal.
Aiden: ....
Aiden ne comprenait pas, et Susan le constatait dans son regard. Elle lui fit une bise sur le front.
Susan: Quand tu seras plus grand, tu comprendras mieux.
Aiden ne répondit pas et se blottit contre sa mère pour le reste du long trajet qui restait à faire de l'asile d'Arkham à la maison Crane.
Les jours suivants, Jonathan réfléchissait à un plan pour s'échapper de l'asile. Sa motivation première était de reprendre ses petites expériences, et la seconde était de retrouver sa vie d'avant avec Susan. Jonathan savait qu'il n'était pas totalement impossible de s'échapper. Après tout, le Joker multipliait les allers-retours à Arkham, et quelques autres criminels étaient également parvenus à s'échapper. Les gardes étaient peu efficaces lorsqu'il y avait plusieurs sujets à maîtriser... C'était ça l'idée: semer la pagaille.
Et alors qu'il était allongé sur le lit de sa cellule, réfléchissant à comment mettre en place son évasion, il ne pouvait s'empêcher de songer à sa douce Susan, car l'odeur de son parfum à la rose imprégnait son oreiller.
Jonathan avait le droit de sortir 20 minutes tous les jours hors de sa cellule, histoire de se dégourdir les jambes. Les gardes lui mettaient des chaînes, et quand il sortait pour aller en direction de la salle dite de "détente", Jonathan passait devant les autres cellules. Mais cette fois, il ne sortit pas les mains vides. Dans l'une de ses manches, il cachait un bout de papier et lorsqu'il passa devant la cellule de "son ami", il jeta le bout de papier discrètement. Il y avait un petit espace entre le sol et la porte, et l'autre prisonnier vit le papier, qu’il ramassa rapidement. En le lisant, il esquissa un sourire, et eut même un léger éclat de rire.
Détenu: Ha ha, compte sur moi, ça va être marrant.
Vingt minutes plus tard, Jonathan revint comme convenu, et avant même qu'il ne passe devant la cellule, son ami commença sa crise de démence, ce qui interloqua les deux gardiens.
Gardien : Merde, il a une crise.
Les gardiens ouvrirent immédiatement la porte de la cellule pour s'occuper du patient, mais ils firent une erreur en effectuant cela: Jonathan était à présent sans surveillance. Jonathan entra dans la cellule et avec rapidité, il mit sa chaîne autour du coup d'un des gardiens et l'étrangla avec. L'autre gardien se retourna alors. Il était sur le point de sortir son arme, mais l'autre détenu attaqua aussi. Il l’assomma avec un bon coup de poing derrière la tête.
Jonathan : Prends les clés et les armes.
Le détenu ami de Jonathan s'exécuta avec joie, puis lui et Jonathan enfermèrent les deux gardiens dans la cellule. Jonathan prit l'arme tendue par son ami et une clé.
Jonathan : Allons semer le chaos !
Jonathan et son ami se séparèrent pour ouvrir chacun de leur côté les cellules et ainsi libérer tous les prisonniers du secteur. Très vite, l'asile d'Arkham fut plongé dans la pagaille la plus totale. Les gardes étaient incapables de maîtriser la masse, et la plupart devinrent les jouets de quelques détenus, avant qu'ils ne sortent, poussant des hurlements de joie.
Une semaine plus tard, la nouvelle fut répandue. Une bonne partie des prisonniers étaient à l'extérieur, dont Jonathan. Susan fut la première au courant car la police avait été la voir. Le commissaire lui avait dit de l'appeler si Jonathan cherchait à la contacter. La jeune mère ne savait pas trop quoi penser de tout ça. Elle se dit alors qu'elle en parlerait avec Jonathan lorsqu'ils se reverraient, car c'était sûr qu'il chercherait à rentrer. Susan ne lui avait pas donné l'adresse exacte de la maison, mais Jonathan saurait la trouver de toute évidence.
Un soir, très tard dans la nuit, alors qu'Aiden était couché, et que Susan s'était endormie devant la télévision, elle fut réveillée par un léger bruit à la fenêtre. Le bruit en question avait été causé par Jonathan. Il ne voulait pas cependant les réveiller mais quand il vit Susan, il comprit qu’elle aussi l'avait vu. Malgré son masque, Susan le reconnu, car c'était sa marque. Elle se leva pour aller ouvrir la fenêtre.
Susan: Jonathan! Tu...
Jonathan mit sa main sur la bouche de Susan et entra.
Jonathan : Chuuuut...
Le jeune homme était dans un étrange accoutrement, une tenue semblable à celles des épouvantails. Susan referma la fenêtre. Ils échangèrent à voix basse.
Susan: Qu'est-ce qui s'est passé à Arkham? Et comment ça se fait que tu sois ici?
Jonathan : J'ai comme qui dirait semé un peu la pagaille, mais pour une bonne raison... Toi et Aiden…
Susan: Jonathan...
Elle ne put s'empêcher de l'enlacer.
Susan: La police m'a dit de les appeler si tu essayais de rentrer en contact avec nous...
Elle soupira et une petite larme s'échappa de son œil.
Susan: ... Mais je n'en ai pas la force, ni la volonté...
Elle s'éloigna de lui et se laissa tomber assise sur le divan. Elle éteignit au passage la télévision.
Susan: Ils vont forcément venir fouiller ici... Jonathan... Tu dis être responsable de ce qui s'est passé... S'ils t'attrapent, tu te rends compte des conséquences?
Elle le regardait avec inquiétude. Jonathan alla vers elle, posa un genou à terre et prit ses mains.
Jonathan : Ils ne sauront rien, si tu ne dis rien... Et oui je suis au courant mais... Tu me manquais trop et j’étais prêt à tout pour te voir...
Susan: Jonathan...
Elle serra les mains de son mari. Il sentit des larmes tomber du visage de Susan sur leurs doigts.
Susan: Viens. Allons dormir...
Elle se leva et prit la main de son mari pour le guider à travers la maison jusqu'à la chambre à coucher. Susan s'installa directement, tandis que Jonathan se changeait, pour ensuite la rejoindre.
Jonathan : Tu es au courant que je ne vais rester que jusqu'au lever du jour...
Susan: Où vas-tu aller?
Jonathan : C'est un secret...
Susan: ... Tu as raison, il vaut mieux que je ne sache pas. Mais je t'en prie, Jonathan... Ne fais pas de bêtise...
Jonathan posa sa tête sur le ventre de sa femme, et une de ses mains passa sous son vêtement. Il lui caressa le ventre sans aller plus haut.
Jonathan : Promis...
Susan l'enlaça et ferma les yeux.
Susan: Je t'aime...
Jonathan : Moi aussi...
Et ils s'endormirent ainsi.
Le lendemain matin, lorsque les rayons du soleil percèrent à travers les rideaux de la chambre de Susan, Jonathan venait de partir. Elle était seule dans son lit. Elle dormait encore, mais dans une heure elle allait devoir se lever, pour aller prendre le petit-déjeuner avec Aiden, avant de partir travailler, laissant le petit garçon avec sa nounou qui arriverait lorsque Susan serait prête.
Jonathan était retourné dans sa planque. Il s'agissait d'une vielle maison à l'abandon. Il avait réécrit ses notes de mémoire sur des feuilles, et avait aménagé un coin de la maison pour qu'il puisse travailler sans être dérangé. Il avait également trouvé des hommes de main pour le servir. Et dans un recoin, il avait accroché les vêtements d'épouvantail qu'il s'était procurés afin de se faire discret. En effectuant ainsi ses "recherches" loin de sa famille, il ne serait pas soupçonné par Susan, et cette maison abandonnée était un repère parfait pour se cacher de ceux qui le recherchaient.
Les mois passèrent et Jonathan restait discret, cependant il y avait eu plusieurs cas de disparition mais personne ne le soupçonnait pour l’instant.
Une nuit, aux alentours de 23 heures, Jonathan se rendit chez Susan et comme la première fois, il était à la fenêtre.
De nouveau, elle était devant la télévision, mais cette fois-ci elle ne dormait pas. Vêtue d’une robe de chambre bleu nuit parsemée de petites étoiles blanches, elle revenait de la cuisine avec un verre de lait, et en voyant la silhouette à l'extérieur, elle sursauta, manquant de faire tomber son verre sur la moquette du salon. Elle vint ouvrir.
Susan: Jonathan, tu m'as fait peur!
Jonathan : C'est ma spécialité !
Dit-il tout sourire.
Susan ne put s'empêcher de faire un petit sourire elle aussi. Jonathan entra dans le salon. Susan but son verre d'une traite et alla le reposer dans la cuisine.
Jonathan : Désolé de venir à l'improviste et seulement maintenant, mais c'est compliqué de jouer à cache-cache avec la police.
Susan: Oui, j'imagine bien.
Jonathan n'enleva pas complètement son masque, il laissa apparaître uniquement sa bouche. Il approcha Susan pour l'embrasser. Elle accepta son baiser mais fut un peu surprise.
Susan: Tu ne le retires pas?
Jonathan : Oh désolé, c'est l'habitude.
Jonathan enleva son masque et le laissa sur la table de la cuisine.
Susan: *petit sourire* C'est mieux comme ça.
Elle lui caressa la joue tout en le regardant dans les yeux.
Jonathan : Je ne reste pas trop longtemps, je venais prendre de vos nouvelles…
Susan: Tu peux faire comme la dernière fois et rester la nuit, si tu le souhaites.
Jonathan : Serait-ce une invitation ?
Dit-il en souriant et en prenant son menton.
Susan rougit légèrement et remit une mèche de cheveux derrière son oreille, puis elle prit la main libre de Jonathan et lui remit quelque chose, sans pour autant le quitter du regard.
Susan: Cette maison est aussi la tienne, Jo.
Jonathan ouvrit la main et découvrit l'alliance qui lui était destinée. Jonathan serra l'alliance et regarda la jeune femme.
Jonathan : Non...
Susan: *un peu inquiète* Qu'y a-t-il?
Jonathan avait conscience que la folie en lui prenait de l'ampleur, mais il ne contrôlait rien et cela l'effrayait.
Jonathan : ... Rien, profitons de ce moment, tu veux ?
Susan: Avec plaisir. *sourit*
Jonathan rangea l'alliance dans sa poche et prit Susan par la taille, avant de l'embrasser. Jonathan embrassait passionnément Susan et malgré la folie qui avait germé en lui, il possédait encore une part raisonnable. Il tenait à elle, et s'était juré de jamais s'en prendre à Susan, encore moins à son fils. Il ne voulait en aucun cas faire l'erreur de son père. C'est alors qu'il commença à ouvrir un peu la robe de chambre de son épouse et à passer sa main sur sa poitrine.
Susan: Pas dans cette pièce... Aiden pourrait se lever pour boire...
Ils allèrent donc dans la chambre de Susan. Jonathan allongea sa bien-aimée sur le lit, et lui ouvrit complètement sa robe de chambre. Elle portait en-dessous une longue robe légèrement décolletée, de couleur blanche, avec des motifs floraux. Jonathan se mit à embrasser de nouveau Susan, et souleva un peu la robe en passant ses mains en-dessous.
Susan se redressa légèrement pour se défaire de ce qu'elle portait. Jonathan fit de même. Ils étaient à présent en sous-vêtements. Susan serra son bien-aimé contre elle, appréciant la chaleur du corps de Jonathan. Ce dernier appréciait également, mais ce qui lui plaisait encore plus, c'était la légère odeur du parfum à la rose qui se dégageait des draps et des oreillers. Susan caressa les cheveux, le visage, le torse, les épaules, le dos de son bien-aimé, tout en le couvrant de baisers.
Susan: Je t'aime, mon amour.
Jonathan : Je t'aime encore plus...
Il s'allongea et invita Susan à venir sur lui. Susan se mit à rougir énormément, et elle se remit les cheveux derrière les oreilles. C'était la première fois qu'elle se voyait proposer cela, mais elle répondit favorablement à l'invitation de Jonathan, qu'elle embrassa passionnément dans le cou.
Jonathan appréciait ce moment, et cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu droit, mais il se demandait si c'était raisonnable.
Jonathan : Susan...
Susan: Oui?
Jonathan : ... Tu souhaites vraiment ça ?
Susan: ... Oui, pourquoi ?
Jonathan posa délicatement sa main sur le visage de sa bien-aimée, et lui caressa la joue avec pouce.
Jonathan : Je ne peux pas...
Susan fit le même geste que lui.
Susan: Pourquoi?
Jonathan se redressa et enlaça Susan.
Jonathan : Tu mérites mieux... Et Aiden a besoin d'un père, d'un vrai père...
Susan: Jonathan...
La voix de Susan commença à se casser.
Susan: Que veux-tu dire...?
Jonathan poussa gentiment Susan et se leva pour s'habiller. L'homme tenait beaucoup, voire trop à Susan, au point qu'il préférait partir et qu'elle l'oublie pour ne pas la blesser, ni la décevoir.
Susan: Jonathan..!
Des larmes commencèrent à ruisseler de ses yeux. Elle se leva à son tour pour le rattraper.
Susan: Jonathan!
Jonathan avait remis son masque et s'apprêta à sortir, mais Susan le retenait.
Jonathan : Susan...
Sa voix tremblait.
Elle le regardait dans les yeux, tout en pleurant en silence, puis d'un coup, approcha son visage pour embrasser Jonathan.
Susan: Je t'aimerais toujours, quoi que tu fasses.
Jonathan répondit par une simple caresse sur sa joue puis partit. Susan l'observa s'éloigner dans la pénombre, en pleurant.
Un an s'écoula depuis ce jour. Jonathan n'était pas revenu rendre visite à Susan. En revanche, elle, elle était un peu au courant des activités de son bien-aimé. En effet, les actualités avaient commencé à parler d'un affrontement entre le Batman et un épouvantail, et Susan devina sans peine que c'était de Jonathan qu'il s'agissait, au vu du costume qu'on pouvait voir dans les quelques photos qui avaient été prises. La police était parfois revenue pour l'interroger, mais elle répondait qu'elle ne savait rien, ce qui était vrai. Mme Crane était rongée par le chagrin, avec pour seul réconfort son fils Aiden, qu'elle tâchait de ne pas délaisser. Mais bien souvent, Susan pleurait, quand personne ne la regardait. Du moins c'était ce qu'elle croyait. Son fils l'entendait parfois sangloter, et malgré son jeune âge, il se disait que c'était peut-être parce que son papa était absent.
Tous les soirs, Susan regardait tristement son alliance, mais aussi le caillou avec des cristaux, qu'elle portait comme collier, et qu'elle n'enlevait jamais, pour rien au monde, même lors de ses tournages.
Et lors d'un matin de décembre, alors que la neige tombait sur Gotham, une nouvelle apparu dans les journaux: alors que Susan Crane était en plein tournage pour le prochain film où elle était en tête d'affiche, dans le Sud de l'Amérique, elle avait dû être hospitalisée d'urgence, avant d'être transférée à Gotham. Une petite bête, un insecte sans doute, qui n'avait pas été identifié, avait piqué Susan pendant une prise, et peu de temps après, elle a perdu connaissance. Cela aurait dû lui être fatal, mais apparemment ses anticorps s'étaient montrés très résistants. Les morsures d'araignée qu'elle s'était faite pendant si longtemps, qu'elle avait cessé de pratiquer depuis sa grossesse et après avoir donné naissance à Aiden, lui avaient finalement épargné le pire.
Elle était à présent dans sa chambre d'hôpital, à Gotham, semi-consciente. Son fils était pour l'instant gardé par un de ses amis proches, qu'elle s'était fait au cours de sa carrière, jusqu'à ce qu'elle soit en état de sortir. Ses amis et admirateurs lui avaient envoyé tout plein de cadeaux, de mots de réconfort, pour la soutenir, mais Susan s'en préoccupait à peine. Elle avait lu les cartes et les lettres dans un premier temps, espérant en trouver une de Jonathan, mais en constatant qu'il n'y avait rien provenant de lui, elle cessa. Elle restait donc enfermée dans sa chambre d'hôpital, seule, et toujours aussi triste. Elle prenait les traitements, mais n'y mettait pas du sien. La piqûre de l'insecte l'avait conduite à se laisser dépérir, envahie par le chagrin, et utilisant le peu de force qu'elle mettait à sa disposition pour serrer contre elle le précieux caillou.
Jonathan avait été mis au courant de la situation de sa femme, ce qui le rendit plus qu'inquiet. Il voulut se rendre plus d'une fois à l'hôpital, mais sa vie ne le lui permettait pas, alors il dût faire un choix.
Un soir, il invita le Batman en envoyant une lettre à la police. Batman restait méfiant, mais se rendit tout de même au lieu du rendez-vous. Jonathan attendit l'homme chauve-souris, il était dans son ancien appartement, assis contre le mur. Soudain la vitre se brisa, il s'agissait de Batman.
Batman: Comme on se retrouve, Épouvantail.
Jonathan se leva en douceur et mit ses mains en l'air.
Jonathan : Je ne veux pas me battre Batman.
Batman fronça les sourcils, l'air méfiant.
Batman: Sans doute... Sinon tu n'aurais pas pris la peine d'écrire une lettre.
Jonathan : Je sais que nous avons beaucoup de différents, mais ce soir j'aimerais accorder mes violons avec toi...
Jonathan était différent des dernières fois que Batman l'avait vu : il semblait inquiet, triste, rien à voir avec ce qu'il était avant.
Batman: ... Tu as appris pour ton épouse, n'est-ce pas?
Jonathan enleva son masque et le jeta au sol. Ses yeux étaient humides, mais les larmes avaient cessé depuis un moment.
Jonathan : Je suis peut-être fou ... Mais pas au point de la laisser mourir... Elle est tout... Vraiment tout à mes yeux...
Batman: Alors pourquoi n'es-tu pas allé la voir pendant tout ce temps, si tu tiens tant à elle?
Jonathan eut un rire nerveux.
Jonathan : Je voulais qu'elle ait une vie digne d'elle, une vie sans moi. Je pensais à son bien-être... Elle voulait fonder une famille avec moi, avoir un autre enfant ... Moi, fonder une famille, un fou obsédé par la peur ! ...
Batman: Peut-être qu'elle tenait à toi plus que tu ne l'imaginais et qu'elle était prête à accepter cela.
Jonathan : ... Emmène-moi à elle, accorde-moi vingt minutes et ensuite je me rendrais.
Batman: Qu'est-ce qui me dit que tu n'essaieras pas de t'échapper, comme tu l'avais fait à l'asile d'Arkham?
Jonathan : Parce que la vie de Susan est en jeu et que je ne suis pas du genre à jouer avec le feu.
Batman: ... Alors tu sais ce qu'il te reste à faire.
Et l'homme chauve-souris s'éclipsa.
L'épouvantail ne reprit pas son masque et se rendit à l'hôpital. Il demanda à l'un de ses hommes de main de l'emmener. Une fois sur place, il lui demanda de partir loin d'ici et de le laisser. Il sortit de la voiture, à la vue de tous. Personne ne le reconnut tout de suite, ce qui lui permit de rentrer. À l'accueil il demanda la chambre de Susan.
Infirmière : Et vous êtes ?
Jonathan : Son mari...
L'infirmière comprit vite qui il était, elle appela alors la sécurité, mais un homme entra et décida d'intervenir.
Commissaire : Arrêtez, cet homme a le droit d'aller voir sa femme... Il a mon approbation.
Jonathan fut interloqué, mais compris vite que le Batman l'avait mis au courant.
La femme donna le numéro et tous deux se rendirent à la chambre. Arrivé devant, le commissaire parla à Jonathan :
Commissaire: Nous vous attendons à la sortie de l'hôpital. Prenez le temps qu'il vous faut. Mais cette fois n'essayez pas de vous échapper. Mes collègues sont postés à toutes les issues si vous tentez de nous filer entre les doigts.
Jonathan : ... Je ne tenterai rien, je vous le promets.
Le commissaire le fixa un court instant avant de le laisser. Jonathan frappa à la porte. Il n'y avait pas de réponse, mais il entendait plusieurs voix à l'intérieur. Il entra donc, et vit Susan qui était dans son lit, entourée de plusieurs enfants malades, qui l'observait avec un grand sourire. Elle était en train de leur faire des tours de magie pour les amuser. Cela avait commencé il y a une semaine, où un enfant malade était entré par erreur dans sa chambre alors qu'elle était pendant ce temps-là en train d'essayer de refaire un de ses tours de magie. Voyant qu'il était là et qu'il avait les yeux fixés dessus, elle lui en a montré d'autres, et depuis qu'il avait ramené des amis à lui pour voir cela (avec l'autorisation de Susan et des autres adultes), tous les jours, ils venaient tenir compagnie à Mme Crane et admirer ses tours de passe-passe, mais aussi ils discutaient ensemble. Et cela avait aidé Susan à se sentir mieux.
Le reste de la chambre de Susan était rempli de cadeaux, principalement des fleurs accompagnées de cartes, qui venaient de ses fans. Un enfant vit Jonathan entrer, et en le voyant fixer le visiteur du regard, les autres ainsi que Susan tournèrent les yeux vers le point qu'il observait.
Susan: ..!
Susan se mit à trembler.
Susan: Les enfants, s'il vous plaît, pouvez-vous sortir?
Ils répondirent tous en chœur un "oui" et s'éclipsèrent. Le dernier enfant ferma la porte derrière lui.
Jonathan : ... Bonjour Susan…
Susan: Je n'espérais plus que tu viennes prendre de mes nouvelles, Jonathan...
Des larmes se mirent à tomber de ses yeux en grande quantité.
Susan: Je pensais que tu avais définitivement décidé de me chasser de ta vie...
Jonathan distinguait au cou de Susan le petit collier avec le caillou de leur enfance, mais aussi qu'elle portait toujours son alliance à l'annulaire gauche. Il s'approcha d'elle et lui prit la main.
Jonathan : Je pensais bien faire Susan... Je ne voulais pas que tu saches que j'avais replongé dans la folie...
Susan: Si tu n'avais pas eu cette obsession, ça n'aurait pas été de la folie... Mais du génie...
Elle pleura davantage.
Susan: Tu m'as tellement manqué, Jonathan!
Jonathan se pencha et la prit dans ses bras.
Jonathan : Je suis tellement désolé Susan... Pardonne-moi... S'il te plait...
Susan: Je t'ai pardonné depuis longtemps Jonathan... Mais j'avais besoin de toi... Je voulais qu'on vive ensemble...
Jonathan : Je sais... Mais vivre avec un fou…
Susan: Si tu l'étais, tu nous aurais fait du mal, à Aiden et moi, tu ne crois pas? Certes tu as fait des choses qui font froid dans le dos... Mais ça ne m'a finalement jamais empêchée de t'aimer plus que tout.
En entendant cela, Jonathan eut les larmes aux yeux et pleura pour la première fois devant Susan.
Susan serra fort son époux contre elle, puis elle s'en sépara un court instant, pour attraper quelque chose sur sa table de chevet: un verre et des médicaments. Elle avala ses cachets puis enlaça à nouveau Jonathan, et posa un petit baiser sur ses lèvres humides à cause de ses larmes.
Jonathan passa environ trente minutes avec Susan, puis à contrecœur, il se défit d'elle.
Jonathan : Je dois aller me rendre désormais…
Susan: Si seulement tu n'avais pas décidé de te lancer là-dedans... On n'en n'aurait pas été là...
Jonathan l'embrassa avant de s'éloigner.
Susan: Jonathan... Deux choses avant que tu ne t'en ailles...
Jonathan : Oui ..?
Susan: Premièrement... On se reverra, n'est-ce pas?
Jonathan : Bien sûr... Et la seconde ?
Susan: ... Tu te souviens quand j'avais l'habitude de me faire mordre par mes propres araignées pour être immunisées à leur venin?
Jonathan : Oui.
Susan: ... C'est grâce à ça que je suis encore en vie à l'heure actuelle... Mais il se trouve que je me suis trompée sur une des espèces de mes araignées... Et le venin de celle-ci a eu quelques petites conséquences sur moi, d'après les médecins... Diminution du sens gustatif, de l'odorat... Et...
Elle se mit à rougir, et passa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.
Susan: Quand je t'avais dit que ce n'était pas de ta faute, la première fois...
Elle rougit davantage en arborant un sourire gêné.
Susan: Ce n’était vraiment pas de ta faute. Je t’avais expliqué pourquoi, mais il se trouve que le venin était lui aussi un peu responsable...
Jonathan passa des larmes au rire, à la fois gêné et soulagé. Il s'approcha et embrassa une dernière fois Susan.
Susan: Je t'aime, petit épouvantail.
Jonathan : Je t'aime aussi, ma magnifique rose...
Puis il quitta la chambre et comme convenu, il se rendit à la police, sans aucune résistance. Jonathan fut ainsi à nouveau emprisonné à l'asile d'Arkham, et la surveillance exercée sur lui fut doublée.
Quelques semaines plus tard, Susan sortit enfin de l'hôpital, mais elle ne pouvait pas reprendre tout de suite son travail, elle était encore trop faible. Le tournage du film reprendrait lorsqu'elle irait mieux, l'équipe préférant qu'elle se repose et soit en forme. La nounou d'Aiden ainsi que quelques domestiques s'occupaient de l'enfant afin d'aider Susan à retrouver la forme plus vite.
Lorsqu'elle fut enfin totalement guérie, elle retourna immédiatement sur le plateau du film, et quand le tournage fut terminé, Susan se rendit sans plus attendre à l'asile d'Arkham pour rendre visite à son mari bien-aimé.
Jonathan avait était placé dans un autre secteur de l'asile, plus sécurisé. Lors des visites, il portait désormais une camisole et ses pieds étaient enchaînés.
Susan vint le voir, mais elle n'était pas accompagnée d'Aiden ce jour-là, car il était à l'école. Une chaise avait été mise à sa disposition, derrière la vitre qui la séparait de Jonathan.
Jonathan : Bonjour ma rose…
Susan: Salut, Jo.
Elle accompagna son salut d'un sourire chaleureux, tandis qu'elle s'asseyait sur la chaise.
Jonathan : Tu m'as l'air en pleine forme.
Susan: J'ai été appelée pour jouer un rôle très important, très complexe, et ils estiment que je suis parfaite pour l'interpréter. J'ai hâte de commencer.
Jonathan : C'est une bonne nouvelle, et comment se porte Aiden ?
Susan: Il a attrapé une petite gastro la semaine dernière, mais il s'en est bien remis. Et... Je lui ai offert une boîte de magie. Il passe des heures à s'amuser avec.
Jonathan : Et à l'école ?
Susan: Il est plutôt du genre à rester dans son coin, mais... Personne ne l'embête, et il s'avère qu'il est aussi brillant que toi.
Jonathan avait l'air soulagé et rassuré d'entendre cela.
Jonathan : Parle-t-il de moi ?
Susan: Eh bien...
Elle détourna un peu le regard et remit une mèche de cheveux derrière son oreille.
Susan: De temps en temps il me demande pourquoi tu es retourné à Arkham... Il est très timide, mais... Je sens bien qu'il aurait aimé que tu sois avec nous. Que son papa soit présent à la maison.
Jonathan : ... Tu lui diras juste que... Son papa l'aime très fort et qu'il est désolé.
Susan: Oui, bien sûr.
Une petite larme coula de l'œil de Susan.
Susan: Jonathan, sache que... Si jamais tu...
Elle regarda autour d'elle, puis s'approcha le plus possible de la vitre et baissa un peu d'un ton.
Susan: Si jamais tu... Effectue une autre évasion... La fenêtre de ma chambre sera toujours ouverte pour toi... Et souviens-toi que... Cette maison est aussi la tienne...
Jonathan lui fit un sourire.
Jonathan : J'y réfléchirais.
Susan lui sourit également, en appuyant sa main et son front contre la vitre. Ils continuèrent à discuter encore un petit moment.
Gardien: Mme Crane, le temps est écoulé.
Susan: Très bien... Jonathan... À très vite.
Jonathan ne rêvait que de ça, s'enfuir d'ici et rejoindre sa femme et son fils. Chose qu'il fit sept ans plus tard. Il avait profité de la pagaille du Joker pour filer. Il vola une voiture en dégageant la personne et se rendit directement chez sa femme. Arrivé sur place, il décida d'escalader le muret et vit une fenêtre ouverte. Il passa et vit sa femme allongée dans le lit. Il se pencha et déposa un baiser sur sa joue.
Il entendit un soupir.
Susan: Jonathan...
Jonathan : Ta proposition tient toujours ?
Il faisait référence à la dernière fois qu'il était venu : passer un bon moment. Elle se tourna vers lui en souriant, malgré l'obscurité.
Susan: Toujours.
Dit-elle en lui caressant la joue.
Jonathan se dévêtit et rejoignit Susan dans le lit. Il l'embrassa passionnément, lui caressa le corps, puis fini par la déshabiller entièrement. Ils firent l'amour pendant un long moment et à la fin, Jonathan resta quelques secondes en Susan, car il souhaitait toujours, lui aussi, un autre enfant. Il se retira après et s'allongea à côté de sa bien-aimée, en lui murmurant qu’il l’aimait. Ils passèrent la nuit ensemble, et au lever du jour, Jonathan partit mais cette fois-ci en laissant un mot, promettant de ne pas commettre les erreurs du passé et d'être là pour ses enfants. Susan eut quelques larmes en lisant cela et dit à voix basse : "Je t'attendrai."
FIN
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Notes: -aaaaaaaaaaaanw qu'ils sont chous! :3 (Que ce soit dans la partie "pré-adolescence" ou quand ils sont adultes (et oui à cet âge ils sont plus trop trop des enfants à 100% hein). J'aime bien cet OC que j'ai créé spécialement pour ce texte. D'ailleurs j'ai totalement improvisé au cours de la rédaction le fait qu'elle remette une mèche de cheveux quand elle est embarassée. Les tics je trouve ça sympa, ça rajoute une petite touche en plus à un personnage. ^^
-au passage, un immense merci à Morguinwou et Õshan pour les illustrations pour le One-Shot, que ce soit pour cette version ou pour l'autre version. Ici on a l'illu de Morgane, celle d'Õshan sera pour l'autre version de cette histoire. ^^ Par ailleurs l'illustration de Morgane possède une deuxième version, qui fait moins flashback (mais j'ai préféré utiliser la version qui fait flashback pour l'en-tête), mais je vous la partage quand même. ^w^
-pour ce qui est de l'apparence et aussi de la personnalité de notre bon docteur Jonathan Crane, c'est vrai qu'il peut présenter quelques très, très légères similitudes avec la version de l'épouvantail de la trilogie de Nolan, mais on a tâché de faire un peu différent (vu que déjà dans Les fantômes de Gotham j'ai décidé qu'on prenait la version interprétée par Cillian Murphy).
-en parlant de cet épouvantail-là (donc celui de la trilogie de Nolan), il se trouve que Léo a proposé qu'on écrive uniquement sur l'épouvantail x un OC car à ce moment-là, nous avions largement fini la fanfic écrite des Fantômes, et nous étions tombés d'accord sur le fait que Ruby serait avec l'épouvantail dans la BD (contrairement à la fic où ce n'est pas le cas, ils sont juste amis, "besties", dans l'écrit (bien que la fin mette un peu le doute, c'était volontaire de ma part, car j'avais envie de le suggérer, même si initialement nous voulions qu'ils soient strictement amis... Toute façon dans la BD ce sera différent)). Là je peux me permettre de vous révéler cette information puisque cet O.S., version canon et version alternative, sortiront à une certaine date. J'ai été vérifier moi-même que ça allait, pour pas spoiler. ^^"
-pour le surnom "Jo", je trouvais que c'était bien car ça rappelle un peu l'une des Quatre Filles du Docteur March (oh en plus c'est un docteur! ^^ Je n'y ai songé qu'en tapant le titre, haha.). J'ai pas mis "Johnny" car je trouvais que c'était trop facile, et un peu naze (désolée pour tous les Johnny, je vous respecte, c'est juste que là je trouvais que ça n'allait pas). "Jo" c'était très bien. (Bon on a aussi un film avec Louis de Funès qui s'appelle Jo, mais ici ça n'a rien à voir.)
-quand je parle de l'araignée-banane, en fait à la base je voulais mettre l'araignée recluse, mais... Je me suis trompée du coup, j'ai mélangé les deux, c'est une petite erreur de ma part, j'avais en fait oublié que c'était une araignée recluse qui avait mordu Chester Bennington et non une araignée banane. Mais pas grave, ça ne change pas grand-chose au final... Et c'est écrit de toute façon. X)
-J'ai ajouté un titre à cet O.S. car je trouve que c'est mieux que de juste laisser "Personnage x Autre Personnage", donc quand j'ai de l'inspiration pour un titre, je l'utilise. ^^ Là je pense que je n'ai pas vraiment besoin de développer sur le choix... Jonathan Crane = épouvantail, et même si Sue ne le découvre que tardivement... Bah ça marche quand même. (Malgré le fait que la thématique de la peur n'est peut-être pas assez exploitée dans le texte... (Elle l'est peut-être légèrement plus dans la version alternative, mais vraiment légèrement...))
-le paragraphe de fin c'est Léo qui l'a rédigé. ^^ Je trouve que c'est une très belle fin, qui fait pleurer, quand même. Mais c'est pas le seul passage où j'ai eu mes petites larmes. En vrai je trouve qu'on a écrit une belle histoire d'amour, triste certes, mais c'était super. (Et puis comme vous le savez peut-être, j'adore baigner dans mes propres larmes.) D'ailleurs sachez qu'à la base, on avait prévu que "Jo" quitterait Susan quand elle apprendrait pour sa "double-vie" en lui disant qu'elle est comme les autres car elle ne comprend pas. Cruel et dur, pas vrai? Seulement on n'a pas gardé ça, parce que quand on rédige, des fois on emprunte des voies différentes de ce qui est prévu. C'est arrivé aussi pour Les fantômes de Gotham. On a des idées de base ou en cours de route, on discute pour voir un peu, on fait nos propositions, et après en fait, bah on voit au cours du texte si on garde ou pas certaines choses, on prévoit pas trop quand des idées passent finalement à la trappe.
-pour Brandon Weinstein, oui je me suis totalement inspirée de cet enc*lé de Harvey Weinstein, tant dans le comportement du "monsieur" que pour le cabaret. Mais je ne voulais pas qu'il s'appelle Harvey, alors j'ai dit à Léo "donne-moi un nom qui sonne connard sexiste" et il m'a sorti Brandon, j'ai validé instantanément. X)
Par ailleurs, concernant ce cabaret, ça peut paraître à la fois anodin et inutile, mais j'avais écrit vite fait un petit planning des spectacles de chant, de danse et tout et tout. Ouais ça servait pas de ouf, mais moi j'en avais besoin.
Deuxième chose, le moment où Sue (oui moi je la surnomme Sue) descend de scène pour faire un tour parmi les clients en mode Jessica Rabbit, c'est même pas moi qui a écrit ça, c'est Léo. ^^ Je trouvais que c'était une bonne idée. ^^ Mais il ne savait pas mes plans par contre, il n'a découvert qu'en même temps que Jonathan (essentiellement) dans quoi travaillait vraiment Susan et le mauvais traitement qu'elle y subissait.
Troisième chose pour cette histoire de cabaret: il se trouve que quelques jours, voire une ou deux semaines avant (au moment où j'ai écrit tout ça, c'était fin octobre 2020), Léo m'a fait découvrir la VF de la chanson Addict (je suis allée écouter l'originale juste après, et j'aime les deux versions, personnellement), et j'ai fini par l'écouter tous les jours (les 2 versions en fait). L'animation, les personnages, tout est superbement classe. J'avais lu vite fait les commentaires + je suis un peu allée me renseigner sur Angel, Cherri et Valentino... Je pense que je regarderai Hazbin Hotel. Et d'ailleurs, pour Brandon, j'ai un peu repris de Valentino au passage. ^^ Mais aussi, ce qui est marrant (mais c'est inutile dans le contexte ici), c'est que je connaissais déjà un peu les animations de Vivziepop car un ami à moi (Jessy) m'avait montré sa version en animation de Die young de Ke$ha. Le monde est petit, même pour les goûts musicaux ou artistiques. ^^ Tout ça pour dire que Addict m'a inspirée pour faire que Susan travaille dans le spectacle dans un cabaret (avec un patron abusif).
-au départ, Aiden s'appelait Allan. Mais moi je trouvais que ce n'était pas le meilleur choix de prénom, et qu'en plus ça faisait trop ressemblant à Alan, le fils mort-né de Ruby (même s'il n'y a qu'une lettre de différence). Il a proposé Aiden, je trouvais ça bien, alors on a gardé ça. Il est vrai que j'aurais même pu corriger en écrivant Aidan avec un "a" pour conserver une certaine harmonie (JonathAN, SusAN), mais Aiden c'est bien. ^^ Et puis ça rappelle aussi le frère (décédé) de Shawn Frost dans Inazuma Eleven. ^^
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